Frankie and the Witch Fingers sort « Trash Classic » : Une baffe punk à vous déchausser les dents

Il y a des albums qui secouent, et il y a Trash Classic, qui te tabasse la tronche sans même demander ton prénom. Frankie and the Witch Fingers n’ont jamais été du genre à faire dans la dentelle, mais là, c’est une montée de fièvre noise-punk psychotique, un uppercut sonore tendu comme une arête de poisson dans la gorge.

Tu veux du riff ? Y en a. Tu veux des nappes de synthé malades comme une IA en bad trip ? Il y en a aussi. Tu veux gueuler dans ton salon en agitant la tête comme un possédé ? C’est cadeau, c’est possible. Le morceau « Gutter Priestess » est tribal, industriel, post punk, et un peu crade, comme si Suicide avait couché avec Ty Segall dans les toilettes d’un club de Minneapolis.

Trash Classic, c’est pas un disque, c’est une baston. Un trip acide qui déraille. Un garage-band qui aurait trop regardé des films de John Carpenter et qui aurait décidé de tout foutre en l’air. L’énergie est brute, sans filtre, presque bestiale. « Dead Silence », par exemple, c’est du post-punk qui frotte les nerfs, une basse lourde comme un cortège CGT avec des chipos et des éclats sonores qui te fouettent les tympans. La voix, quasi incantatoire, flotte sur des couches industrielles malades, entre la new wave malade et le garage qui vrille. Un peu comme si DEVO se perdait dans une rave post-apocalyptique.

Le groupe, basé à Los Angeles, continue de creuser le sillon d’un rock psyché qui n’a rien de planant. Ici, c’est pas une évasion, c’est une implosion. On pense à Thee Oh Sees, bien sûr, mais aussi à des descentes sur fond de krautrock électrifié, genre Neu! qui aurait trop traîné dans un squat de Portland.

Chaque piste est une salve, une ode au chaos maîtrisé. Ils n’ont pas cherché à faire joli, ils ont cherché à faire mal. Et c’est réussi. On sort de l’écoute à moitié sourd, les oreilles pleines de fuzz, avec l’envie de sauter dans la première cave pour y foutre le feu.

Verdict : Trash Classic est un brûlot. Brutal, halluciné, sans compromis. Si tu voulais une bande-son pour péter un câble avec classe, t’as trouvé ton disque. Frankie and the Witch Fingers ne signent pas un album, ils allument un cocktail molotov.

2 commentaires

  • François Serrus
    François Serrus

    Première fois que je lis une chronique sur une sortie d’album qui mentionne les titres de l’album précédent sorti il y a plus d’un an, il fallait le faire, bravo de l’avoir fait Charles Chinasky :))

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    • Charles Chinasky
      Charles Chinasky

      Effectivement, c’est une connerie de ma part. En préparant la chronique, j’ai repris des liens mais j’ai pas pris les bons. La chronique est modifiée, merci de me l’avoir signalé.

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