New Girl. Qui ça ?

Ok.
Je reviens.
Après moult tergiversations et excuses mal tournées, je n’ai plus le choix. Mon public me réclame, il est de mon devoir de remplir ma part. Certains sauvent des vies, mais avec mon enthousiasme indécrottable j’ai le pouvoir de redorer le blason de n’importe quel bellâtre ou blondinette mièvre castés pour les besoins d’une série HBO, Fox ou Showtime. En un sens, je sauve des vies donc.

Quant à la mienne, elle fera l’objet d’une étude pour être scénarisée. J’attends le final de ma saison perso. Mais une chose est sûre, j’ai un truc pour les cliffhangers absurdes.

Keep in touch donc.

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Mais une autre raison me ramène parmi vous. Une révélation. Dans ma errance passée je n’ai pas chômé et j’ai pu découvrir qui se cachait derrière Zooey Deschanel. Who’s that girl ? Cette fille, c’est moi. En plus brune, certes, mais sinon tout pareil.

À l’époque, je pensais venir vous parler de Zoé Hart dans Hart of Dixie mais la brunette de Newport Beach a perdu de sa superbe face à l’intello bavarde et fantaisiste de L.A. dans New Girl.

Maladroite et naïve, quand elle découvre que son abruti de boyfriend la trompe depuis belle lurette, cette fraîche trentenaire part en recherche d’un nouveau logement. Ça commence donc avec une rupture. J’aime l’ironie.
(Toute ressemblance avec des personnages existants ou réels ou une situation quasi similaire est purement fortuite. Mais ça fait quand même tout bizarre)
Contrairement à quelqu’un que je pratique depuis 30 ans, Zooey – ici Jessica Day – trouve une coloc dans un loft de folie avec trois mecs qu’on voudrait croiser tous les jours dans sa salle de bain. Et non pas un mini studio qu’elle partagerait avec son chat. Par exemple.

Jess est instit de son état. Flanquée d’une meilleure amie mannequin indécemment sexy, elle trouve une nouvelle famille. Un juif carriériste, maniaque et un brun (oui, brun) egocentré, Schmidt, dragueur invétéré. Un Winston noir ancien sportif nostalgique et à part égale aussi gentil que stupide. Et un type normal. Nick.

Vous l’aurez compris. C’est le type normal qui m’intéresse. Ça prendra quelques épisodes avant que Jess n’en vienne à la même conclusion mais les préliminaires sont savoureuses.

New Girl donc. Et ça l’est, nouveau. C’est court, toujours trop court. Mais quel plaisir de retrouver une série où on redécouvre le fou rire. Exploser de rire, rire même, soyons honnêtes, ce n’est pas mon truc. Sourire avec un air entendu et complice, hocher la tête en connaisseuse, ok. Mais rire, avec du son et des larmes de joie ? C’est magique.

New Girl. Ou comment tomber amoureuse d’une brunette à lunettes qui chante certaines de ses répliques pour masquer son embarras. Qui se prend les pieds dans sa vie comme moi dans les escaliers. À moins que ce ne soit l’inverse. Une Jess qui égratigne sa bonne humeur et nous rend accro à l’éosine. Qui porte des fleurs dans ses cheveux et dont la générosité déborde de ses moues boudeuses.
Une fille. Une fille normale. Un peu plus jolie que moi, un peu plus intelligente aussi. Mais une fille qui aurait fait une amie imaginaire parfaite. Un double pour savoir où j’allais.
Who’s that girl ? It’s Jess. Where’s she going ? Vers l’avant. Et en haut de mon top séries.

Deux saisons. Deux saisons quand on en voudrait trente. Mille. Jessica Day est ma béquille, mon pansement à mon âme endolorie. Ma meilleure amie. Je trépigne d’impatience en attendant de retrouver sa commode Ikea, la tirelire qui se remplit à chaque phrase déplacée de Schmidt. J’ai hâte d’espionner encore et encore cette association de loosers pleins de bonne volontés. Avec eux j’ai envie de rentrer à l’IUFM, je m’imagine derrière un bar. J’envisage sérieusement de me reconvertir en animatrice radio. J’envie Cece et son corps de déesse indienne. Je suis Jess. Je pense comme elle. Elle pense comme moi. Et je ne pense pas m’avancer en pensant que je ne suis pas un cas isolé. En plus du fait que ça me rassure un peu.

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New Girl ou l’art de rendre la vie des trentenaires des années 2013 banale et extraordinaire. Pourquoi se morfondre quand on peut rebondir ? Pourquoi se cacher plus longtemps : Zooey, si Nick ne t’épouse pas (et s’il ne m’épouse pas non plus), promis, je me charge de faire de toi une femme respectable, rangée. Et toujours si joliment dérangée.

Mon enthousiasme ne connait pas la crise n’est ce pas ?

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