Princesse

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Princesse

L’humeur cafardeuse,
Elle arpente le trottoir
Et dans le bitume chaud
Plante ses talons aiguilles.
La paupière aguicheuse,
Elle appelle les pourboires
De bordels en tripots,
Elle joue la petite fille,
Ou la vamp allumeuse,
Bourrée, en robe du soir,
Au bras d’un hidalgo
Qui file ses bas résille
De sa main baladeuse.
Elle noie tous ses espoirs
Dans un mauvais Bordeaux
Et puis se déshabille,
En pleurant silencieuse,
Allongée dans le noir,
Se vend sans dire un mot.
Quand elle se remaquille,
Dégrisée, nauséeuse,
Seule devant son miroir,
Elle pense à son magot
Qui sous son lit roupille
Dans une boite poussiéreuse.
Un jour elle ira voir
Si le monde est plus beau,
Ailleurs, vers les Antilles.
Un jour, entremetteuse,
La vie lui fera croire
A un ailleurs nouveau,
Un rêve de pacotille …

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