Le rock, de par son aspect protéiforme, dépasse le cadre de la musique et se retrouve sous d’autres formes d’art. Aujourd’hui, on parle de bande dessinée avec Punk Rock Jesus de Sean Murphy.
Thomas McKael, ex-activiste de l’IRA, est embauché pour gérer la sécurité d’une nouvelle émission de télé-réalité. L’idée de ladite émission : filmer la naissance et le quotidien du premier humain cloné. Seulement, l’ADN sera celle prélevée sur le suaire de Turin et la mère porteuse sera vierge. Vous l’aurez compris, le premier clone humain de l’histoire sera Jésus Christ.
S’implantant dans une structure construite dans les eaux internationales, le show offre donc à son public la naissance de Chris et ses années de jeunesse. Évidemment, tout un tas de gens veulent faire cesser l’émission. C’est notamment le cas de Milton, chrétienne inconditionnelle, qui cherche à attaquer l’édifice mais Thomas empêche tout accès, ce qui est d’ailleurs un running gag du programme.
Seulement, croyez-le ou non, la vie en captivité et sans interaction sociale a quelques aspects négatifs. La mère de Chris, Gwen, tombe dans une dépression sévère où l’idée de s’évader et l’alcool sont les seuls réconforts. La mort de celle-ci et la découverte de l’histoire autrement qu’avec la Bible vont faire fuir le Christ 2.0 de sa prison. Il intègre un groupe de punk et devient une star de la musique, surfant sur la notoriété octroyée par sa naissance. Bon, grosso modo, on est ici à la moitié de la bédé et c’est résumé à l’extrême. La suite, osez la découvrir par vous-même, ça en vaut la peine.
Avec Punk Rock Jesus, Sean Murphy offre à son lecteur une fiction qui résonne étrangement avec la réalité.
La base de l’histoire, c’est le délire d’un producteur de télé complètement mégalomane. Au milieu de ça, le jeune Chris, dans le rejet de ce qu’il représente et sa haine des croyances, devient un extrémiste anti-religieux. Thomas s’est fait un devoir de protéger l’adolescent mais doit composer avec son propre passé. Chaque personnage verra les limites de ses idéaux, sera confronté à ses paradoxes et devra surtout assumer ses actes. Si l’on a à un moment une confrontation entre punk et religieux, le message n’est pas moralisateur. Athée ou croyant, qu’importe au final. Les actes ont toujours des conséquences, voilà tout.