Dimanche matin

J’ouvre le yeux, une barre sur la tête et un trou dans le ventre.

Je m’étire.

Il y a quelqu’un dans mon lit. Allongé. De dos. Je ne sais pas qui.

Je me lève, titubante. Dans le salon, des bouteilles, vides, des verres, pleins et trois personnes sur le clic clac.

Par élimination, je sais avec qui j’ai passé la nuit.

Une douche, fraiche, pour dissiper les vapeurs d’alcool.

Une robe, légère, il fait encore chaud dehors.

Je vide les cendriers, ramasse les cadavres de bière.

Je prépare le café.

J’allume l’ordinateur.

J’ouvre les volets.

Je lance la musique.

Je me réveille.

Sur la terrasse, la tasse dans les mains et les jambes repliées sous mes fesses, je cours après les souvenirs de ma nuit. Nous avons bu, nous avons baisé, trois fois. Nous n’aurions pas du. Entre amis, on ne baise pas.

La musique résonne fort, elle va finir par réveiller les garçons. D’ailleurs, les voilà qui sortent, attirés par l’odeur du café. Nous restons silencieux, l’avantage des amis, c’est qu’on est pas obligé de parler.

Finalement, nous ne sommes pas gênés. Nous sommes lucides, tous le monde se souvient de la soirée. Les mots sont rares et puis d’un coup, le rire. Le rire franc, massif, sans raison. Le rire juste parce que nous sommes dimanche, que nous avons la gueule de bois et que nous sommes heureux.

Je me lève et je vais préparer des oeufs.

 

 

 

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