Manifest Decimation, le premier acte Thrash de Power Trip

Manifest Decimation est le premier album de Power Trip. Power trip est un jeune groupe texan dont vous devriez bien retenir le nom, car ils représentent le renouveau du Thrash Metal

Et je ne suis pas le seul à le dire, d’autres médias prestigieux comme Pitchfort (y a plus merdique comme référence) prédisent que la musique toxique du groupe pourrait annoncer ce renouveau du Thrash Metal qu’on attend depuis des années (http://pitchfork.com/reviews/albums/17893-power-trip-manifest-decimation/ ). Ce quintet de Dallas fondé en 2008 a bien roulé sa bosse en live avant de graver un premier effort sur vinyle. Et jusque là, c’était le genre de groupe dont on disait « je peux pas t’expliquer, faut vraiment les voir pour comprendre ». Aujourd’hui, je peux t’expliquer parce que je les ai vus jouer au Hellfest mais je confirme que c’est le genre de groupe dont la musique prend tout son sens en live. C’est bien de les voir en concert, mais à moins d’habiter aux Etats-Unis, il faudra attendre un peu car Power Trip vient de terminer sa première tournée européenne et n’est pas près de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique. Et même si un disque ne remplacera jamais la chaleur d’un pit, Municipal Decimation est une galette on ne peut plus fidèle à l’ambiance des live de Power Trip. Contrairement à bien des groupes de Thrash « old school », dont les disques ressemblent tous un peu trop à un album de Prong, avec leur prod en mode gros son qui donne un ensemble très produit, très heavy et un rien plastique, Manifest Decimation se distingue de la concurrence par un son cru, live, où la guitare est mise en avant tandis que rythmique et chant sont noyé dans un reverb lointain. Le groupe vient de la scène et il a cherché à restituer la puissance et la violence de ses live sur son disque.

manifest decimation power trip

Ces mecs ne sont pas fake, ces mecs ne sont pas creux. Ils ne viennent pas là pour poser. Ils viennent pour botter des culs en mettant le pit à feu et à sang.

La guitare est très en avant dans la sonorisation tandis que la rythmique et le chant sont en retrait. Dans ses concerts, le frontman Riley Gale aime bien ouvrir le set avec un long cri désespéré et rien d’autre pendant quelques minutes, histoire de laisser le public s’échauffer avant de balancer la purée. Si vous les avez vus, je ne vous ferai pas un dessin. Dans le cas contraire, vous pouvez essayer d’imaginer une union entre la puissance de Slayer et la brutalité de Cro Mags. Power Trip joue dans la même catégorie que Iron Age, un groupe de Crossover également originaire de Dallas. Manifest Decimation est mature, carré, cru, ça envoie des pains dans la gueule et c’est vachement bon. Je l’ai dit (ou pas?), c’est du Crossover, c’est à dire un mélange entre Thrash Metal et Hardcore. Et dans le genre, le dosage de Manifest Decimation est juste parfait. On sent que les petits gars ont biberonné du Slayer parce que dans la construction des morceaux, les climax, les changements de direction et l’agressivité, ça sonne comme du Slayer. Mais contrairement à bien des formations qui se contentent de repomper le travail de Jeff Hanneman au riff près, chez Power Trip, c’est de l’ordre de l’inspiration narrative, car sous le Thrash Oldschool, le Hardcore n’est jamais bien loin. Et c’est justement cette belle union que saluent les critiques qui, comme moi, voient dans cette musique une promesse bien plus intéressante que les innombrables copieurs qui prétendent faire du Thrash Oldschool et se contentent plus ou moins de recopier le travail des pères fondateurs avec une prod américaine un peu chargée pour faire moderne.

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