Disney a sorti Ses Nouveaux Héros

 

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Avec un petit peu de retard, je vous livre aujourd’hui ma critique du nouveau long métrage Disney : Les Nouveaux Héros, autrement dit, Big Hero 6 en version originale. Si vous ne l’avez pas vu, il y a des spoils, donc sautez jusqu’à la fin. Je vous préviens : je ne suis pas la préposée aux critiques et j’ai des notions de création cinématographique qui remontent au lycée, donc ce qui va suivre est uniquement basé sur mon propre ressenti, sans réel fondement ou référence toutes les quatre lignes. Bref, let’s go!

Je suis une amatrice des studios Disney et Dreamworks, malgré les nombreux défauts qu’on peut trouver aux longs métrages d’animation récents. Vous ne trouverez pas plus fidèle que moi à Jack Frost ou Hiccup Horrendous Haddock III, qui sont respectivement les protagonistes des films de Dreamworks Les Cinq Légendes (Rise of the Guardians) et Dragons (How to Train Your Dragon). Bien qu’ayant apprécié La Reine des Neiges (Frozen) et détesté Let It Go bien moins rapidement que la moyenne, le film ne m’a pas non plus fait une grande impression – que ce soit au niveau des personnages (creux voire bêtes), du scénario (ne tient pas la route, grandes incohérences et pas très souvent logique) ou encore du rythme (aucun), et ne parlons même pas des chansons (LET ME GO LET IT GO).

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Premières impressions. Il y a quelques mois, sur la page Facebook de Disney, je découvre le titre du futur long métrage, Les Nouveaux Héros, inspiré des Marvel Comics Big Hero 6 – que j’avoue tout de suite ne pas connaître. J’aime cependant l’univers des supers héros, et l’idée de faire un mix entre San Francisco et Tokyo me paraît merveilleuse. Premier trailer qui présente Hiro Hamada et Baymax en plein essayage d’une armure – je suis conquise.

[ DÉBUT DES SPOILERS ]

Pour le petit résumé, Hiro Hamada est un petit génie de quatorze ans qui fabrique des robots et les fait participer à des combats illégaux. Tadashi Hamada, son grand frère, est à l’Institut de Technologie de Fransokyo et cherche à tout prix à y faire rentrer son surdoué de frangin. Un jour, il ruse afin de lui faire visiter dans son labo. Hiro y rencontre les amis de Tadashi – Wasabi, Go Go Tomago, Honey Lemon et Fred – mais aussi le professeur Callaghan, créateur (entre autres) d’une loi de la robotique et mentor de Tadashi. ET SURTOUT, il y fait la connaissance de Baymax, énorme robot chamallow créé par le fameux grand frère (je veux des gosses comme ça) en tant qu’assistant personnel de santé. Les dix minutes passées dans le labo suffisent à Hiro pour changer d’avis et tenter d’intégrer la fac. Pour se faire, il doit réaliser une invention suffisamment impressionnante afin de laisser le prof Chen Callaghan sur le cul. Il créé les microbots, petits robots miniatures (duh) qui peuvent faire d’immenses choses lorsqu’ils sont des milliers, qui sont contrôles par un casque relié directement au cerveau. Après qu’il ait réussi à impressionner tout le monde à la Convention, le bâtiment explose mystérieusement, le prof Callaghan reste coincé, Tadashi va tenter de le sauver, drame, vol des microbots, mystère, bam, etc.

J’ai volontairement omis quelques parties afin de les développer un petit peu plus tard.

Les personnages. Même s’ils correspondent à un stéréotype – le gamin surdoué rebelle et insupportable et son grand frère protecteur -, les frères Hamada restent efficaces. Selon l’âge du spectateur, il peut facilement s’identifier à l’un des deux. Je n’ai pas grand-chose à dire sur le gamin – il a une personnalité prévisible, mais reste attachant de par son âge (même s’il fait plus onze ans que quatorze) et par son amour pour son frère. Leurs similitudes sont d’ailleurs mignonnes – elles ne sont pas évidentes au point d’être grotesques, mais les clins d’œil sont appréciables. Cependant, il est dommage que la personnalité de Tadashi ne soit pas plus développée – le seul moment qui dessert cette cause arrive bien plus tard dans le film, lorsqu’il apparaît dans Baymax. Cette séquence fait partie des trois choses qui ont malgré tout réussi à faire en sorte que je m’attache au jeune homme; avec le fait qu’il ait la vingtaine, un beau physique et des origines asiatiques (le mec idéal, mais c’est très personnel), et surtout, son rôle de support ET prétexte pour le personnage principal qu’il remplit à la perfection. Donc, personnage peu développé mais rôle efficace et utile. Même s’il méritait un tout petit peu plus d’attention compte tenu de l’âge moyen des spectateurs pouvant être intéressés par le film.

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Je ne sais pas trop si j’ai envie de parler de Baymax, si ce n’est pour dire qu’il est une jolie mascotte et gros chamallow. Il représente plus ou moins le lien entre les frères Hamada, et sert aussi de support (et un peu d’arme parlante) à Hiro. D’ailleurs, l’opposition entre les deux puces créées par les deux frères est assez intéressante – elles caractérisent le premier aspect qu’on découvre de chacun : l’un est bagarreur, l’autre protecteur. Au final, Hiro reconnait qu’il ressemble bien plus à son frère qu’il ne le pensait (grâce au petit rafraîchissement de mémoire de Baymax), en oubliant totalement la puce qu’il avait créée et en prenant le rôle de sauveur.

En ce qui concerne les personnages secondaires et donc les supers héros, ils sont tous plus ou moins fidèles à un stéréotype (la jeune fille constamment souriante, la petite teigne badass, le prudent et le richissime weirdo). Au passage, je tire une révérence à Disney qui a réussi à introduire un personnage d’origine latine (Honey Lemon) sans trop tomber dans le cliché – à peu près comme les frères Hamada ou encore Wasabi. Il me semble que c’est suffisamment rare de leur part pour le souligner. Egalement, Honey Lemon et Go Go Tamago ne correspondent pas forcément aux standards de beauté constatés chez les héroïnes 3D de Disney (Raiponce, Anna, Elsa, et leurs mères). C’est un progrès !

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Les deux antagonistes sont, pour moi, le point noir du film. Un méchant travaillé, c’est sympa, ça donne de la profondeur, et quand il y a du mystère, c’est encore mieux. Dommage cependant, d’utiliser des prétextes et d’aligner des raisons qui n’ont ni queue ni tête, pour créer un background à un méchant et une motivation qui tient à peine la route. Je m’explique : Alistair Krei, le Steve Jobs de San Fransokyo, est un homme ambitieux, riche, et peu fiable. Surtout du point de vue du… Professeur Callaghan, qui est donc le deuxième et principal méchant de l’histoire, le fameux homme au masque, ou « Yokai ». Sans aller sur le scénario, que je vais aborder un tout petit peu plus bas, les deux personnalités ne sont pas travaillées. Comme dit au-dessus, Alistair Krei est un Steve Jobs version vicieuse, et le professeur Callaghan est juste une personnification de la vengeance bête et méchante. Oui, car que ledit professeur soit grave vénère et veuille se venger en détruisant Alistair Krei et l’œuvre de sa vie, cela est envisageable. Cependant, le fait qu’il s’acharne aveuglément à essayer de tuer un gamin de quatorze ans et quatre de ses anciens élèves relève un petit peu de l’abus – il s’y prend tout de même à quatre fois (de mémoire : dans le dépôt, course poursuite, sur l’île, combat final) ! Alors que la SEULE et UNIQUE raison qu’il ait d’être devenu méchant et d’avoir volé les nanobots, c’est uniquement afin de se venger de Krei. Autrement dit, pas de quoi multiplier les homicides volontaires – surtout quand on a inventé une loi de la robotique et qu’on est soi-disant très intelligent.

Attaquons-nous donc au scénario et au rythme. Encore une fois, je regrette la mort de Tadashi au cours des quinze premières minutes, et qu’il n’y ait pas plus de petites séquences émotion et références au personnage dans le reste du film. Le spectateur est donc secoué très rapidement par la perte du frère du héros, auquel il s’est attaché en très peu de temps (coucou ascenseur émotionnel). La transformation des personnages secondaires en super héros est plus que rapide – l’entraînement est court, aucun développement de la personnalité, les super pouvoirs sont à peine montrés. Dans les bons points, je trouve que les scènes de combat sont très bien travaillées, rythmées, et durent assez longtemps, sans tomber dans la parodie d’un épisode de Naruto. Les supers héros se complètent relativement bien entre eux et les enchaînements paraissent assez logiques, et puis, ils sont drôles (quand même).

Mais voilà, le gros défaut du film reste quand même lorsqu’on dévoile l’identité de l’homme au masque et surtout, surtout la raison. Alistair Krei a fait passer la fille de Callaghan par un portail spatio-temporel ? Et il veut se venger en faisant passer toute l’œuvre de sa vie par le même portail ? OK, ça se tient. Mais, au risque de me répéter, je ne pense pas qu’un homme aussi intelligent et avec autant de ressources à disposition avait besoin d’attendre qu’un gosse surdoué de quatorze ans lui présente ses nanobots pour mettre sa vengeance à exécution. De plus, je maintiens que le côté « hop je vais tuer tous les héros en même temps » a été rajouté gratuitement, car il n’a aucune raison valable d’attaquer la bande des cinq – sauf à la limite Hiro, vu qu’il est le créateur des microbots. Et encore ! Ce n’est pas comme s’il comptait les récupérer ou même s’en servir. Autrement dit, je pense que le scénario était tellement centré sur la révélation de l’identité de Yokai, que la raison derrière est un petit peu passée à la trappe. Dommage également qu’Abigail Callaghan n’ait pas bénéficié d’une petite introduction discrète, afin de ne pas arriver comme un cheveu sur la soupe à la quarantième minute. Pour résumer : scénario qui se tient, bien rythmé, mais raisons creuses et superficielles = équilibre précaire du bordel quand on va chercher un petit peu plus loin. Encore une fois, Les Nouveaux Héros reste un Disney – donc aller analyser le long métrage n’a pas forcément d’intérêt. Mais personnellement je trouve que si, sinon je n’en serai pas à 1500 mots !

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Passons donc aux graphismes et à la musique. Je crois qu’il n’y a rien à signaler mise à part que je préfère largement que Disney m’en mette plein les yeux avec la vue d’ensemble sur San Fransokyo plutôt qu’avec le travail qu’a demandé la natte latérale d’Elsa. Des effets spéciaux irréprochables, un charadesign plus que correct, des décors cohérents, un jeu de lumière et de texture impressionnant = une bonne grosse claque visuelle. Au niveau du doublage, les voix choisies sont sympas, le casting me plaît bien (sérieusement, je ne comprends pas l’intérêt pour ces studios de prendre des acteurs connus. On ne fait pas systématiquement ça en France, ça coûte donc moins cher, même si les doubleurs sont tous souvent connus. Un bon exemple? Dragons). Les musiques sont loin d’être fantastiques mais collent au film, j’ai personnellement un bon gros problème avec les Fall Out Boys et leur chanson Immortals mais c’est un avis personnel. Autre énorme côté positif pour moi (et pour vos oreilles, mais pas du point de vue de vos marmots), ce n’est pas un Disney en chansons. MERCI. Donc du point de vue de la réalisation à proprement parler, je n’ai étonnamment pas grand-chose à redire.

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[ FIN DES SPOILERS ]

En conclusion, Les Nouveaux Héros (Big Hero 6) est un chef d’œuvre d’un point de vue technique, cela va sans dire. Il a même reçu un Oscar !  Il aurait pu être bien mieux travaillé au niveau du scénario et des personnages, mais le film a un rythme entraînant ainsi que des interactions/dialogues simples et frais qui rattrapent souvent la crédibilité discutable de certains choix scénaristiques ou de l’absence totale d’une tentative de créer un personnage avec un caractère. Mais si on met ce long métrage à côté de Frozen, ce dernier ressemblerait à un gruyère si on parle de trous dans le scénario ou de la crédibilité des personnages.

Pour conclure, de mon côté : un must see ; que ce soit pour les tous petits qui pourront s’identifier à Hiro et trouver en Baymax une nouvelle mascotte favorite, ou pour les plus grands qui s’amuseront à chercher la petite bête dans un film qui a, il faut l’avouer, peu de défauts au premier abord.

Et sinon, coucou Stan Lee après les crédits !

Big Hero 6 sur IMBD et sur AlloCiné.

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