Une place à prendre / JK Rowling sait aussi écrire des romans sociaux

JK Rowling a co-écrit une pièce de théâtre mettant en scène Harry Potter. Le scénario est mis en vente cette semaine en Angleterre et aux US. En attendant la VF, peut-être est-ce la bonne occasion de découvrir ce que l’auteur à succès est capable d’écrire quand elle ne parle pas de magie, avec son premier roman « sérieux », Une place à prendre.

Je n’aime pas Harry Potter, je ne les ai pas tous lus. Je n’attendais pas particulièrement la sortie du « livre de la rentrée » et je suis en général très méfiant à l’égard des livres « tête de gondole chez Carrouf ».
Et pourtant j’ai acheté Une place à part le jour de sa sortie parce que le 4ème de couverture et la première page m’attiraient.

Et grand bien m’en a pris car c’est un très bon roman. JK Rowling plante le décor : le village fleuri de la région, rattaché à une grosse ville de province, et dont dépend une cité pavillonnaire peuplée de chômeurs et de drogués dont le conseil municipal essaye à tout prix de se débarrasser. Et c’est justement audit conseil municipal qu’il y a une place à prendre après la mort de Barry Fairbrother qui, comme son nom l’indique, était un peu l’ami de tout le monde, y compris des ados à problème.
Et comme cette mort survient brutalement, il faut essayer de le remplacer quand c’est possible. Certains rêvent de prendre sa place auprès de sa femme tandis que d’autres voudraient le remplacer au conseil municipal…

une place à prendre
En à peine 30 pages, le décor est planté et le lecteur a rencontré les quelques 20 personnages principaux qui l’accompagneront au fur et à mesure que la situation se dégrade, se délite et les conflits s’exacerbent : conflits entre les conservateurs qui veulent mettre leur village sous cloche et les libéraux défenseurs des opprimés, conflit entre les parents et les ados, conflit entre les ados, conflit entre les ethnies…L’image idyllique du petit village si mignon cache une réalité sordide (mais on s’en doutait un peu, on n’est pas dans Oui-Oui, hein).

The casual Vacancy est un roman noir, car aucun des protagonistes ne sort indemne de l’histoire, mais si certains seront détruits, d’autres seront grandis.

Roman ambitieux, bien construit, long mais sans longueurs…un premier essai concluant et surtout, un bien bon moment passé. Et comme je ne l’attendais pas particulièrement, comme je n’ai pas suivi le buzz, je n’attendais pas le roman des romans, le chef d’oeuvre de la décennie ou un truc aussi fort que… je ne suis pas déçu (et je trouve ces critiques sur le thème « c’est bien mais c’est décevant de sa part » un peu niaises).

une place à prendre

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