Ivresse citadine

Ferme les yeux.

Imagine-toi monter le volume de quelques décibels du lecteur de ton cabriolet. Il est deux heures du matin. Les lumières de la ville se reflètent comme des flashes sur la carrosserie de ta voiture noire, tu as quelques grammes mais tu t’en fous un peu. Tout est désert. Ce n’est pas étonnant, en semaine, personne ne traîne dans le quartier des affaires. Et toi, d’ailleurs, tu ne sais même pas ce que tu y fais.

Tu vois flou, tu es fatigué, ce n’est pas l’alcool qui a joué ni les trois paquets de cigarettes 100’s que tu as fumé. Tu es juste fatigué. Contrairement à ton bolide, ta vitesse, dans la vie, n’est pas de 80km/h.

Ce n’est pas de ta faute si tu détestes te presser. Et cela ne t’a jamais posé de problèmes pour réussir.

Tu as des souvenirs un peu flou de la soirée, ce n’est pas parce que tu as trop bu mais plutôt parce que tu n’y as pas prêté attention. Un whisky peut-être, ou un gin. Des shots. Un bar sympa.

N’oublie pas qu’il y a quelqu’un à côté de toi, tu n’es pas tout seul. D’ailleurs, qui est-elle ? La connaissais-tu avant ? Ce n’est pas une amie. Peut-être l’amie d’un ami ?
Ou alors c’est une victime des shots, comme toi. Et de tes cigarettes 100’s dégueu.

Et tu te souviens peut-être que sa vie n’est pas comme la tienne. Elle a peut-être deux, trois ans de moins que toi. Et elle vit la vie vite, aussi. C’est sûrement pour cela qu’elle rigole alors que tu viens juste de voir un flash. 80 km/h, en ville, fallait pas rêver.

Elle est un peu comme ton cabriolet.
Sale macho.

Au final, t’es le seul qui traîne, en fait.

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