L’avarice

avarice avarice

Regardez-moi, tant je suis bien entouré. J’ai troqué mon travail contre des pièces de monnaie, mes amis contre des billets, ma famille contre des comptes dans des paradis fiscaux. Dites-moi, vous, comment pouvez-vous penser réussir votre vie lorsque votre salaire brut ne fait que quatre chiffres ? Et entre nous, ne parlons pas de net, car je ne paye pas d’impôts.

Toute ma vie, j’ai voulu cela, m’entourer des bonnes personnes uniquement. Celles qui me serviront, celles pour qui je n’aurais aucun sentiment, l’affection, l’amour et la tendresse ne sont pas nécessaires à ma survie. Regardez, vous qui consultez vos comptes avant d’offrir un collier à votre fiancée, moi j’ai un yacht et trois voitures, et pas de cadeaux à offrir à une hypothétique fiancée. Et en passant, j’ose vous avouer qu’elle vous quittera pour plus riche que vous, un smicard, cela rend fou.

Comptez votre argent, rassemblez vos bons d’achat, essayez même les ventes privées sur Internet, moi j’ai des chéquiers de toutes les nationalités et un compte toujours approvisionné.

Ma famille ne sait plus que j’existe, cela fait longtemps que je ne peux plus les voir. C’est d’abord venu de moi, lorsque j’étais bien trop riche et occupé pour assister à ces déjeuners dominicaux interminables. Et puis c’est venu d’eux, lorsque j’ai refusé constamment de payer pour l’opération de mon père. Ou mon grand-père. Ou alors c’était peut-être mon frère.

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