Les gardiens de la galaxie 2 de James Gunn le retour gagnant pour la seul véritable dream team de chez Marvel…

Cela fait déjà deux ans que la plus belle réussite de chez Marvel studios a été pondue par ce qui est certainement l’un des meilleurs réalisateurs en fonction à Hollywood. Cette petite merveille c’est l’adaptation des aventures d’une des plus vieilles et quasiment oublies equipes de la maison à idées. Cette équipe qui sur le papier à l’époque était kitchouille en diable et disons le carrément pas vraiment transcendante c’est celle des Gardiens de la galaxie. Crée vers 1969 par Arnold Drake (scénariste) et Gene Colan (dessinateur) l’équipe était largement différente et si vous voulez en savoir plus je vous conseille de vous renseigner ici. Dans les années 2000 la seconde série créée par Dan Abnett (Scénariste) et Andy Lanning (dessinateur) apparaît et c’est sous cette forme nettement plus fun qu’elle accède à la postérité et à la gloire.

En aout 2014 le monde découvre donc cette équipe hétéroclite et en dehors des sentiers archis battus des canons de films super héroïques qui polluent les salles obscures de plus en plus régulièrement. Le succès est à la fois surprenant et immédiat. Mais cette réussite n’est pas réellement celle des studios Disney et Marvel, mais celle de James Gunn, un réalisateur surdoué ayant débuté au sein de la firme Troma entertainement dirigée par Lloyd Kaufman et qui s’est spécialisé il y a une quarantaine d’années dans les series Z potaches qui tachent comme Toxic Avenger, Class of Nuke em high ou Troméo et Juliette (que Gunn a scénarisé). Progressivement le jeune homme commence a faire son nid tel l’oiseau, scénarise l’étrangement ultra réussi remake de Zombie de Romero l’Armée des morts et les adaptations de Scooby Doo. Puis en 2006 il tourne son premier long métrage, le génial Horribilis et entame une carrière de réalisateur avec un brio évident. Suivra le discret mais génial Super pour en arriver aux Gardiens de la galaxie premier du nom. Et Gunn y applique ses talents de conteur et confère à l’écriture de ces protagonistes hors normes un soin particulier où se mêlent dérision, humour, tendresse et intelligence. Si le scénario de base ne brille pas pour son originalité, un méchant très méchant face a des gentils pas comme les autres, Gunn trouve le moyen d’ajouter une telle humanité et un tel affect dans ses personnages principaux que le miracle opérait. Sans oublier un personnage invisible mais diablement audible durant tout le métrage au travers de cette bande son composé de tubes des 70’s et 80’s bien sentis qui pimentaient l’ambiance déjà bien joyeuse de l’ensemble. Alors quelques années après James Gunn logiquement toujours aux commandes de ce nouveau segment est il parvenu a réitérer son miracle ?

Et bien la réponse est OUI. Un grand OUI. Disons que sur une échelle de 1 à 10 si le premier GOTG (gardians of the Galaxy) pouvait se situer vers 9 et en devenait instantanément un objet de culte. Ce second opus peut aisément se hisser à 8/10. Disons un point en moins, mais pourquoi ? C’est ce que je vais vous expliquer plus bas.

L’histoire : Les tribulations de l’équipe alors qu’ils traversent les confins du cosmos. Les Gardiens doivent se battre pour que leur nouvelle famille reste ensemble tandis qu’ils cherchent à percer le mystère de la véritable filiation de Star Lord au travers de celui qui semble dit être son père. De vieux ennemis deviennent de nouveaux alliés et des personnages leurs viennent en aide.

Les Gardiens de la galaxie vol 2 est donc une excellente suite doublée d’un joli coup de génie. En effet cette suite nous permet de retrouver le quintette victorieux du précédent en approfondissant nettement leurs caractères bien trempés et leurs profondes blessures personnelles. Car oui nos héros sont des créatures à fleur de peau. Peter Quill alias Star Lord apatride planétaire, disparu au moment de la mort de sa mère et ne connaissant pas son père, la guerrière Gamora fille de l’indestructible Thanos cherchant à se défaire de cette encombrante et néfaste hérédité, Drax le destructeur le tendre géant dont la famille a été décimé par Ronan l’accusateur, Rocket le raton laveur génétiquement et cybernétiquement modifié hanté par sa condition de créature et le géant végétal Groot ce gros tas d’écorce et de tendresse qui ici est le seul a ne pas forcément se prendre la tête vis à vis de sa condition étant donné qu’il est redevenu un petit bout de chou suite lors de sa destruction quasi totale dans le précédent opus.

Le film ouvre des portes sur cet univers bigaré et coloré dont les paysages font hautement rêver. Un univers où se croisent tout types de races dans une cohésion relativement évidente. Ce mélange racial qui était mis en avant dans les sérials de SF des années 50, les bandes dessinées comme Valérian ou Flash Gordon, les séries comme Star Trek ou Farscape ou encore les Star Wars. Un univers qui fait franchement rêver où évoluent ces héros pas comme les autres qui offrent une belle bouffée de fraicheur dans le giron des blockbusters hollywoodien lambda. Les sfx maquillages et VFX sont superbes et la mise en scène d’une redoutable efficacité comme toujours chez Gunn, on est réellement au dessus du panier de ce qui se fait chez Marvel studios. On est loin de ses Avengers qui par un trop plein de personnages ne parviennent pas a insuffler assez d’humanité et de profondeur a ses héros. On reste dans ce bain de bonne humeur, de tendresse et d’action qui a fait du premier ce plaisir non coupable qu’il est.

Comme je le disais GOTG vol 2 est un quasi sans fautes, certes sa BO n’est franchement pas terrible et du coup la bonne humeur véhiculé par les morceaux du précédents peine un chouilla plus à atteindre son but qu’elle atteint pourtant au final. Ne jamais sous estimer l’importance de la musique dans ce type de produits qui joue sur la fibre nostalgique et référentielle à chaque instant. Le second petit bémol réside étonnamment de ma part (qui d’habitude adore les trés longs films) dans la trop grande longueur du métrage. En effet ces petites longueurs sont le fruit d’un trop gros étalement sur la relation père/fils qui malgré la sympathique présence de Kurt Russel tourne un peu en rond au bout d’un moment. Sans cela le film mérite largement sa place au sein des space opéras de luxe tant il est généreux et maitrisé.

Et question références on nage a nouveau dans le grand bain de la geekitude assumée. Cette fois çi Gunn fait appelle a deux pointures pour se joindre a la fête. Le grand Kurt Russel, acteur fétiche de Carpenter, héros de New York 1997, the Thing, Jack Burton et d’une multitude de succès des années 80 et 90 tel que Tango et cash, pour camper le mystérieux paternel venue d’ailleurs de Peter Quill. Mais Gunn s’entoure aussi d’une autre figure emblématique de ces glorieuses années en la personne de Sylvester Stallone qui campe ici le chef suprême des Ravagers et qui s’il n’est que peu à l’écran nous offre la possibilité de découvrir un personnage qui aura peut être de l’importance par la suite. Des personnages tels que Nebula, Yondu Udanta ou Kraglin prennent du grade et le savoureux et attachant personnage de Mantis se joint à l’équipe déjà bien varié. Pas mal de caméos surprise apportent a ce film un joli petit plus et les fans du Marvelverse seront aux anges quand a certaines révélations faites dans les 5 scènes de post générique.

Gardiens de la galaxie

Le résultat final donne un film un peu plus long que son prédécesseur, dont l’écriture est bien plus aboutie au regard de la personnalité et des hantises de ses héros, mais aussi un film qui s’il fait souvent rire et craquer (en particulier sur le personnage savoureux de Baby Groot) possède aussi un potentiel émotion assez puissant. On se surprend à verser sa larme pour certains personnages pour lesquels on ne s’attendait pas et dans ce genre de produit c’est assez nouveau.

Gunn est un grand réalisateur et le prouve une fois de plus. Bien entendu il a rempilé pour un troisième opus, mais je ne pense personnellement pas et n’espère pas qu’il en réalisera un quatrième. Il ne faut pas qu’il se retrouve coincé dans le Marvelverse. Malheureusement en cas de quatrième et cinquième opus prendront ils la peine de faire appel à un véritable auteur comme ils l’ont fait avec Gunn. En prenant par exemple un type génial comme Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, le dernier bar avant la fin du monde) malgré son éviction de l’excellent Ant Man, Taika Waititi (Vampires en toutes intimité, Hunt for the wilderpeople et bientôt de Thor 3 Ragnarok), ou vont ils faire appel a un de leurs faiseurs Yes Man maison comme les fonctionnaires frères Russo qui ont déjà commis Captain America 2, 3 et Avenger 3) ce qui donnerait des Gardiens de la galaxie sans saveur et bien plus conformistes.

Gardiens de la galaxie

Au final les Gardiens de la galaxie est la bonne surprise de cette saison estivale de blockbusters qui démarre sous de meilleures augures que l’été dernier et offre aux productions Marvel l’un de ses plus joli coups. Alors si vous aimez les petites brindilles espiègles et facétieuses , les ratons laveurs grognons, les guerrières verdâtres, les lutteurs scarifiés au grand cœur, les héros insolents. Alors vous allez être servis.

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