Les pépites de Cannes #5

Sur la Croisette, les projections ne font pas le pont.

Notre sélection de pépites continue ! Cette 75e édition du Festival de Cannes s’annonce déjà comme un succès puisqu’on a notre dose de stars (Tom Cruise, Julia Roberts, Sharon Stone, Viggo Mortensen), de manifs sur le tapis rouge, et surtout des films qui font rêver et qui bousculent.

Cannes
Le collectif des « Colleuses » pour la projection du documentaire Riposte féministe. Elles tiennent la liste des 129 femmes tuées en France par leur conjoint depuis le dernier Festival.

Plan 75 (Chie Hayakawa, Un Certain Regard)

La réalisatrice adapte ici en long-métrage une idée qu’elle avait développée en 2018 dans le film à sketches Anticipation Japon. Dans un futur proche, le vieillissement de la population japonaise s’accélère. Le gouvernement estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme « Plan 75 », qui propose un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. 


Falcon Lake (Charlotte Le Bon, Quinzaine des Réalisateurs)

Nos amis de chez TANDEM partagent un teaser doux et inquiétant pour ce qui s’annonce sobrement comme une « histoire d’amour et de fantômes ». C’est le premier film derrière la caméra pour la comédienne Charlotte Le Bon qui retrouve ici son Québec natal.


99 Moons (Jan Gassmann, ACID)

Sexe, amour et B.O. qui déchire avec ce film suisse. La scientifique Bigna contrôle toute son existence – y compris sa vie sexuelle, énigmatique. Frank cherche quant à lui un sens à la sienne en se nourrissant de l’affection des autres et en plongeant dans l’obscurité des paradis artificiels. Deux trajectoires contradictoires qui se rencontrent, se lient l’une à l’autre, jusqu’à l’obsession d’un amour fou.


Young Perez, à poings fermés (Franck Van Leeuwen & Jean-Jacques Kahn, Annecy goes to Cannes)

Deux des plus grands festivals de ciné du monde (Annecy est exclusivement réservé aux films animés) se serrent les coudes pour présenter une flopée de projets ambitieux. Ce film retrace la carrière illustre et tragique du boxeur tunisien Victor ‘Young’ Perez. En 1931, il devient champion du monde de sa catégorie à 20 ans, record toujours inégalé. Quand la guerre éclate, il refuse de rentrer en Tunisie. Juif, il est arrêté par la police française en 1943, puis déporté à Auschwitz. Il meurt fusillé lors des marches de la mort qui suivent l’évacuation du camp. Son amie Monette, qui n’a jamais accepté cette disparition, décide de traverser la mer pour la première fois, à la recherche de Victor. Brahim Asloum avait interprété le boxeur dans un film en 2013, tandis que ce projet-ci mêle animation 2D, 3D, motion capture, dessin et peinture.


Tout le monde aime Jeanne (Céline Devaux, Semaine de la Critique)

Puisqu’on parlait d’animation, il fut un temps au tournant des années 2000 où Cannes faisait la part belle aux films animés, et ce même en Compétition : Shrek 1 & 2 (!), Persepolis, Valse avec Bachir, Ghost in the Shell 2… Espérons que cette tendance revienne vite. En attendant, on peut se rabattre sur les interludes animés et décalés qu’utilise l’illustratrice Céline Devaux pour décrire les pensées loufoques de son héroïne. Si tout le monde l’a adorée, aujourd’hui Jeanne (Blanche Gardin) se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l’appartement de sa mère disparue. À l’aéroport elle tombe sur Jean (Laurent Lafitte), un ancien camarade de lycée fantasque et quelque peu envahissant.

C’est tout pour aujourd’hui, à bientôt pour de nouvelles aventures ! Si tu veux consulter les autres pépites du festival 2022, c’est par ici.

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