Inside Man : nous sommes tous des meurtriers.

Inside Man est une série britannique fraichement débarquée sur Netflix. Ecrite par Steven Moffat, à qui l’on doit Sherlock notamment, elle n’a pas mis longtemps à monter dans les tops de la plateforme. Cette espèce de double huis clos, tantôt dans un couloir de la mort américain, tantôt dans la demeure d’un pasteur anglais, nous entraine dans un déluge de quiproquos, de mauvaises prises de décisions qui plongent les protagonistes toujours un peu plus dans l’horreur. Vous l’avez vue passer mais vous avez hésité à la regarder ? Laissez moi vous donner mon avis…

Stanley Tucci
Stanley Tucci

Commençons par le commencement, c’est-à-dire le pitch de cette mini-série de 4 épisodes. Un prisonnier condamné à mort aux Etats-Unis aide une jeune journaliste à retrouver son amie disparue. En parallèle, un pasteur anglais tente de protéger l’un de ses bigots empêtré dans des pulsions effroyables. Voilà des prémices prometteurs, d’autant que l’histoire est portée par des acteurs incroyables et notamment Stanley Tucci qui joue un expert en criminologie ayant assassiné sa femme. Je voudrais aussi citer Dolly Wells en prof de math manipulatrice et déjantée. A souligner également une réalisation de Paul McGuigan très réussie, dans la lignée des grands thrillers des années 90. Sa façon de filmer m’a beaucoup fait penser à David Fincher et en particulier à son superbe « Seven ».

Seulement voilà, la qualité de l’humour anglais, les personnages tous plus trashs les uns que les autres, ne suffisent pas à satisfaire mon âme de sérivore exigeant. Pourtant, je me suis plongé dans « Inside Man » avec envie. Tout portait à croire que la série allait me plaire. Mais j’ai vite déchanté, principalement à cause des nombreuses incohérences qui émaillent un scénario claqué au sol. Dès la première scène de l’épisode 1 d’ailleurs, laquelle comprend déjà une coquille flagrante. Et cela enchaine comme ça, d’incongruités en irrationalités pendant les 4 heures de visionnage. Le problème n’est pas tant que l’on ne croit pas à l’histoire. Cela reste un divertissement sensé nous changer du quotidien. C’est plutôt que l’intrigue est cafie d’erreurs monumentales qui rendent la série imbuvable.

Dolly Wells
Dolly Wells

On est ainsi plus proche du Vaudeville ridicule que du thriller tragico-comique que l’on nous a vendu. D’ailleurs, je suis persuadé que si l’on gomme les bêtises du texte et que l’on retravaille la mise en scène, on pourrait en faire une pièce de théâtre prometteuse, tant l’histoire se restreint à 2 endroits seulement. Il faudrait aussi rectifier la psychologie des personnages qui reste déroutante. En effet, le tueur en série de 14 femmes dont sa propre mère, à qui il a mangé les pieds, nous est plus sympathique que la femme du pasteur et mère aimante, qui vrille en quelques heures pour devenir une meurtrière en herbe. C’est trop pour moi, cela manque cruellement de réalisme.

Bref, vous l’aurez compris, il ne faut pas compter sur mon humble personne pour mettre un pouce en l’air en guise de notation de la série sur Netflix. Si, comme je le rappelais en préambule, tout n’est pas à jeter, le scénario semble avoir été écrit à la hâte. D’ailleurs, j’ai lu ici ou là que Steven Moffat ne semblait pas très motivé à l’idée de faire une deuxième saison. Pourtant, la scène post-générique du dernier épisode semble prouver le contraire, et une multitude de questions soulevées au fil de l’histoire reste sans réponse. C’est donc incomplet, mal écrit et parfois même assez ridicule. Je n’avais pas été aussi déçu depuis la seconde partie de Lupin. Passez donc votre chemin, la plateforme regorgeant de séries beaucoup mieux conçues !

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