Mad Men : Put a ring on it.

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Don et moi, ça a très mal commencé. Déjà, un type dont je connais d’abord le nom de son personnage avant son vrai nom, c’est louche, ça met tout de suite la barre vraiment haute. Le type : il n’incarne plus, il est. Avec sa raie bien dessinée, ses costumes impeccables, son sourire absent… Ça ne prenait pas. Très peu pour moi. Premier épisode. L’image n’arrive pas à faire oublier le rythme. Mais alors quand on comprend que Don n’est pas avec la brune du début mais la blonde de la fin, que donc, monsieur-bien-propre-sur-lui a une maîtresse : c’est le pompon.
Après il s’est passé plusieurs mois. Pardon. Années.
C’est un esprit avisé qui a su me convaincre. Et c’est en traînant les pieds que j’ai lancé le deuxième épisode. Puis le troisième. Pour voir. Et pour savoir. Non parce qu’insidieusement, j’ai envie de savoir. Comment on a pu caster une fille aussi moche. Comment on peut s’attacher au personnage de Pete. Revoir la plantureuse rouquine onduler des hanches. Ça ne mange pas de pain hein. Comprendre comment des gens qui ne bossent pas en agence web/com/graphisme/prod peuvent accrocher. Pourquoi moi, qui suis clairement le public visé car on sait toute la tendresse que je porte aux musiques de cette époque, j’ai pu rechigner comme ça.

À part l’esprit de contradiction, je vois pas.
Mon côté ado.

Mad Men donc. Une série qui nous parle d’un temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître. On remerciera AMC donc pour ce voyage dans le temps. Du chic. Du whisky dans les verres appropriés. Des cigarettes qui s’enchaînent. Et des coups tordus qui se cachent derrière une attitude puritaine et des sourires trop clinquants pour être sincères.

Si Don a un sérieux problème d’addictions au pluriel (c’est à dire qu’il ne peut pas être partout, s’il accepte d’aller aux réunions des AA, il va devoir aller aussi à celles des Sex Addicts. Mais du coup ça lui laisse peu de temps pour assouvir son pouvoir de créatif dans son agence de pub.), les autres ne sont pas en reste. Chacun ses casseroles. Sa femme, belle comme le jour, que j’ai le plaisir de retrouver après Love Actually, est d’une complexité qui n’a d’égale que son aveuglement pour son beau mari parfait. (J’arrive à la saison 3, soyez indulgents si les choses évoluent vers le rock´n’roll ensuite). La moche du début s’arrange et s’avère foutrement intelligente. À part quand elle couche avec Campbell. Mais que la première qui n’a jamais couché avec un abruti doublé d’un égoïste me jette la première.

C’est bien ce que je me disais.

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Les hommes s’assument sous leur chapeau, nonchalants et machos. Gangsters improvisés qui blessent en peaufinant des répliques acides.
Les femmes sont superbes et on en viendrait presque à pardonner à la gente masculine de succomber. À l’ère des Marilyn et des Jackie, chacune y va de son brushing et de son pas chaloupé. C’est le festival des hormones chez Sterling & Cooper.
Parlons-en de Sterling. God ce qu’il est sexy. Vieux. Ok. Mais ce sourire de requin. Son égocentrisme. Quel homme !

Ah on n’en fait plus des comme lui. Croyez-moi. Aujourd’hui les types en agence ne font pas ce boulot et n’atteindront jamais sa trempe.

Un conseil messieurs : réhabiliter le costume trois pièces pour commencer. Et apprenez à boire. Et là promis, vous ressusciterez Marilyn.

Et si je croise un Sterling, priez pour moi.

Dans Mad Men, La Trinité c’est Argent, Client, Notoriété.
Et quand ça se finit avec Don Draper qui embrasse la nana de Sons of Anarchy moi je dis Amen.

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Le bonus- et pas des moindre – c’est la bande son aussi impeccable que la coupe de Don. Dean, Frank, Dinah, Ella, Mel… Tous ceux qui m’accompagnent toute l’année sont là.
Discrètes, à propos. Ces mélodies illustrent une époque et un art de vivre. Une ère prétentieuse où l’américain moyen est déjà convaincu de sa supériorité et rien ne pourra égratigner ce vernis.

Vous l’aurez compris, si c’était à refaire, je serais née de l’autre côté et aujourd’hui je fêterai péniblement mon 70ème anniversaire. Les yeux embués par toute cette fumée et ces étreintes alcoolisées.

Oh wait…

Non rien.

Donc pour ceux qui comme moi mettent un point d’honneur à passer à côté de l’essentiel pour mieux l’apprécier plus tard, foncez. Six saisons et ces Mad Men vous feront tourner la tête et le regard. Complices, coupables mais avec classe.

1 Comment

  • Fanny
    Fanny

    Je me suis arrêtée à la saison 1, que j’avais bien aimé, mais je ne sais pas pourquoi je n’ai jamais repris le fil. Faudrait que je m’y remette

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