Men in Black International de F Gary Gray un retour en demi teinte, mais diablement sympa…

 

Quelques années que nos bon vieux Men in Black n’avaient pas repris du service, près de 6 ans depuis les dernières aventures des agents K et J. Un dernier épisode mémorable qui clôturait intelligemment la franchise avec émotion et une bonne dose d’humour et de rebondissements. Cependant réduire les MIB à deux agents serait dommage et car outre l’aspect fort lucratif de la franchise, l’aspect diététique et les nombreuses possibilités scénaristiques dans cet univers qui peut être étendu sur des suites et des spin off.  Du coup c’est sous la forme d’un quatrième opus qui fait office de suite et de reboot.

Men in Black International

Tiré d’un comics book underground de Lowell Cunnigham crée en 1990 dont le ton assez hard boiled est assez éloigné de l’adaptation à succès qui en a été faite. Les Men In Black ont su en plusieurs décennies gagner le cœur de millions de fans en traitant avec intelligence et second degré de tout ce qui tourne autour du complotisme extraterrestre.

Men in Black International

Si nous sommes bien face a un MIB 4, il ne suit plus les péripéties de K et J, l’un ayant définitivement pris sa retraite et l’autre étant  certainement parti en mission ailleurs. Certains diront que c’est une hérésie, mais pourquoi se centrerait on toujours sur les mêmes MIB, la même agence et la même ville. C’est le pari risqué vu la tendance des spectateurs a ne pas supporter d’être éloigné de la banalité de leur zone de confort. Du coup ce nouveau chapitre se concentre sur deux nouveaux agents qui bien heureusement ne sont pas de pales copies de K et J.

Ce nouvel épisode nous raconte l’histoire de Molly (Tessa Thomson) une jeune femme brillante hanté par le souvenir d’enfance où elle a vu ses parents se faire neuroliser après avoir été en contact avec une créature alien. Marquée par cela, elle consacre les vingt années suivantes à essayer d’en savoir plus et tente surtout de localiser le quartier général du MIB. Elle parvient un jour à y pénétrer mais se fait repérer. Au lieu de lui effacer la mémoire, l’agent O (Emma Thomson) décide de lui donner sa chance. Elle l’envoie comme stagiaire dans l’agence londonienne. Elle y collabore avec H (Chris Hemsworth) un agent superstar, frimeur et flambeur ayant quelques années plus tôt sauvé la terre d’une invasion planétaire par une force appelé la Ruche. Molly devient donc l’agent M et doit faire ses armes aux côtés de cet agent très spécial avec lequel elle enquête sur un meurtre mystérieux lié à la Ruche et qui les envoie notamment à Marrakech ou en Italie.

Men in Black International

Que dire de Men in Black International si ce n’est qu’il est loin d’être la catastrophe atomique que certains s’ingénient à dire. Et hormis une réa pas loin d’être aussi molle que celle de « L’amie de mon amie » d’Éric Rohmer (oui je pousse un peu), le film n’est donc pas l’étron filmique que beaucoup s’ingénient à avancer. Une chose est certaine « N’est pas l’excellent faiseur/artisan Barry Sonnenfield qui veut », car ici F Gary  Gray qui n’est pourtant pas un mauvais réalisateur, n’est franchement pas à la hauteur de son sujet et insuffle aucune énergie à sa mise en scène ou alors le minimum syndical. Si le film est clairement pour un publique assez jeune, il est vraiment riche en action et en humour. Il est aussi fort dépaysant, le concept de l’agence international est excellent.

Men in Black International

Cependant bien que la réa est un peu mollassonne, on ne s’ennuie jamais, tant le duo Hemsworth/Thomson est épatant, le personnage de Molly incarné par Tessa Thomson est même vraiment intéressant, attachant et apporte une touche de féminité charismatique qui fait du bien à la série.  Et autant dire que je me suis beaucoup plus attaché à elle qu’au personnage de dur à cuire qu’incarnait Will Smith bien qu’il reste génial. Si certains éléments sont par moment prévisibles, et que comme souvent les enjeux restent toujours un peu secondaire, il n’est pas difficile de se laisser aller dans l’aventure tant les deux personnages sont sympathiques. Et si Tessa Thomson est épatante, Chris Hemsworth campe un agent hors normes, un brin excentrique, frimeur et gouailleur. L’acteur australien joue encore sur son image de beau gosse qu’il tourne à merveille en dérision. Si Tessa Thomson ne campe pas un ersatz de l’agent qu’incarnait Will Mith, Hemsworth est loin de nous refaire le personnage qu’incarnait Tommy Lee Jones.

"Raclure de foutre issue d'un bukkake"

Ce Men in Black International est d’une certaine façon assez proche de l’excellente série animée des années 90 qui était née suite au succès du premier opus et qui de part son statut de série explorait et exploitait à fond l’univers des MIB. Ici c’est pareil, l’univers des MIB est bien plus accessible et l’on pénètre plus dans les arcanes de cette agence secrète qui ici est bien plus humanisé en termes scénaristiques. De plus le côté agent d’immigration des précédents est ici  un peu mis de côté afin de plus traiter de l’aspect policier des agents du MIB. On y retrouve aussi des agents de race extraterrestre, signe des temps qui n’est pas pour me déplaire.

Men in Black International

À mon sens Men in Black International pourrait même être le plus attachant des quatre films avec le 3 qui était déjà le plus abouti et le plus tendre. Malgré ces bons côtés, le film souffre de ce manque de magie et de fantaisie due à la platitude de la réalisation. Alors oui ce film aurait mérité un meilleur réal, un scénario légèrement plus adulte et des VFX un peu plus fouillés. Mais il est fun et sans aucun doute bien meilleur que le pas terrible MIB 2. Alors n’écoutez pas les mauvaises langues ayez un peu d’indulgence car si la réa est vraiment poche comme on dit au Québec, ce MIB 4 ouvre les portes certes timidement à une franchise qui peut être franchement riche de bons délires. De plus ce MIB 4 balance des idées bien cool en particulier vis à vis de la France et d’un certain Gustave Eiffel.

En tout cas pour la suite (ce qui semble être compromis vu les résultats au Box Office) il serait bon d’y coller un réal comme Taika Waitiki (Vampires en toute intimité, Thor Ragnarok) qui redonnerait le punch initial du premier film. Sinon transformer la franchise en série TV serait du plus bel effet tant les possibilités sont vastes. Coté casting on est franchement bien servi, car outre les excellents Tessa Thomson et Chris Hemsworth (duo héroïque dans Thor Ragnarok) en tête d’affiche, on a droit à la toujours charismatique et excellente Emma Thomson qui fait le lien entre les précedents MIB et celui-çi, ainsi que l’indéboulonnable Liam Neeson qui ici ne fracture aucuns radius ni aucuns cubitus.

Men in Black International

La bande son de Danny Elfman est fonctionnelle sans pour autant être renversante, mais s’accorde parfaitement avec l’univers de la série. On regrettera le peu de maquillages traditionnels qui sur les trois précédents étaient magistralement réalisés par le génial Rick Baker et son équipe au profit d’effets numériques parfois un peu bâclés, mais il reste tout de même de fort bons moments en matière d’effets spéciaux.

Monstre tête bleu

Donc n’écoutez pas les cyniques trolls qui pullulent de plus en plus sur les sites spécialisés et faites vous votre opinion. Ce n’est certes pas le film de l’année, mais Men in Black International est un film sympathique et bon esprit qui respecte l’univers de MIB et ses codes sans être un blockbuster puant et prétentieux comme on en fait bien trop de nos jours.

2 commentaires

  • Kimysmile
    Kimysmile

    Très hâte d’aller le découvrir. Je m’attends pas au film de l’année certes, mais il m’intrigue ^^

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  • le Waw
    le Waw

    Il est trés sympa. Mais voila le rythme est un peu mou. Par moment. Mais étrangement c’est l’un de mes préférés.

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