MAD GOD, le cauchemar de Phil Tipett

Mon ami F. qui travaille dans le cinéma m’a envoyé MAD GOD, ce film achevé en 2021 et dont je ne savais rien…. mais WTF !!! Quel est donc cet OFNI ?? Pour être franc je ne sais encore quoi en penser plusieurs jours passés.

Déjà il faut vous dire que cela s’adresse à un public fortement averti, n’envisagez pas de passer un bon moment en toute détente. Visionner Mad God, si vous tenez jusqu’au bout, tient de l’épreuve, presque de la torture, c’est un calvaire et on en ressort pas indemne.

Cette œuvre ou ce méfait, c’est selon, est signé Phil Tipett. Ce nom ne vous dit rien ? Et pourtant il est derrière les effets spéciaux et l’animation de nombre de films depuis une quarantaine d’années.

MAD GOD

Jurassic Parc, pas mal de Star Wars, Robocop, Willow, Indiana Jones, Twilight pour ne citer que ceux-là, c’est lui ! Il est considéré dans le domaine comme un cador aux côtés des illustres Harry Harryhausen et Jim Henson.

Mad God est le projet de sa vie puisqu’il aura mis trente ans à l’achever.

Commencé en 1990, le Philou est vite découragé et jette l’éponge devant les avancées technologiques qui se profilent. Car, je ne vous l’avais pas encore dit, mais c’est un film d’animation en stop-motion – Mais à ne surtout pas mettre devant les mirettes de vos marmots – Alors le réalisateur se dit que ses petits bricolages vont être obsolètes avant même d’être achevés. Cependant, à soixante ans, dans un sursaut, il relance la machine et il faudra encore une dizaine d’années pour la mener à terme.

De quoi ça parle ? Impossible à pitcher, il n’ y a pas véritablement d’histoire. Cela s’apparente davantage à un long cauchemar, le plus terrifiant et glauque que vous puissiez imaginer, la vision hallucinée la plus noire possible de la condition humaine. Une plongée en enfer dont on cherche en vain à s’échapper.

Vous me direz, des visions de cauchemar absolues on en connaît et dans tous les domaines : En peinture, l’Enfer de Jérôme Bosch, les œuvres de Bacon…. En littérature, les romans de Lovecraft, 1984 de Orwell…. En musique, les compositions de Einstürzende Neubauten…. Dans les jeux vidéo avec Dead Space… Au cinéma, Salo de Pasolini, Bad Taste de Peter Jackson ou encore Eraserhead de Lynch pour ne citer que ces exemples.

On retrouve un peu de tout ça dans Mad God. Mais pour vous faire une idée, on peut avancer que le film de David Lynch cité précédemment apparaît en comparaison comme un doux songe. C’est à la fois la force et la puissance de Mad God, sa démesure, sa folie, son jusqu’au-boutisme diabolique – Aucun répit devant cet épouvantable déferlement d’horreur – mais peut-être également sa faiblesse.

Ici, quasiment aucune branche narrative à laquelle se raccrocher, pas de moment de répit pour respirer, pas un rayon de lumière pour caresser ne serait-ce qu’ un maigre espoir, pas un trait d’humour pour faire retomber la pression. Et pour achever la comparaison avec les films de Lynch, là, vous ne trouverez aucune touche de poésie. L’horreur totale.

Ce film ou davantage cette expérience risque fortement de marquer votre esprit au fer rouge et de hanter vos nuits pour longtemps. C’est un étau effroyable et suffoquant qui vous liquéfie les neurones . Cependant c’est en même temps un incroyable objet de fascination.

Oserez-vous vous y risquer ? En tout cas, je vous aurai prévenu et décline par avance toute responsabilité.

Le film circule pour l’instant dans de nombreux festivals mais je n’ai pas trouvé de date de sortie officielle par chez nous.

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