Juliet, Naked / Fan de

L’adaptation du roman de Nick Hornby a loupé les salles françaises : ne la manquez pas en streaming !

Il est temps d’ajouter la pépite Juliet, Naked dans votre liste de lecture Prime. Sorti en catimini dans quelques pays il y a 2 ans, le film est un bonheur qui dure 100 minutes. Si vous n’étiez pas encore amoureux/se de Rose Byrne ou Ethan Hawke, ce sera chose faite.

Au départ, le film n’est pas vraiment leur histoire, mais plutôt celle de Duncan (Chris O’Dowd), grand dadais trentenaire. Comme pas mal d’entre nous, Duncan est fan : il vénère Tucker Crowe, une idole du pop/rock estampillé ’90s qui a disparu subitement au faîte de sa gloire, après la sortie de son album culte Juliet. Depuis deux décennies, Duncan le traque et échange des théories sur un forum en ligne qu’il a dédié à son idole. Magie du quiproquo : c’est sa femme qui rentre en contact avec Tucker. Elle qui ne pouvait supporter l’obsession maladive de son compagnon va alors apprendre à connaître le vrai chanteur.

Certes c’est parfois balisé et gentillet, mais on retrouve ce charme so british et des seconds rôles croustillants. Il y a aussi une jolie évocation de la parentalité et le choix (ou non) d’avoir des enfants. Et puis, cachée derrière la romcom, une réflexion sur qui est le fan et comment il se projette dans l’œuvre d’un autre.

La discussion est hélas assez vite évacuée mais elle a le mérite d’exister, faisant écho à toute l’oeuvre de Hornby, High Fidelity en tête. Duncan voit en Tucker une idole de jeunesse, une figure irrémédiablement ancrée dans le passé. Il est incapable de l’imaginer dans le monde actuel, de la même manière qu’il a du mal à voir l’avenir de son couple. Ou plutôt il aime fabuler sur ce qu’aurait pu être son idole, qui il aurait pu rencontrer et, ce faisant, néglige lui-même l’instant présent.

Une pépite peut en cacher une autre

Justement, je profite du moment pour vous conseiller un autre film de fan, lui aussi inédit dans les salles françaises. Dans The End of the Tour, un journaliste rencontre l’écrivain David Foster Wallace, fasciné par son roman « enyclopédique » Infinite Jest. D’abord sceptique, Wallace va peu à peu se livrer,  révéler des clés de son best-seller, et même réussir à parler de ses épisodes dépressifs. Si elle n’a rien de romantique, la dynamique du duo fonctionne ici par le talent de ses comédiens (Jesse Eisenberg et Jason Segel) et par la gravité de faits réels : le film est inspiré de la véritable rencontre entre Wallace et le journaliste David Lipsky, racontée dans le livre de Lipsky Although of Course You End Up Becoming Yourself (titre génial).

Juliet, Naked est disponible sur Amazon Prime. The End of the Tour est disponible en achat/location.

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