Les fabuleux top des années 2010: Les albums & chansons

On revisite les albums et chansons qui ont marqué la décennie.

Ce top a été réalisé grâce aux contributions de Pieral, JM, Charlie et Charles.

Daft Punk Random Access Memories (Polygram, 2013)

LP incontournable de la décennie, Random Access Memories (RAM) est un véritable bijou qui a pris à contrepied tous les aficionados des “robots”. Une nouvelle fois, Thomas Bangalter et “Guy-Man” ont su briser les tendances avec un brio exceptionnel. Il n’y a rien (ou très peu) d’un album de musique électronique dans ce disque. A contrario, c’est un opus collectif qui sublime ses compositions dans un genre parfaitement hybride. Les featuring y sont nombreux, de Gonzalez à Nile Rodgers en passant par Pharell Williams, Julian Casablancas (Instant Crush), Giorgio Moroder ou encore Paul Williams (Touch). A l’exception de Get Lucky et de Loose Yourself To Dance, peu de morceaux sont “dansants”. Je trouve d’ailleurs que le manque de Dance Floor n’est pas si mal : cela prouve que les Daft Punk sont de grands musiciens, dont les albums demeurent des masterpieces toujours aussi surprenantes. Le duo french touch sait rendre hommage à la musique et à ses variations, chaque piste de RAM restant unique et originale.

Khruangbin

S’il fallait en choisir qu’un et pour vous fait découvrir quelques choses, je choisirai ce groupe apparu dans mon radar avec le génial Con todo el mundo (le monde entier est con) sorti en 2018. Le trio texan a un groove inimitable, une ambiance solaire et langoureuse. Le son mélange une ambiance latine volante et le funk avec quelques notes de musique asiatique. C’est un pot de confiture orangé qui te fera un bien fou. C’est aussi l’un des groupes dont j’ai le plus écouté l’album dans son entièreté.  Khruangbin se prononce Kroongbin, qui signifie voler en thailandais. SI vous ne connaissez pas, ne tardez pas à vous le mettre dans les oreilles, un nouvel album est prévu pour 2020. (Et je vais plus loin sur mon top dans cet épisode de des chips et des leffes).

 

Lorn – Ask The Dust (Ninja Tune, 2012)

2012, une moto qui démarre et qui se fait rattraper par un beat à la limite du satanisme. Une atmosphère aussi amicale qu’une cellule d’isolement et une musique aussi joyeuse qu’un jour sans soleil. Voilà ma rencontre avec Lorn et ma plongée dans le côté obscur de Ninja Tune. Ask The Dust est sans conteste un des albums qui a marqué les 10 dernières années par sa maturité et leur contraste avec la mienne à l’époque de la première écoute. Depuis, il ne se passe plus un mois sans que je ne retombe dans cet album que ce soit à cause d’un morceau, d’un clip ou même d’un remix signé d’une main de maître par Dolor 

 Krakota – Lust Thrust (Hospital Records UK, 2016)

10 ans pour passer dans tous les genres musicaux, il fallait bien que je m’arrête du côté de la Drum&Bass pour que le voyage soit complet. Les londoniens de Hospital Records ont très vite répondu à l’appel avec ce terrible titre de Krakota. Le mec nous balance une basse et la faire vibrer comme jamais. Je crois que je peux citer du Gims sans le moindre soucis tant il aura marqué les 2 lustres qui viennent de passer. Dans tous les cas, ce Lust Thrust m’a ambiancé plus d’une fois pleine balle en voiture. Petit bonus, je l’ai retrouvé avec plaisir sur un jeu de course à se briser la rétine : Wipeout Omega. Mes amis, on passe la seizième et mach 12 en Twingo avec ce morceau. 

The Black Keys

La décennie aura été marquée par le duo Dan AuerBach et Patrick Carney. Pour deux raisons : la première est qu’ils ont fait deux albums qui marqueront l’histoire de la musique rock El camino et Brothers ( écoutez Brothers, tout est parfait, il n’y a rien à jeter). Le second c’est que l’un comme l’autre ont aussi participé à  une palanquée de putain d’albums. Je cite pèle mêle : Lana Del rey, Lee fields, Cage the elephant. Ils ont fait des BO, un album de hip hop, presque tout je vous dis. Ils font probablement finir par faire la musique du métro de New York et une pub pour des yaourts bulgare tellement ces gens sont talentueux et productifs. J’adorerai boire une bière et un whisky avec eux.  Mon seul conseil ? Ecouter leur discographie complète. 

Metronomy The English Riviera (Because Music, 2011)

The English Riviera est le troisième LP du groupe anglais Metronomy. Présenté comme étant “la rencontre entre Daft Punk et The Eagles”, cet album signe le climax de tout un courant musical que je situerais proche d’un genre “Electro Pop”. Entre Nu-Disco, New Wave et musiques actuelles, cet opus a marqué la décennie de par ses onze titres à la fois sophistiqués et résonnant comme des tubes en puissance. Le claviériste et auteur/compositeur Joseph Mount – pilier du band – nous transporte sur des ballades synthétiques comme sur des pépites dansantes, de The Look à Corinne en passant par The Bay ou encore Everything Goes My Way. Certaines pistes demeurent un peu plus expérimentales, telles que Love Underlined (purement arythmique) ou le plus sombre She Wants. Un disque à découvrir d’urgence, où j’attribue une mention spéciale à Olugbenga Adelekan, le bassiste, et à Anna Prior, cette dernière excellant à la batterie tout en restant charmante et sexy.

Woodkid The Golden Age (Green United Music, 2013)

Après les EP Iron et I Love You, le premier album de Woodkid sort enfin en 2013. Le monsieur vient d’avoir 30 ans et, en plus de ses réalisations de clips, il est déjà bien présent dans nos oreilles, entre publicités et bandes-annonces. Fort heureusement, l’album n’est pas un simple coup marketing, mais bien la clé d’un voyage hors normes. Comme il le dit en interview, le touche-à-tout propose un projet qui « ne s’excuse pas d’être ambitieux ». C’est la B.O. d’une vie, d’une génération, et un disque beaucoup plus inclusif qu’il n’y paraît. Néofunk, pop baroque, électro orchestrale… Peu importe ce que Wikipedia ou les journalistes en disent. Il y a là une envie de bonheur, de conjurer la crainte de l’avenir, et de viser ensemble les galaxies pour inventer un futur à notre mesure. Après ce coup d’éclat, Woodkid disparaît, hormis quelques collaborations et une B.O. pour le cinéma (Desierto). Alors que la décennie s’achève, il surprend et annonce un retour pour 2020.

Christine and the Queens Chaleur humaine (Because Music, 2014)

Ce qui est magique avec les top10, au-delà de la balade mélancolique, c’est qu’ils font se rencontrer des artistes qu’on n’aurait pas pensé à rapprocher. Et pourtant, Yoann et Héloïse, aka Woodkid et Chris, ont plus d’un point commun. La trentaine toute neuve, ces français qui chantent aussi en anglais imposent un style et une classe « à l’américaine ». Une volonté de fer, et un viseur sur les étoiles. Une identité queer évoquée, mais presque en contrebande. Les deux abordent leurs albums comme un terrain de jeu géant, où l’on a par exemple le droit de croiser Christophe et Kanye West (Paradis perdus). Cette Chaleur humaine déborde de pépites, à tel point qu’une des plus belles sort en inédit l’année d’après (Jonathan en duo avec Perfume Genius).

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