Il faut que je sorte.

La musique fait vibrer ma chair, les basses s’inscrutent dans chacun de mes pores. Autour de moi, les images sont floues, les corps bougent, les senteurs amères. Ma vue se brouille. L’odeur de mes cheveux est insupportable, mélange écoeurant d’abricot et de tabac. Je tangue. La main sur le mur, je cherche la sortie en essayant de ne pas m’écrouler. Un fille m’arrête. Elle veut une cigarette. Elle est au moins autant saoule que moi. Je ne réponds pas, il faut que je sorte. Ma transpiration m’étouffe, je sens la soie de ma robe qui me colle au corps, des gouttes de sueur qui coule entre mes seins. Je me faufile au milieu de la foule. On me bouscule et je vacille. Une remontée acide au fond de la bouche.

Je dois tenir.

Je dois sortir.

Vision focale.

La porte.

L’air frais me brule. Je n’ai plus de mur pour me guider. Je marche droit. Il y a du monde, je ne veux pas tomber. Ma voiture. Où est ma voiture? Je m’écroule sur le siège passager, la portière ouverte. La tête tourne et au loin, le bruit de la soirée qui continue. Je respire. Trop profondemment. Un spasme violent me libère de l’alcool absorbé depuis des heures. Je me sens mieux. Dans le rétro, je scrute mon maquillage. Juste un peu de noir qui a coulé au coin de l’oeil.

Je m’essuie la bouche, sors de la voiture. La soirée n’est pas finie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *