La Danseuse / Critique

la-danseuse-4  La danseuse

Le Voile des Illusions

Sélectionné à Cannes dans la compétition Un Certain Regard, La Danseuse avait surtout fait parler de lui pour son casting étonnant, composé de la chanteuse-actrice Soko, de François Damiens, de Mélanie Thierry, de la débutante « fille de » Lily-Rose Depp et de Gaspard Ulliel. Narrant l’existence de Loïe Fuller, inventeuse américaine de la célèbre danse des voiles , brevetée pour ses particularités techniques et scéniques, le métrage est réalisé par une illustre inconnue française, Stéphanie Di Giusto. Pari risqué mais se légitimant par son sujet potentiellement envoûtant, La Danseuse se démarque-t-il de la multitude de biopics tiédasses qu’on nous impose ?

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Epaulée par Benoît Debie ( directeur photo de Noé, Wenders, Dupontel, Gosling), la réalisatrice semble dès le début du film vouloir s’éloigner des sinueux sentiers maronnasses du cinéma français actuel pour transmettre un minimum de recherche plastique : sens du cadre, décors magnifiques, lumières évanescentes …et l’actrice principale , Soko s’impose immédiatement tout en légèreté et incarne à merveille l’étrange personnage. Ses errances initiales, des plaines américaines à New-York, jusqu’aux Folies Bergère, apparaissent plutôt rythmées. Les reconstitutions historiques Belle Époque apportent un cachet original à cette première partie du film qui s’achève par la fameuse danse des voiles, prouesse visuelle hypnotisante, réalisée sans effets spéciaux et sans doublure pour la comédienne.

la-danseuse-2 La danseuse

Tout semble bien parti pour ce biopic qui, malheureusement, s’enlise dès la danse achevée. Une fois l’argument scénaristique du film exposé, le métrage perd réellement de sa saveur. Le mouvement créé dans la phase d’ascension de la jeune femme stagne horriblement. La mise en scène retombe alors dans ses tics purement français , des plans fixes aux interminables moments de lourdeur dans des intérieurs bourgeois parisiens, des acteurs se prenant outrageusement au sérieux (dont le gênant Gaspard Ulliel) aux canons sclérosés du scénar de biopic (même la belle Lily-Rose Depp en Isadora Duncan tombe un peu à plat). L’ennui tombe sur nos rétines agacées par tant de gâchis malgré la prestation énergique de Soko qui parvient tout de même à tenir le film et à lui insuffler un peu d’énergie vitale.

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Un bilan mitigé donc pour un métrage sans grand intérêt si ce n’est pour sa représentation de la fameuse danse et la révélation de l’incroyable Soko.

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