On the Milky road de Emir Kusturica un gentil cru a consommer sans modération…

On the Milky road

Cela faisait quelques années que le réalisateur d’Underground, du Temps des gitans et de Chat noir chat blanc ne nous avait pas gratifié d’un film de son cru. Et bien c’est chose faite avec la sortie cette semaine de On the Milky road.

Le réalisateur nous ayant offert des plongées vivaces, colorées et complètement barges depuis prés de 25 ans. Mettant en scène des personnages ruraux, bigarés et hauts en couleurs, possède une griffe toute personnelle. Filmant la guerre comme personne, la tristesse au travers d’une vision carnavalesque et complètement dingue où se confondent les émotions d’humains tout aussi déjantés.

Ce retour est marqué par plusieurs éléments. En premier le duo d’acteur formé par la de plus en plus belle Monica Bellucci et de son réalisateur/Acteur Emir Kusturica himself est génial. Et en second par une redondance des gimmiks foutraques qui ont fait jadis de ses films des chefs d’œuvres intemporels. Redondance qui n’est pas pour pour plaire a tout le monde mais qui a plût a votre Waw.

Durant le conflit Serbo /Croate, Kosta (Kusturica), un laitier, traverse la ligne de front chaque jour au péril de sa vie pour livrer sa marchandise aux soldats. Bientôt, cette routine est bouleversée par l’arrivée de Nevesta (Bellucci), une réfugiée italienne. Entre eux débute une histoire d’amour passionnée et interdite qui les entraînera dans fuite à la limite du surréalisme.

Contrairement à la plupart des critiques actuelles, j’ai beaucoup aimé ce retour aux sources Kusturiciennes. Bien que l’histoire soit noyée au milieu d’un foisonnement d’éléments hétéroclites complètement absurdes, je trouve qu’à contrario de desservir cette fable, elle la renforce. Ne pas aimer On the Milky Road c’est ne pas aimer le cinéma de Kusturica. Alors certes il y a effectivement ce côté festif cette fois çi poussé à l’extrême lors de scènes de beuveries sur fond de musique traditionnelle et révolutionnaire, mais bon dieu que ça fait du bien. Kusturica fait du Kusturica. Après avoir pondu un film sur l’abominable Maradona auquel il voue une admiration sans bornes, c’était à se demander ce qu’il devenait celui que j’appelle affectueusement l’homme Saint Bernard. En effet, il me rappelle un gros chien capable de douceur et de dureté. Au passage il ne fait pas du tout son âge et à même pris un sacré coup de jeune. En parlant Kusturica, il livre ici une prestation tout aussi en douceur qui rappelle un peu les prestations d’un Chaplin ou d’un Keaton tant son jeu et les situations peuvent parfois virer au limites du slapstick. Quand a Monica Bellucci dont en général on ne peut dire qu’elle est une très bonne actrice, son jeu est juste et pour une fois un réalisateur a su faire ressortir d’elle autre chose que le côté superficiel des beautés glaciales qu’elles jouent habituellement. Et c’est une Bellucci drôle, ravissante (à plus de cinquante printemps se trouve être cent fois plus belle qu’elle l’était jeune), émouvante et inhabituelle qui semble s’épanouir devant la caméra de son comparse. Le cinéma lui donnera t’elle enfin des rôles intéressant et moins basés sur sa plastique ? Je l’espère car elle le mérite.

Cette fois ci fort est de constater qu’une place toujours aussi importante est réservée aux animaux dans ce film, même s’ils finissent en général assez mal. Faut dire que le Kustu n’est pas vraiment du genre militant végétarien, mais il a cette fois çi fait pas mal appel aux CGI et c’est la plupart du temps assez réussi.

Aux côtés du duo Bellucci /Kusturica, on retrouve une floppée d’acteur Serbe comme la superbe Sloboda Micalovic qui détonne en amoureuse rebelle et franche du goulot. Et l’un des acteurs fétiches de Kustu j’ai nommé Predrag ‘Miki’ Manojlovic en général macho, futur marié et bien allumé. A leurs côtés une myriade d’acteurs et de figurants aux trombines pas piquées des vers qui font de ce film un pur produit du cru Kusturicien.

Au final, Emir Kusturica nous livre un film endiablé, tendre et assez violent, violence tempéré par un second voir troisième degrés qui permet de respirer un peu. Ce n’est pas l’un de ces meilleurs films, mais il est certainement l’un des plus sympathique. Si il y a un film a aller voir cette semaine, foncez sur la route lactée vous m’en direz des nouvelles.

 

 

 

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