Crimson Peak / la critique.

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Del Toro est de retour pour le meilleur…et pour le pire

Guillermo Del Toro est un immense réalisateur, c’est un fait plus ou moins admis. Dans tous les cas, ceux qui l’admirent comme ceux qui le détestent s’accordent sur un fait, il est unique et possède un don de mis en scène rare. Geek assumé, esthète chevronné, Del Toro est tout autant un entertainer sans égal qu’un réalisateur engagé aux thématiques profondes. Il possède clairement deux axes de carrière et divise mêmes ses plus ardents défenseurs ; Il y a le Del Toro de Blade 2, Hellboy 1 et 2 et de Pacific Rim ; et il y a le Del Toro de L’Echine du Diable et du Labyrinthe de Pan. D’un côté le spectacle d’un enfant perdu dans ses rêves les plus fous, de l’autre, l’adulte qui met ses rêves en relation avec l’horreur de la réalité. L’enfant semble toutefois plus accomplis que l’adulte, en effet, ses films « matures » semblent (à mon sens) moins maitrisés en terme de structure narrative et mélangent finalement assez difficilement le fantastique avec la réalité. Bref, là où on s’éclate comme un dingue avec Pacific Rim, on se fait parfois un peu chier sur Le Labyrinthe de Pan (attention, ça reste un putain de film !) Crimson Peak fait partie de la catégorie « adulte réaliste » de sa filmographie, pas la plus sympathique donc. Mais que vaut-il réellement…

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Après la mort de son père, la jeune Edith Cushing se marie avec le baronnet Sir Thomas Sharpe qui l’emmène vivre dans son manoir, une sinistre bâtisse cachant de terribles secrets et qui est de surcroit hantée. Soyons clair, Crimson Peak est le film le plus beau visuellement de Del Toro et se pose facilement comme l’un des plus beaux films d’horreur de l’histoire du cinéma. Chaque plan, chaque lumière, chaque millimètre de décor et de costume touche à la perfection. Le film se veut un hommage aux films d’horreur de la Hammer ainsi qu’au cinéma italien de Mario Bava et de Dario Argento. Non seulement Del Toro leur fait le plus beaux des hommages mais il sublime il transcende le genre. Le casting est impeccable et l’on ne peut que saluer les prestations de Mia Wasikowska, Tom Hiddleston et Jessica Chastain, tous parfaits dans leur personnage. Mais alors, me direz-vous , ce film est formidable.. .et bien non, car Crimson Peak est de loin le plus mauvais film de son auteur.

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Et oui, car le scénario se cachant dans cet écrin magnifique est proprement lamentable, je ne dirais rien qui puisse gâcher la surprise mais sachez que les rebondissements vous feront plus penser à un très mauvais épisode d’Arabesque qu’a celui du grand film gothique qu’il essaie d’être. Téléphoné depuis le premier quart d’heure, le mystère est d’un ridicule total et s’achève dans un final à la bêtise absolue. Un grand écart atroce entre scénario et visuel qui traumatisera les plus grands fans de Del Toro (dont je fais partie). Les relations entre les personnages ne sont jamais crédibles, voir, incompréhensibles. Le film ne propose jamais la moindre idée originale et passe constamment à côté de tout ce qui aurait pu être intéressant.

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Bilan : Un superbe film incroyablement mal écrit qui, on l’espère, restera un écart dans la filmographie de son auteur. Il serait toutefois de bon ton de confier l’écriture de son prochain film à quelqu’un d’autre que lui-même, un pinceau n’étant pas toujours une plume.

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