Heavy Crown, le debut album inédit de Last In Line, le tribute band de Dio

Last In Line est un tribute band deluxe fondé par les quatre musiciens qui accompagnaient Ronnie James Dio sur les trois premiers albums de son groupe, DIO. Après quatre ans de tournées commémoratives, le groupe a enregistré un album inédit. Du Metal comme on l’aime, tantôt revival, tantôt très moderne, Heavy Crown

Après la tragique et brutale disparition de Ronnie James Dio, deux tribute band ont décidé de perpétuer la musique du chanteur. D’un côté Dio Disciples, avec Ripper Owens, Mark Boals, Oni Logan, Craig Goldy, Bjorn Englen, Scott Warren et Simon Wright. De l’autre Last In Line, avec Vinnie Appice (batterie), Vivian Campbell (guitare), Jimmy Bain (basse), Claude Schnell (claviers) et Andrew Freeman (chant). Ce dernier projet en a  surpris plus d’un car Vivian Campbell, qui ne s’est jamais vraiment entendu avec Dio avait renié sa collaboration au groupe (Dio, donc), déclarant entre autres que Dio était l’une des personnes les plus ignobles du métier et que les albums qu’il avait enregistré avec lui n’avaient jamais compté pour lui. Comme dirait l’autre, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et quelques mois après le décès du chanteur, Vivian Campbell dont le groupe (Def Leppard) est en sommeil propose à ses amis Vinnie Appice, Claude Schnell et Jimmy Bain de se retrouver en studio pour jammer comme au bon vieux temps. De fil en aiguille, les quatre zamis se disent que ça serait mieux avec un chanteur et invitent le jeune Andrew Freeman à prendre le micro.

last in lineLa force du chanteur c’est qu’il n’essaye pas d’imiter Dio. Doté d’un organe puissant et capable de moduler sa voix comme Ronnie Dio, Freeman n’a pas du tout le même timbre de voix. Last In Line ne se présente donc pas comme un projet d’imitateurs mais comme le line-up historique qui perpétue la légende, comme le fait Queen avec le chanteur Adam Lambert. Le groupe enchaîne les concerts à un bon rythme et finit par se faire approcher par le label italien Frontier Music qui propose de financer un projet inédit. Les musiciens qui ont un peu fait le tour de leur répertoire, puisque le groupe ne joue que les trois premiers albums de Dio, Holy Diver, Last In Line et Sacred Heart, sont ravis de se consacrer à un nouveau projet. C’est aussi une bonne occasion offerte à Andrew Freeman d’écrire ses propres chansons et de montrer qu’il est capable de voler de ses propres ailes, tout en bénéficiant de l’aura et de l’expérience d’une bande de musiciens blanchis sous les harnais. Le projet se monte à quatre, le clavieriste Claude Schnell décidant de quitter le groupe car il se sent sous-employé.

Le plein de bonnes choses

Quand des musiciens expérimentés, qui se connaissent et ont joué ensemble pendant des années, se retrouvent en studio pour construire un nouveau projet, l’inspiration ne se fait pas attendre. Le nouvel album se construit bien vite et si côté lyrics, Andrew Freeman a laissé tomber les thèmes oniriques – fantasy chers à Ronnie Dio pour des textes plus tournés vers l’homme d’aujourd’hui et ses problèmes, les musiciens ne sont pas forcément toujours parvenus à faire table rase du passé. Plusieurs chanson sonnent vraiment comme du Dio et on se prend à imaginer ce qu’aurait donné le chant habité du lutin sur des morceaux comme « Devil In Me » ou le très Rock « Starmaker » sur lequel Vivian Campbell se surpasse avec ces riff glissés du plus bel effet. Hasard ou coïncidence, ces deux morceaux qui sonnent le plus comme du Dio sont les plus mémorables d’une galette pourtant bien troussée et riche en bonnes vibrations. Heavy Crown est un bon disque, il ne faut pas s’arrêter à son artwork un peu ringard et gavé de références à Dio (le lettrage du groupe, la mano cornuta, l’espèce de silhouette diabolique, la montagne en arrière plan). Il faut poser la galette et envoyer la sauce. Elle est bien relevée et ne laissera pas indifférent l’amateur de Heavy Metal oldschool qui sommeille dans tout metalleux.

Tragique disparition et avenir incertain

Quelques jours avant la sortie officielle de Heavy Crown, et alors que le groupe vient d’entamer sa tournée promotionnelle, le décès du bassiste Jimmy Bain plonge le groupe dans le désarroi.
Ils terminent la tournée avec un bassiste de session mais l’avenir de Last In Line est plutôt compromis…. Espérons que l’album permettra quand même à Andrew Freeman de tirer son épingle du jeu et peut-être de partir sur un projet un peu plus personnel et vraiment dissocié de ce tribute band qui l’a fait passer de l’ombre à la lumière, il le vaut bien.

last in line jimmy bain

En photo : Jimmy Bain (1947 – 2016)

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