Main dans la main.

Main dans la main, sortie le 19 décembre, est le troisième long métrage de Valérie Donzelli après La Guerre est déclarée en 2011 et La Reine des pommes en 2009 (le seul que je n’ai pas vu).

Force est de constater, on retrouve la patte si caractéristique de la réalisatrice dans ce dernier film, poétesse des relations amoureuses.

Comment deux êtres que tout oppose, peuvent subir tout à coup, un coup de foudre, au point d’être lié et de faire les mêmes gestes au même moment ?

Valerie Lemercier et Jérémie Elkaim
mimétisme

 

Pour la mise en situation des personnages, la réalisatrice fait dans l’archétype: d’un côté un jeune miroitier provinciale et beauf, de l’autre une riche parisienne désabusée, hautaine! Le Mari (Jean-Claude) de Donzelli est caricatural, elle même n’illuminant pas par sa présence. En revanche Jérémie Elkaim brille, qu’il soit sur un skate-board, en collant rose ou en mimant une magnifique chanson ( the man i love).

Jeremie Elkaim en collant
danse en collant

Vous allez me dire qu’on se serait bien passé de ces clichés qui, à n’en pas douter, constituera la majeure partie des critiques spectateur. Mais c’est à mon sens le refus de voir plus loin.
Et oui car Valérie Donzelli a bien une idée derrière la tête. Je m’explique.

En effet, avec le recul ce n’est pas tellement idiot dans l’idée mais peut être plus dans la forme. Car cette différence sociale n’est faite que pour accroître cette différence de sentiment amoureux qui peut naître entre deux personnes que tout oppose mais que la passion, au début subie, finit par unir.
ll y a bien une étude de personnages sur cette façon d’être et d’être épris avec quelqu’un. À la fois un, quand ils sont séparés, puis ne formant plus qu’un une fois réunis. La force d’une union inexplicable pour certains et inexprimable pour d’autres. Faut il trouver un sens à tout ?

Nous voilà donc plongé dans une comédie burlesque, rieuse, poétique et truculente. L’ensemble peut paraître creux, lourdingue, et l’histoire sonner fausse.
Mais Cette manière de faire vivre et jouer deux personnes collées domine à l’écran et prête à rire dans de nombreuses scènes. C’est un ballet d’ombres et de gestuelles millimétrés. Ce mimétisme n’est pas sans nous rappeler ce que vivent des jumeaux. Et quel rapport avec l’amour ? Dans l’amour, le but n’est il pas de trouver son autre, tout en étant soi même ?

Enfin, soulignement et surprise à la fin du film, lors du dévoilement de la plastique de Valérie Lemercier qui, toute nue, s’en va dehors vêtue d’un magnifique rideau, courant, virevoltant sur un pont de paris. Une scène improbable, qui semble tirée d’une PUB Chanel.

Valérie Lemercier en robe de rideau
Valérie Lemercier en robe de rideau

Je recommande ? Pas forcément. Vous voulez passer un bon moment, et savoir comment la réalisatrice vous parle d’amour ? Allez-y. Mais vous n’obtiendrez pas forcément des réponses, sûrement un questionnement.

 

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