Puis-je avoir des essuie-glaces pour mes yeux ?

Que c’est bon d’être absent de tout.

Fermer les yeux et ne plus rien voir. Boucher tes oreilles pour ne plus rien entendre. Garder les lèvres serrées à s’en faire saigner. Enfoncer tes ongles dans les paumes de tes mains. Pencher ta tête en arrière.

Oublier que tu es au milieu de tout.

Entre tous ceux qui courent pour attraper le métro, le tram, le taxi, le train, l’avion, leur ex-femme, qui klaxonnent en ville, qui accélèrent pour piler, qui ne jurent que par les chevaux de leur voiture, qui sont scotchés à leur montre, à leur portable, à leur iPad, à leur ordinateur, tous si près de leur porte-monnaie, si avides d’argent, qui pensent qu’une carte bleue est l’objet ayant le plus de sens au monde.

Entre deux appels de fard au milieu de nulle part.

Le sang qui circule dans tes veines et l’odeur du métal froid de la petite cuillère. La sensation du verre qui fend ta peau quand la bouteille s’éclate contre le béton du trottoir. Réveil. Le vent qui fait virevolter tes cheveux et soulève ton tee-shirt pour te donner la chair de poule.

L’odeur de la fumée âcre qui salit tes poumons. Le rituel de glisser ce papier si fin entre tes doigts. OCB, c’est pas toi qui vas me tuer.

Le goût des médicaments multicolores. Puis l’excitation, l’exaltation, l’éclate, l’énergie. La descente. La suffocation. Le bruit. La foule. Les cris. Les gens. Rien.

C’est lorsque tu es le plus près de la mort que tu te sens vivre au plus profond de ton être.

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