« La petite fille sous la neige » et moi sous mon plaid

La plateforme de streaming Netflix regorge de séries espagnoles plus ou moins réussies. La casa de papel (bien, mais trop long), Elite (bof), Sky Rojo (délirant), Les demoiselles du téléphone (pas mal), et j’en passe. Or ce week-end, je m’en suis enfilé une dont je n’avais pas entendu parler, ce qui augure parfois de bonnes surprises. Elle s’appelle « La petite fille sous la neige » (La chica de nieve en version originale) et je vous en parle ci-après.

En 2010, lors d’une fête populaire à Malaga, une jeune fille de 6 ans échappe quelques secondes à la surveillance de son père et est mystérieusement enlevée. Une jeune journaliste et son mentor décident de mener l’enquête en parallèle de celle réalisée par la police. Les 6 épisodes naviguent entre 2010 et 2019, au gré des recherches et des différents rebondissements.

D’abord, ce qui saute aux yeux en visionnant la série, c’est l’ambiance créée par le réalisateur. Nous sommes sur la côte sud de l’Espagne, là où dans notre imaginaire le ciel est bleu, le soleil tape fort et les gens sont souriants et détendus. Et bien c’est tout l’inverse ici. Il fait gris, il pleut presque tout le temps, il fait froid, le vent souffle. La lumière est terne et les teints sont pâles. Tout est fait pour nous plonger dans un abime de tristesse et d’inquiétude.

La petite fille sous la neige

L’héroïne est l’apprentie journaliste interprétée par Milena Smit, que l’on a découverte dans « Madres paralelas », le dernier film de Pedro Almodovar en 2021. Elle est parfaite dans son rôle de jeune femme détruite par un viol dont on n’a jamais retrouvé les auteurs. Elle prend très à cœur l’enlèvement de la fillette, probablement pour oublier son propre malheur. Elle est épaulé en cela par un journaliste confirmé et proche de la retraite, interprété par José Coronado que j’ai trouvé excellent acteur.

Sans en dévoiler trop pour ne pas gâcher le suspens, ce que je peux dire c’est que dans la deuxième moitié de l’intrigue, on découvre les personnes qui ont enlevé l’enfant, et les raisons de leur méfait. Parmi elles, il y a Cecilia Freire qui crève littéralement l’écran. Elle campe un personnage complexe, bourré d’ambiguïtés, avec une finesse de jeu absolument prodigieuse. Je parie que l’on va rapidement la revoir, à la télé et au cinéma.

Au final, « La petite fille sous la neige » est une série au scénario fouillé et à la réalisation soignée. Les personnages ne sont pas lisses et vous savez à quel point j’aime les aspérités. Le bémol, car il y en a un, vient du fait qu’après la conclusion de l’affaire, le dernier épisode ouvre (grand) la porte à une probable saison 2. Or, à mon avis, quand on a un bon début, une intrigue efficace et une fin à la hauteur, point n’est besoin de remettre le couvert. J’ai vu tellement de projet où la saison 2 est la saison de trop ! Affaire à suivre…

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