J’ai arrêté de manger de la viande

Qui n’a jamais songé à cesser de manger de la viande, au moins provisoirement, pour voir si c’est possible ? Moi j’ai essayé, pendant une semaine. Et non seulement j’ai survécu mais j’ai bien envie de renouveler l’expérience, ou pour le moins, de raisonner ma consommation de viande. Explication et conseils

Le 30 avril dernier, je vous présentais un projet de transition écologique appelé 90 jours (l’article est ici : Présentation de 90 jours). Ce programme propose aux volontaires de relever 90 défis afin de faire évoluer ses habitudes de vie en devenant éco-responsable. Les missions vont du simple (faire pipi sous la douche), au plus engageant (remplacer tous les produits ménagers par le vinaigre blanc). Elles sont systématiquement accompagnées d’explications et de conseils, voire de fiches produit ou de liens vers des sites d’aide, par exemple pour cuisiner végétarien. Chaque mission réussie fait augmenter votre compteur personnel de CO2 et d’eau économisés. Ainsi, pour ma part, j’ai réalisé 12 défis (certains demandent plus d’une journée), économisé 920 kg de CO2 et 5300 litres d’eau. J’ai notamment appris à :
brancher mes appareils électriques sur une prise avec interrupteur pour ne consommer que quand je les utilise,

  • choisir les fruits et légumes à consommer en fonction de la saison, et les œufs en fonction de leur mode de production,
  • faire pipi sous la douche, installer un régulateur de débit et mettre une brique dans la chasse d’eau pour consommer moins d’eau,
  • arrêter de boire de l’eau minérale.

et bien d’autres bonnes pratiques. 90 jours m’a permis de prendre conscience de pas mal de choses et si je n’ai pas accepté tous les défis, j’ai l’impression d’avoir bien avancé dans mon parcours et j’en suis plutôt fier. Les défis deviennent de plus en plus engageants et le dernier en date consistait à arrêter de manger de la viande pendant une semaine. J’ai envie de vous expliquer pourquoi et comment j’ai réussi.

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Pourquoi

Il y a quelques années, j’ai lu une interview où le chef anglais Jamie Oliver expliquait que les anglais mangeaient de la viande de mauvaise qualité parce qu’ils ne voulaient pas savoir comment leur viande est produite. Les voisins d’outre-Manche ne sont pas les seuls, nous sommes tous à mettre dans le même sac. Nous avons du mal à admettre qu’une viande bon marché résulte de conditions d’élevage déplorables. Comme ces enfants qui pensent que le poisson est carré car ils n’ont jamais vu que des bâtonnets de colin Igloo, nous avons perdu de vue l’origine de l’animal. Il est loin le temps où on se fournissait directement à la ferme en voyant « grandir la vache ». Le temps où on achetait les lapins et les volailles vivantes pour le repas du dimanche. Nous sommes informés par le truchement des scandales agro-alimentaires (les abattoirs, Sodebo, la vache folle) ou les films alarmistes qui circulent sur le net, mais si nous sommes si choqués par ces révélations c’est peut-être parce que nous nous sommes un peu trop complaisamment éloignés de la source du produit. Le réveil est difficile et il laisse un mauvais goût dans la bouche. C’est ma première motivation.

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Dans la deuxième motivation, il est également question de goût. Car oui, si j’aime manger de la viande, c’est parce que j’en aime le goût, la texture, la saveur…et que je préfère manger une bonne viande de temps en temps qu’une viande médiocre tous les jours. La viande médiocre, on la mange sans s’en rendre compte. Elle n’a au mieux aucun goût (comme le steak haché des burger chez Mc Donald’s ou les lasagnes Sodebo), au pire un sale goût. Fibreuse, insipide, pleine de flotte…je préfère manger un bon fromage ou une bonne salade que de subir une mauvaise viande. Si la consommation de viande est un plaisir, je préfère, comme pour le vin et les pâtisseries me réserver de grands moments avec de bons produits de temps en temps.

Troisième raison : un kilo de boeuf = 10.000 litres d’eau et je ne sais combien de kilos de blé. Il n’y a rien à ajouter.

Comment

A moins d’être un indécrottable viandard, il est assez simple de se passer de viande pendant ne serait-ce qu’une semaine. Concernant le fameux argument « les végétariens sont carencés », rappelons tout d’abord qu’il n’est pas nécessaire de manger des protéines à tous les repas et qu’il y a des protéines dans d’autres produits que la viande. Le point de départ, c’est qu’il faut avoir envie, une fois que c’est décidé, on trouvera toujours comment faire.
La base de tout c’est d’éviter la recherche des substituts systématiques à votre consommation de viande. De la même manière que la cigarette électronique n’aide pas à arrêter de fumer, vous risquez de vous faire du mal si vous cherchez à substituer une entrecôte-frites par un équivalent sans viande. Oubliez donc le bacon végétal, le steak de soja et la blanquette de tofu (authentique). Essayez de trouver des recettes qui vous motivent et vous amènent à découvrir de nouvelles saveurs qui vous feront oublier celles de la viande. Ne pensez pas que renoncer à manger de la viande équivaut à ne manger que des courgettes bouillies et du tofu.
Comme la cuisine française est éminemment carnivore, les légumes sont souvent présentés comme un complément à la viande qui est, de fait, l’ingrédient principal de beaucoup de recettes. Il est donc préférable de s’intéresser à d’autres cuisines que la nôtre, des cuisines qui ont une culture végétarienne et proposent donc des recettes sans viande. Chinoise, japonaise, thaïe, indienne…. dans la cuisine asiatique il y a vraiment l’embarras du choix. En outre, si vous décidez seulement de vous passer de viande, vous pouvez toujours manger du poisson (ben oui), des produits laitiers, des œufs… à moins bien sûr que vous ne choisissiez d’aller plus loin et plus fort en devenant vegan ! (mais chaque chose en son temps, Rome ne s’est pas faite en un jour).

 

 

 

 

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