Il fait froid dans Paris, je suis fatiguée par cette journée qui sent la sueur, la lassitude et l’ennui.

J’ai mal au pied (connerie de talons), mes yeux tirent et mes paupières se ferment.

L’air me pique le visage et la pluie fine colle mes cheveux dans mon cou.

Je déteste ça.

Metro. Les marches. La foule.

La chaleur moite de la rame. Je déteste ça. Je détesterai toujours ça.

Contre moi des corps se pressent jusqu’au dégoût.

De l’autre côté du wagon, je te vois, toi.

Tu as le même regard que moi, triste.

Je me demande combien nous sommes dans cette ville à traîner notre tristesse au quotidien.

Un arrêt. Le métro se vide. Et se remplit.

Je ferme les yeux pour fuir ces anonymes trop près de moi, ces gens qui s’installent dans mon intime sans me demander mon avis, qui violent mon espace.

Mon arrêt. Je descends. Toi aussi.

Je souris à l’intérieur.

Ton regard, c’est peut-être le seul beau de ma journée.

Les marches. Les froids qui vient geler ma sueur. La pluie. Le déluge.

Je n’ai pas de parapluie.

Debout devant ce métro, les vêtements trempés, ces putains de talons gorgés d’eau, j’ai envie de pleurer.

Putain de journée.

Il va falloir courir et je n’ai pas la force.

Une main chaude prend la mienne.

La tienne.

Et une phrase. Rassurante. Bienveillante. Apaisante.

« J’habite juste là ».

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