LIARS sort « The Apple Drop » et on croque encore et encore dans la pomme

Petit rappel. Depuis 21 ans, les Liars, originaires de Brooklyn à New York, constituent un groupe à part, touche-à-tout et particulièrement créatif.

Après 12 ans d’activité, passant du art/punk à la noise et l’expérimental, le groupe a pris le virage de l’électro (avec les albums Wixiw et Mess particulièrement bons) dès 2012. Depuis, le groupe a été marqué par les départs successifs du batteur, Julian Gross, et du guitariste, Aaron Hemphill, laissant Angus Andrew (chanteur et membre fondateur) seul à la composition, prêt à explorer des chemins encore vierges et à partager sa vision des gens et des choses.

Ce dernier, retourné dans son pays natal (l’Australie), reste toujours aussi inventif et sort ce mois-ci le 10ème album des Liars, The Apple Drop, entouré de deux nouveaux comparses : le batteur Laurence Pike et le multi-instrumentiste Cameron Deyell. Que dire de cet album ? Des compositions introspectives, slow et mid-tempos essentiellement, des boucles aériennes voire spatiales, des changements soudains qui n’altèrent en rien la structure sculptée des chansons sur lesquelles repose la voix traînante d’Angus Andrew, aussi singulière que reconnaissable.

The Start : comme indiqué, c’est le morceau qui ouvre l’album et donne le ton à une ambiance en apesanteur.

Slow And Turn Inward : dans la continuité de The Start, l’ambiance reste posée et l’arpège de guitare alimenté au delay nous emporte au bout d’une minute dans une voie inattendue. Surprenant et plaisant.

Sekwar : ça démarre par une séance arythmique (l’une des marques de fabrique des Liars) puis des notes de guitares aériennes s’enchaînent, dessinant une atmosphère étrange, sinon inquiétante. On se laisse porter par le riff entêtant.

Big Appetite : le titre le plus sonique et dissonant de l’album, alimenté de ruptures rythmiques étonnantes. Une mélancolie juste délicieuse.

From What the Never Was : petit arpège de guitare qui n’aurait rien à envier à Radiohead avec petit riff de batterie obsédant.

Star Search : deux notes de piano associées à la voix d’Angus Andrew (parfois limite enfantine) ouvrent ce titre aux allures assez primitives et suffisent à donner le ton avant d’arriver à une basse gonflée à bloc, un peu à la Massive Attack.

My Pulse To Ponder : le morceau le plus électrique et psychédélique de l’album sonnant un peu No Wave par certains endroits.

Leisure War : le morceau est assez étonnant, flirtant avec des structures jazz et pour le coup assez expérimental.

King Of The Crooks : il me rappelle un peu un air de Sergio Leone. Une ballade cotonneuse tranquille dans laquelle on se laisse porter.

Acid Crop : excellente et toujours aussi étrange chanson qui aurait pu conclure l’album. La montée vire progressivement vers une tension inquiétante sans pour autant être sombre.

New Planets New Undoings : le morceau minimaliste de conclusion de l’album s’ouvre sur une discussion paraissant lointaine accompagnée de quelques notes de piano et se positionne comme la transition d’un voyage que nous venons d’achever.

The Apple Drop est pour sûr un album aussi inclassable que clé de cette interminable année 2021. Liars nous entraîne une nouvelle fois dans une voie électro exploratoire, parfois inquiétante mais toujours aussi surprenante et brouillardeuse. Forcément, cela ne conviendra pas à toutes les oreilles même si cet album reste très accessible pour du Liars. Plusieurs écoutes s’avèreront nécessaires pour plonger pleinement dans cette dimension sonore, en distinguer toutes les subtilités et se laisser aller dans ce périple musical.

À écouter sans modération.

PLAY IT LOUD!

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