Portrait de la jeune fille en feu / Paramour

Le nouveau film de Céline Sciamma est une aventure amoureuse aux saillies musicales, enrobée dans un secret.

Une île, deux femmes. L’une est peintre, l’autre son modèle. Le regard amoureux de la première sauve la seconde, tout en la condamnant à la réussite d’un mariage arrangé.

L’avis d’Adèle

C’est une histoire de consentement, d’approbation, de respect mutuel. Le rôle de la future épouse est un écrin pour Adèle Haenel. Noémie Merlant, qui est de toutes les scènes, est impeccable et impressionnante. L’attirance et le désir, s’ils couvent dès l’arrivée sur l’île (dès le premier plan ?), sont ici parfaitement palpables. Car je craignais la limite d’un cinéma un peu théorique, auquel m’avaient habitué Tomboy et Bande de filles. On a ici de l’intelligence, une réflexion, mais qui marche, court, respire.

La musique du coeur

Le jaillissement de deux moments musicaux, dans un film par ailleurs totalement dépourvu de bande originale, n’a rien d’anodin. Le premier est un morceau composé pour l’occasion, mais qui semble venir de la nuit des temps. Il vous sera peut-être familier si vous avez vu la bande-annonce (ce que je ne vous conseille pas, tant le film mérite d’être découvert vierge). Le compositeur est Para One, le compositeur attitré de Sciamma et son ancien collègue à la Femis. Il a collaboré avec Birdy Nam Nam et TTC, entre autres, et fut nommé aux César pour sa BO de Bande de filles.

Le second morceau est bien plus classique, mais surgit avec une force romanesque que je n’avais pas vue depuis longtemps dans un film français. C’est la coda d’un amour infini, de ceux qui vous touchent le coeur et le cul. Car non, le film n’élude pas l’érotisme manifeste des scènes charnelles.

On fonce voir sur grand écran ce film magique, sciemment provocateur et doucement révolutionnaire.

 

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