Let Love Show The Way, l’album de Simo qui envoie du rêve

SIMO est un power trio de Nashville qui sort début 2016 un album de fusion Jazz Rock Blues magique, Let Love Show The Way.

J’ai eu la chance d’assister hier soir au concert parisien de Monster Truck, un quatuor de Rock sévèrement burné. La première partie était assurée par SIMO, un trio de Rock originaire de Nashville et sévèrement burné également. Le concert parisien était la première date de la tournée de SIMO. Je découvrais ce groupe fondé par le guitariste JD Simo et j’ai pris une grande claque dans la gueule.

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Live report

Le set commence gentiment avec trois chansons rock assez cool mais pas vraiment mémorables. Le genre musique d’ambiance que crache le juke box dans le bar pour routiers où tu t’es arrêté pour bouffer un burger, avec une serveuse en mini-jupe en cuir, santiags, bustier à frange, choucroute blonde et gros seins, trois ploucs casquette jouant au billard, des pubs pour Rolling Rocks et Budweiser en néon et un barman patibulaire avec des tatouages de vétéran et une chemise à carreaux. Mais alors qu’on ne s’y attendais pas, le père JD se lance dans un solo impro, bientôt rejoint par la basse de Elad Shapiro et la batterie de Adam Abrashoff. C’est Rock, c’est Jazz, c’est la musique des anges. Moi, les soli de guitare, en général c’est pas ma came. Surtout quand ça tourne au concours de branlette de manches, la démonstration technique qui
fait bander les guitaristes et chier le reste du public. Ce n’est pas ce genre là que jouait SIMO hier soir, c’était une parenthèse de poésie et de folie, surtout quand le guitariste a sorti un bottleneck de nulle part pour tirer de son instrument des miaulement southern à pleurer de bonheur. A part ça, SIMO n’utilise quasiment pas de pédales d’effet, c’est le son pur et vibrant de la guitare. C’était vraiment un moment d’extase, ces live qui font aimer les live et justifient l’attente, la pinte de kro à 7 €, le gros chauve de devant qui cache la vue et pue la sueur, le mal de dos et la fatigue accumulée…Le public était en liesse comme rarement sur une première partie et on espérait que les trois musiciens fassent durer le plaisir. Malheureusement, en plein climax d’un autre morceau tout aussi magique, JD Simo s’est pris les pieds dans les fils, il est tombé et a perdu connaissance, les autres musiciens se sont précipités pour l’aider. On ne voyait pas ce qui se passait et on a tous espéré que ça n’était pas grave, mais quand la prod a demandé s’il y avait un médecin dans la salle, on a compris que le set était bel et bien fini.
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Heureusement, plus de peur que de mal (enfin, presque), JD Simo a été hospitalisé, il est sorti dans la nuit et pourra continuer sa tournée, mais devra jouer assis.
Je te fais pas le live report de Monster Truck, mais si tu aimes le Rock qui cogne à la AC/DC, EODM et consorts, c’est un groupe à découvrir (j’en parlerai bientôt, ne t’en fais pas).

La naissance d’un projet

JD Simo est un guitariste de session plutôt connu dans le petit monde des guitaristes. C’est un virtuose extrêmement doué qui sait un peu tout faire. Il est aussi capable de te sortir du solo chiant de guitar hero, le genre vachement technique, mais rendons grâce au gars d’avoir préféré monter un groupe cohérent et groovy pour sortir autre chose qu’un disque de soliste à la John 5. Après dix ans passés à jouer pour les autres, JD a été contacté par un bassistes et un batteur qui jouaient ensemble depuis des années pour monter un projet à trois. Le premier concert de la formation était une session de pure impro de 90 minutes. Mais le groupe ne fait pas que de l’improvisation, son répertoire est également constitué de morceaux structurés plus courts. Les disques et les concerts de SIMO alternent donc des parties d’improvisations et d’autres plus construites et catchy.

Let Love show the way

Le deuxième disque de Simo, sorti début 2016 donne un petit aperçu de ce que peut faire le trio en concert. Car à l’instar de Monster Truck, Simo est le genre de groupe qui prend en live une tout autre dimension. Mais tout le monde n’a pas la chance de pouvoir apprécier le phénomène sur les planches et en attendant, voici un disque vraiment sympa qui présente un artiste entier, sincère, un projet à mille lieu des groupes de poseurs dont les tatouages et les airs de gros dur cachent une immense vacuité artistique…
L’histoire l’enregistrement est cocasse. JD Simo n’aimant pas les studios d’enregistrement, il utilise un studio mobile et prend des prises dans des lieux où il se sent bien. Toutes les prises étaient déjà faites pour le disque quand le label du groupe, Mascot, leur a proposé de faire deux chansons supplémentaires pour l’édition bonus. JD a eu l’idée d’enregistrer dans un lieu à la symbolique forte. Il a choisi la Ga’s Big House de Macon, qui n’est pas un studio mais l’ancienne résidence où les Allman Brothers ont vécu en communauté. Pour l’enregistrement, JD Simo a utilisé la Les Paul Gold Top 1957 de Duane Allman, une guitare légendaire. SIMO enregistre des prises live pendant deux jours et quand vient le moment de choisir dans l’heure et demi de musique les deux chansons bonus, le guitariste réalise qu’il n’a pas envie de choisir. Il propose alors au label de conserver le matériel enregistré à Macon et d’en faire l’album (trois des chansons du premier enregistrement ont cependant été ajoutées au mix final).

ps : je n’ai pas de liens soundcloud avec le nouvel album, qui n’est pas non plus dispo sur une autre plateforme de streaming gratos, désolé. Le clip que j’ai mis au milieu de l’article est un extrait, pour avoir le reste….tu peux acheter le disque via le site internet de l’artiste.

Le site internet de Simo est ici.

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