Faire partie de toi

Tu m’avais promis les étoiles, tu m’avais donné un nom. Tu m’avais dit que tu rendrais ma vie belle, tu m’as promis un avenir, que tu serais toujours là pour moi. Tu m’avais donné un toit, un foyer, un endroit où me ressourcer.

Tu me bordais le soir, tu me caressais les cheveux. Avec tendresse, tu me disais que tu m’aimerais toujours, que tu ne me quitterais jamais. Je me souviens de tes mains viriles et chaudes qui essuyaient mes larmes et devenaient noires de mascara. Je me souviens de ton sourire mélancolique lorsque tu pensais aux choses passées dépassées.

Je me souviens de ton ombre qui dépassait toujours la mienne. Dans mes souvenirs tu étais si grand. Dans mes souvenirs tu étais si beau. Si doux. Si gentil. Si tendre.

Je me souviens de cette femme, aussi. Je ne souviens de sa silhouette, fine et élancée. Lorsqu’elle partait, à des heures improbables. Je me souviens du sillage de parfum qu’elle laissait derrière elle. Cette odeur, ma douleur. A chaque fois que tu la voyais, je faisais une croix dans un carnet. Et c’est devenu de plus en plus fréquent. Jusqu’au jour où j’ai su son nom.

Et aujourd’hui, qu’es-tu ? Toi qui étais mon ombre, tu es devenu l’ombre de toi-même. Je n’ai que des appels de temps en temps, le soir vers 23h, lorsque les lumières sont éteintes et que maman s’endort. Tu sais dans ses yeux, je vois encore la flamme d’un amour qui meurt. Pourquoi es-tu parti ? Tu me manques tellement. Où es-tu ? A quoi ressembles-tu dorénavant ? Est-ce que j’ai de nouveaux frères et soeurs ? Pourquoi ne prends-tu des nouvelles que de moi, pourquoi n’ai-je pas le droit d’en prendre de toi ?

Papa, adieu, je ne peux pas faire parti de ta vie si tu ne fais pas parti de la mienne. Tu n’as de père que la dénomination, au fond tu n’es qu’une voix à 23h une fois par mois, un sombre inconnu, un écho dans une machine sans coeur, comme toi, sans coeur.

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