Nein Lives : Comme un air de Pub Rock

Il ne vous a certainement pas échappé que les anglais sont aussi doués pour le Rock que pour la consommation de boissons récréatives en collectivité. Il n’est donc pas étonnant que nos voisins d’outre Manche aient réuni ces deux passions donnant ainsi naissance à l’un des courants musicaux les plus réjouissants du siècle dernier, le Pub Rock.

Quiconque a déjà fréquenté un pub britannique un samedi soir vous le confirmera : si l’on veut se faire entendre, il faut gueuler plus fort que les autres, tout en évitant de gueuler trop fort, au risque de se prendre un poing dans la tronche. Le Pub Rock, c’est ça : plutôt que de payer un Juke Box, les patrons de pub anglais montaient une petite scène dans un coin de la salle commune où ils recevaient des groupes locaux chargés d’animer la soirée. Ceux-ci étaient au contact du public et s’ils étaient chanceux, ils pouvaient essayer de placer leurs créations entre deux reprises des Stones ou des Beatles réclamées avec insistance par le public. Musique populaire par excellence, le Pub Rock a lancé quelques formations mythiques comme les exceptionnels DR FEELGOOD. Si le genre est un petit peu tombé en désuétude, remplacé par des téléviseurs diffusant MTV, la sonorité Pub Rock continue d’exister dans certains projets, que les groupes y participant aient eu, ou pas, l’opportunité de se produire dans des pubs.

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Plus qu’un courant musical aux règles clairement établies, le Pub Rock, c’est d’abord une attitude et une sonorité. Un groupe de Pub Rock est aussi capable de jouer sa propre musique que celle des autres, en passant du coq à l’âne sans se casser la tête. C’est un feeling. Un feeling que vous pourrez ressentir à l’écoute du debut EP éponyme du groupe NEIN LIVES qui, comme son nom ne l’indique pas forcément, est originaire de Brighton. En trois petits titres, ce power trio constitué de Timmy Gibbons (batterie) Paul Dawson (Guitare, chant) Lyle Ferris (basse) montre qu’il peut jongler avec les ambiances (en restant dans un environnement Heavy et bien Fuzzé).Leurs compos oscillent entre Heavy Rock et Stoner, avec quelques relents de Punk.

Nein Lives fleure bon le do it yourself. Il se démarque par une bonne grosse pêche, un groove nerveux, un chant aux accents insolents de sale morveux mal embouché, de la grosse guitare plus grasse qu’un fish and chips et une production aussi crade que l’arrière salle du pub où le disque a dû être enregistré.
Avec trois chansons pour huit petites minutes, les anglais font dans la synthèse. Mais de petites phrases valant mieux qu’un long discours, cette démonstration en trois mouvements donne un bon aperçu des capacités du combo. “Mein Fraulein”, rythme martial, riff autoroute grasseyant, petites échappées de guitare et ligne de chant badass. “Slow Down”, gros morceau de saindoux qui fuzze par tous les pores, avec un petit quelque chose de malsain et dérangeant dans le chant. “Come Home”, gros hymne Heavy Rock bien fuzzé également avec un chant toujours aussi rentre-dedans mais un refrain un petit peu trop mou.

Tout cela a beau être efficace et entraînant, le trio ne réinvente pas le Rock. Et c’est aussi à cela qu’on reconnaît un bon groupe de Pub Rock. On n’attend pas non plus des prouesses techniques, du shred de psychopathe ou des soli arachnéens mais du bon gros Heavy Rock qui tâche. NEIN LIVES entre bien dans cette catégorie et croyez-moi, pour ambiancer votre prochaine soirée au pub, un groupe live qui touche sa bille, c’est autrement plus fun qu’une télé qui vomit de la daube made in MTV.

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