Le top 2022 de la rédaction : les albums Partie #2

L’équipe AOW te propose ses pépites de l’année. Voici la seconde partie avec Pigi et Zantrop

Pour consulter la première partie, c’est par ici

La sélection de Pigi

Fontaines D.C – Skinty Fia Un premier album fabuleux, un deuxième fantastique et un troisième prodigieux. À Rock en Seine, les irlandais ont relégué les Arctic Monkeys au rang de faire-valoir. Qui dit mieux ?

Arcade Fire – WE Les canadiens avaient su nous allécher avec « The Lighting » I et II. L’album est au diapason de ces deux premiers morceaux. A-t-on de toute manière déjà été déçu par la musique d’Arcade Fire ?

Kevin Morby – This Is A Photograph Septième album en solo pour le texan le plus cool du monde et sa folk envoûtante.

Kurt Vile – (Watch my moves) À l’instar de l’américain susmentionné, on a envie de partager une bonne bière avec Kurt Vile et de l’écouter jouer de la gratte.

Beechwood – Sleep Without dreaming Après deux très bons albums en 2017 et 2018, Beechwood se rappelle à notre bon souvenir avec un disque encore une fois de très bonne facture.

La sélection de Zantrop

Butterfly 3001 – King Gizzard & the Lizard Wizzard

Allô ?

Ouais salut, c’est Z., c’était pour te dire que je vais être un peu en retard

De combien à peu près ?

J’sais pas, environ 3 ou 4 albums de King Gizzard, quoi

Oh bah ça va, c’est rien !! pas la peine d’appeler pour si peu …

Le plus grand groupe australien du monde est aussi l’un des plus prolifiques. « Perfection is only a question of quantity, not quality » disait Klaus Schulze. (On peut en débattre en commentaires). N’ayant pas encore eu le temps d’explorer en détail les nombreuses livraisons de cette année, toutes plus prometteuses les unes que les autres (mais j’espère que Santa Claus dans son infinité bonté saura m’apporter tous les beaux 33 tours que je vois en rêve et que je lui ai commandé), je me rabats donc sur l’excellentissime Butterfly 3001 sorti début 2022, album constitué de remixes du déjà très bon Butterfly 3000, par des artistes tel que VRIL, Peaches, Dam-FunK, ou encore Dj Shadow.

La compile propose pléthore de remixes dub, house, techno, trip-hop, etc… qui permettent de redécouvrir l’album sous un autre jour et de sublimer les pistes dans lesquelles le MC occasionnel ira allègrement piocher pour enjailler ses invités sur le dancefloor du 31.

(Attention cependant si vous achetez le double vinyle : tous les morceaux ne sont malheureusement pas dessus ; si vous avez les moyens, doublez-le d’une version numérique par sécurité… KG&LW, une passion qui coûte cher…)

Mention spéciale aux 11 minutes du 4am Wack Rmx de Hieroglyphic Being, un peu sous-mixé en mode je-m’ambiance-devant-la-porte-du-club-en-buvant-très-vite-mes-rosé-pamplemousse-pour-me-chauffer-vite-et-pas-cher qui défonce ta soirée du nouvel an.

 

Precipice Fantasy Pt.1 – Koudlam

Jusqu’à maintenant, la playlist « précipice » de Spotify était constituée en tout et pour tout de trois morceaux :

C’est Rigolo, de Brigitte Bardot : On appelle la police / Je me déguise en précipice / Tous les agents tombent de haut

Saucisson de cheval, de Boby Lapointe : Quel est cet Aztèque (de cheval) qu’on vient de voir filer (de cheval) Du haut de la côte (de cheval), dans le précipice (en moto?)

Mathématiques Souterraines, d’Hubert-Félix Thiéfaine : Et tu remontes à contrecœur / L’escalier de service / Tu voudrais qu’y ait des ascenseurs / Au fond des précipices

Et bah maintenant il faut y ajouter Koudlam, dont j’ai déjà dit tout le bien que je pensais dans ce billet.

Mention spéciale au morceau éponyme Precipice Fantasy qui te mets de bonne humeur pour bien débuter la soirée.

On veut plus d’océans – l’album de tous les dangers de Roland Cristal

Depuis que Salut C’est Cool n’est plus (pour des raisons que nous approuvons bien évidemment), c’est Roland Cristal qui a repris le flambeau et porte haut les fières couleurs du drapeau de la techno dite de « fête foraine ».

Reconnaissable entre mille à la poésie surréaliste de ses paroles, à ses petites ritournelles techno bricolées à la maison et à sa science innée du drop, Monsieur Cristal est le spécialiste de la chanson ear-worm qui te ronge pendant des journées entières.

Mais Roland Cristal, c’est aussi des clips pseudo-kitchs de très grand talent qui raviront les fans de montage Photoshop maison et d’incrustations sur fond vert.  #Montage2Kalité

Après avoir brillamment exploré le thème du Moyen-âge occidental, Roland le poil à gratter propose cette fois-ci un album environmental-friendly très concerné par le triste sort des océans. De la chanson française qui dénonce. Le Greta Thunberg de l’électro-punk, quelqu’un ? Ne cherchez plus, on l’a trouvé.

Mention spéciale à Comme une huître ft. Maxwell Farrington & Kevin Colin, son refrain accrocheur et sa mélodie façon hymne de stade. Son texte philosophique est une merveille de traité zen et sera bientôt étudié dans tous les lycées de France. Si, c’est vrai. C’est Pap Ndiaye qui le l’a dit.

Mais pour ta playlist du 31 je recommande aussi Voyage en Europe, Beluga, ou c’est un bateau de Pirantes (sur un mode chanson à boire/répertoire d’étudiant en école d’ing’).

En outre l’album contient en bonus track l’excellent On en veut plus, exercice de style plus oulipien tu meurs, qui était déjà connu et apprécié de longue date par les afficionados. Un régal.

Si vos invité-e-s sont encore là après ça : gardez-les, ils sont précieux.

Mauvais Ordre – Lomepal

Nous chez AOW, on a l’Homme des Cavernes, le reste du monde ils ont Lomepal.

Il paraît que les hommes ne pleurent pas mais moi dès fois quand je suis triste j’écoute l’album en cachette dans le noir en tapant des grosses cuillerées dans la barquette de glace rhum-raisin.

Après la transition « Jeannine » (successeur du Monument Flip) qui était pour moi assez décevante, Antoine « Lomepal » Valentinelli termine sa métamorphose et revient sous sa forme finale de chanteur accompagné de vrais musiciens (En mode 2009-Mutation-Disiz-Peter-Punk t’as capté frérot ?) et prouve qu’une batterie et une guitare dans le rap c’est bien cool aussi.

Tour à tour rock, pop, rap, chanson à textes, la sincérité est moins forcée que sur le précédent et l’ensemble sonne paradoxalement beaucoup plus naturel.

La bande son nostalgique parfaite de ma dépression secrète, à ne pas écouter au petit déjeuner (ni au 31 je pense. Sauf 50° peut-être ?).

Mention spéciale à Descrescendo et son piano martelé et son hommage à Nicoletta (dont ma sœur avait la photo dédicacée. Et oui, on n’est pas n’importe qui chez les Zantrop.)

Dropout Boogie – Black Keys

Les Black Keys reviennent avec un album de boogie rock/blues rock de fort belle facture. Les puristes vous diront qu’ils n’ont rien fait de bien depuis Magic Potion mais moi je dois pas être si pur que ça (17 sur 100 au test de pureté sur internet) parce que je serais capable de venir à la barre défendre tous leurs albums après El Camino (oui oui même Turn Blue. Ne me tentez pas) voire de prendre une balle pour Delta Kream et vous en parler le bide ouvert en retenant à pleines mains mes boyaux qui dégoulinent sur le sol pendant que les street medics me saupoudrent de sulfamides en cherchant dans la foule un donneur compatible (Je suis 0-, si jamais…).

Car les Keys ont toujours cherché à se réinventer (dans une certaine continuité, je vous le concède) au lieu de surfer sur un rock de stade easy-listening vite consommé vite oublié qui les a rendus ultra-célèbres et méga-riches.

Ils prouvent que l’envie est encore présente dans cet album riche et varié (et court) qui va à l’essentiel sans s’encombrer de fioritures pour faire joli parce que la vie est courte et qu’il faut en profiter avec l’escalade de la guerre en « nuke rain ».

Mention spéciale à For the Love of Money, Your team is looking good ou Burn the Damn Thing Down qui donnent envie de taper du pied sauvagement lors d’un bœuf autour d’un feu de camp.

 

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