Le Teckel

le-teckel-afficheComme le chien homonyme, « le Teckel » est sorti de manière un peu inaperçue mais a suscité la curiosité due à sa bizarrerie. Réalisé par Todd Solondz (Bienvenue dans l’Age Ingrat, Happiness, Palindromes), le maître de la controverse indé célèbre pour ses acerbes portraits de personnages, ce film présente un casting plutôt intriguant , de Kieran Kulkin à Danny de Vito en passant par Julie Delpy ou encore Greta Garwig. Suivant les péripéties d’un petit chien saucisse abandonné, que vaut donc ce film à sketches indé ?

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Il faut bien avouer que dès le début du métrage, l’enfoncement de portes ouvertes parfois fatal au ciné indépendant américain , effraie un peu ses spectateur. Adopté par une famille de riches ricains un peu concons, le chien découvre bien vite la médiocrité humaine. Mais les craintes sont vite oubliées car les acteurs excellents et les cadres élégants imposent très vite leur magie et nous invitent à rentrer dans cette danse à la lenteur envoûtante. La photographie soignée et la mise en scène fluide offrent une atmosphère visuelle entre Gus Van Sant et Gregg Arakki , et rend très agréable la vision du métrage.

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Les déambulations du héros canin vont ainsi l’amener à rencontrer une galerie de personnages tous plus étranges les uns que les autres, et son errance à la Kitano loin de susciter l’ennui créée une temporalité flottante assez hyptonisante. Entre douceur et amertume, l’intrigue suit à chaque fois les nouveaux maîtres du chien , de la jeune aide véto un peu chtarbée à un couple de trisomiques , au professeur de fac de cinéma aigri (magnifique Dany de Vito) à la vieille dame mourante , sans jamais sombrer dans la lourdeur émotionnelle ou les clichés trop faciles. Le cinéaste n’a dont rien perdu de son ton acerbe, nous offrant une satire de différents microcosmes ( le couple bourgeois bien-pensant, le milieu étudiant new-yorkais, les artistes contemporains…) rendue subtile il est vrai par des acteurs d’une justesse étonnante. Ne basculant jamais dans les dérives du pathos ou du cynisme intellectualisant, le métrage se savoure avec légereté .tecke l-5

Ce petit teckel redonne un peu espoir dans le ciné indépendant américain, qui s’est vraiment sclérosé ou aseptisé ces dernières années et nous offre un bon moment à l’humour grinçant. Un vrai film mordant avec des crocs acérés qui sait mordiller l’être humain sans jamais le blesser avec violence.

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