REWIEW SPECIALE SLAYER !!! Si tu penses que le Metal se résume au Black Album de METALLICA, on te dit pourquoi l’enfer t’attend !

Comment parler Metal (Thrash, Death) sans évoquer l’influence majeure du quatuor américain originaire de Los Angeles SLAYER (tueur en anglais)? C’est impossible. SLAYER c’est la bagatelle de presque 40 ans de carrière et une (voire LA) figure emblématique du fameux Big Four composé d’eux-mêmes, de METALLICA, d’ANTHRAX et de MEGADETH. Certes moins mainstream que leurs homologues de San Francisco METALLICA, moins skate spirit et marrants que les New-Yorkais d’ANTHRAX, moins prétentieux que MEGADETH, SLAYER a toujours été le plus radical des quatre, davantage punk et sans compromis dans son approche de la musique.

SLAYER est structuré originellement autour de 4 musiciens : Kerry King (guitare), Jeff Hanneman (guitare), Tom Araya (basse et chant) et Dave Lombardo (batterie et accessoirement, l’un des grands maîtres de la double pédale). Le line-up du groupe a été « relativement » stable, seul Dave Lombardo est parti pour revenir, remplacé entre-temps par Paul Bostaph alors que Gary Holt (guitariste d’EXODUS) prenait la seconde guitare suite au décès de Jeff Hanneman.

SLAYER aura réalisé 11 albums studio, joué leur musique dans des bars, des salles obscures comme dans les plus grands stades du monde à près de 3 000 reprises tout au long de leur carrière. Ils sont devenus légende et ont inspiré un nombre incalculable de groupes comme CANNIBAL CORPSE, MORBID ANGEL, DEICIDE et j’en passe (et excusez du peu).

REVIEW !

Début 1981-1984 : SLAYER sort du bois avec du cuir et des clous

Les 4 compères, influencés à leurs débuts principalement par des groupes britanniques (IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, VENOM …), bardés de cuir et de symboles satanistes (imagerie « méchante » de l’époque) décident d’accélérer (vraiment) le rythme et de se lancer dans le Thrash Metal.

Après une première démo saluée par le public et la critique, SLAYER sort Show No Mercy en 1983, son premier album. Ce disque, soumis à l’influence de VENOM, à la thématique de la mort et à l’imagerie satanique, se veut l’un des plus violents albums de Thrash Metal de l’époque (la même année, METALLICA sortait Kill’em all). Album des débuts, Show No Mercy bien que perfectible (particulièrement du point de vue de la production) contient déjà quelques brûlots indémodables et dessine les perspectives : SLAYER va envoyer du bois !

Extrait : Black Magic

1985 – L’enfer attend

Après Show No Mercy (bon galop d’essai donc), SLAYER enchaîne avec son deuxième album : Hell Awaits. Plus agressif que son prédécesseur, il se veut aussi plus complexe avec des structures plus longues. SLAYER ne vire pas dans ce que l’on pourrait qualifier de « progressif » et garde le pied bien enfoncé dans l’accélérateur et nous livre un incontournable du genre avec une floppée de morceaux devenus de grands classiques tels le morceau éponyme qui ouvre l’album Hell Awaits, qui est à mon sens l’un des plus grands morceaux d’ouverture de la galaxie Metal.

Extrait : Hell Awaits  

slayer reign in blood

1986 – Le plus grand album Metal de tous les temps !

Troisième album et quel album mes aïeux ! Reign In Blood est un chef-d’œuvre absolu, un condensé de violence et de sauvagerie de moins de 30 mn réunissant 10 titres. Sans conteste, l’une des plus grandes réussites du groupe (et du Metal en général) qui aura brisé des tas de nuques et créé des vocations partout dans le monde. Blindé de tubes, Reign In Blood illustre toute la maîtrise de SLAYER dans sa capacité à délivrer des compositions géniales à haute vitesse. Cet album est juste un indispensable, les Death Metalleux y doivent beaucoup. Pour la peine, deux extraits : trop de n’en sélectionner qu’un seul tellement cet album est parfaitement génial de bout en bout.

Extrait : Post Mortem

Extrait : Raining Blood

slayer

1988 – South Of Heaven

Que sortir après ce parpaing qu’est Reign In Blood ? La tâche s’avère difficile pour le groupe qui a déjà frappé très fort pour le coup. South Of Heaven se veut plus lent (difficile de faire plus rapide que Reign In Blood en même temps), plus sombre. L’album est sous-estimé même si honnêtement il manque d’équilibre. Il contient néanmoins quelques incontournables comme le titre éponyme, Silent Scream ou encore Mandatory Suicide par exemple qui figurent dans toutes les bonnes set-lists de SLAYER. Un (bon) album de transition.

Extrait : Silent Scream

1990 – Une nouvelle décennie comme cure de jouvence

Après la déception (mesurée) de South Of Heaven, SLAYER sort Seasons In The Abyss. Le groupe revient aux basiques et signe un album aussi bon que Reign In Blood. Varié dans son approche en mixant des morceaux très speed et d’autres plus mid-tempo, le groupe propose un disque homogène de haute volée. D’ailleurs, durant la tournée visant à promouvoir l’album, SLAYER sortira son double live Decade Of Aggression (célébrant ainsi ses 10 ans d’existence) et qui est à mon sens l’un des meilleurs disques live du Metal (même si on entend ici ou là les plantages mais au moins c’est authentique). Pourtant, même si la nouvelle cuvée SLAYER est bonne, des dissentions émergent au sein du groupe et Dave Lombardo décide de quitter l’aventure.

Extrait : War Ensemble

slayer

1994 – Le trou d’air

En plus du départ de Dave Lombardo (remplacé par Paul Bostaph), cette période a été difficile pour SLAYER et les groupes de (Thrash Metal) en général. D’un côté, NIRVANA et RAGE AGAINST THE MACHINE ont tué un peu le game en trustant l’intérêt du public au début des années 90. De l’autre, METALLICA a viré vers une musique moins expéditive, plus mainstream avec le Black Album et Enter Sandman (leur Highway To Hell à eux) et a changé la donne et l’image du Metal (plus lisse et commerciale). Enfin, le début des années 90 rime aussi avec l’apparition fulgurant de groupes de Metal extrême de qualité (de Death Metal essentiellement) comme DEATH, OBITUARY, CANNIBAL CORPSE, MORBID ANGEL, …) qui attire tout ou partie des fans historiques de SLAYER, retrouvant en eux les dignes héritiers des très bonnes premières années du groupe. Cependant, même si SLAYER ne veut pas se renier en puisant dans ses racines, le groupe livre ici un sixième album plutôt moyen. Divine Intervention déçoit malgré quelques bonnes pépites. SLAYER à l’inspiration moins prolixe et évidente, se sent étriqué en cette période de changements musicaux. Il faudra se montrer patient, le groupe rentre dans le dur …

Extrait : Sex Muder Art

slayer

1998 – Fin de siècle (il est temps)

Avec Diabolus In Musica, son septième album, le groupe souhaite se distinguer en innovant, ou du moins en essayant de se renouveler. Le résultat est   décevant. Peu de chose à dire sur cet opus peut-être le plus faiblard de la discographie du groupe et, à part Seasons Of The Abyss, la décennie n’aura pas été des plus prolifiques pour SLAYER, au bord de l’asphyxie, voire de la séparation.

Extrait : Stain Of Mind

2001 – 11 septembre

Comme par hasard (ou pas), le huitième album de SLAYER, God Hates Us All, sort ce jour funeste des attentats engendrés contre le World Trade Center et signe un retour gagnant qui sonne comme une revanche. Brut de décoffrage, immédiat, violent, God Hates Us All arrive à renouer avec la fibre de Reign In Blood. Il est composé de véritables parpaings soniques envoyés à la vitesse grand V. Je pense particulièrement à Disciple ou Payback dont les textes se veulent moins sataniques et plus proches des réalités du quotidien tout en se gardant d’une quelconque touche d’optimisme. C’est du SLAYER hein …

Extrait : Payback

2006 – Une torgnole qui t’éparpille en mode puzzle

Revigoré par la qualité et le succès de God Hates Us All, SLAYER sort Christ Illusion et reste dans la lancée. Et putain, quelle lancée ! Cet album est monstrueux. Le groupe, galvanisé et de nouveau créatif, bénéficie en plus du retour de Dave Lombardo aux baguettes. Les planètes semblent de nouveau alignées, pour le meilleur ! Ce disque est le combo parfait entre Reign In Blood et Seasons In The Abyss proposant des morceaux rapides, intenses et violents comme Flesh Storm et d’autres plus complexes dans leur approche, plus lourds aussi, tel Catatonic par exemple. Tous les membres du groupe sont au meilleur de leur forme, ça se voit et ça s’entend.

Extrait : Flesh Storm

2009 – Diviser pour mieux régner (?)

World Painted Blood : dixième album (quand même) du groupe. Ambigu (voire osé ?), cet opus s’inscrit dans la non-continuité de Christ Illusion (dommage ?) et y injecte une dose savante de South Of Heaven tout en adoptant une approche résolument innovante. Un parfait contre-pied en somme. Le disque alterne les purs moments Thrash et speed comme des « pauses » plus mid-tempo. A noter que Tom Araya varie entre cris stridents et chant plus « posé » ce qui a pour conséquence de diviser la base des fans sur cet album. Cet album est troublant, c’est certain mais pas mauvais pour autant.

Extrait : Playing With Dolls

2015 – Fin de carrière avec Repentless

Entre temps, triste nouvelle. Jeff Hanneman, guitariste fondateur et principal compositeur du groupe, avec Kerry King, décède en 2013 suite à une piqure d’araignée (et/ou) associée à l’accumulation d’alcool. Dans le doute, partons sur l’araignée… Il sera remplacé par Gary Holt (guitariste du groupe de Thrash EXODUS) avec lequel SLAYER a déjà tourné à de nombreuses reprises. Dave Lombardo, de son côté est (re)parti pour aller jouer un temps avec (les très bons et sympathiques) SUICIDAL TENDENCIES et d’autres groupes au gré des projets qui se présentent, et de nouveau remplacé par Paul Bostaph. Bref, voici le onzième et dernier album studio du groupe : Repentless. Sans être au niveau d’un Reign In Blood ou plus récemment d’un Christ Illusion, Repentless achève positivement (pour le moment) l’activité musicale de SLAYER. Bien qu’inégal, ou alors parce qu’il s’agit du dernier depuis maintenant 7 ans, cet album jouit d’un bon accueil de la part des fans et de la critique d’autant plus qu’il était attendu avec un certain scepticisme lié essentiellement au décès de Jeff Hanneman et à son remplacement par Gary Holt. Ce dernier fait bien le job (sans pour autant faire oublier son prédécesseur qui demeure iconique). En résumé, Repentless reste un bon album de SLAYER (sans être le meilleur) : du pur jus avec des morceaux speed plutôt réussis dans l’ensemble.

Extrait : Repentless

Alors, en fin de compte, que retenir de SLAYER ?

Retenons déjà la trace indélébile du groupe, de sa discographie, de ses concerts absolument dantesques (l’un des concerts les plus intenses auxquels j’ai pu assister et j’en ai vu une ribambelle) et sa longévité. Je pense qu’il s’agit du groupe de Metal gravé à jamais dans le cœur de tout fan du genre, plus que METALLICA à mon sens (qui a aussi réalisé des albums que le Metal ne méritait pas). Tellement de groupes réputés aujourd’hui se sont inspirés de SLAYER et de son style … Au-delà, ce groupe a tout de même eu l’idée et la capacité de créer Reign In Blood (meilleur album Metal de tous les temps, juste devant Master Of Puppets de METALLICA qui est lui aussi colossal).Sans vouloir les opposer aux Four Horsemen de San francisco, SLAYER avait ce truc en plus, difficilement qualifiable, au-delà du talent, c’était je pense cet état d’esprit résolument punk et sans compromis qui, contre toutes les tendances et coups du sort, a permis au groupe d’avancer, sans se renier, sans céder aux sirènes du pognon. Malgré les rumeurs véhiculées ici ou là, j’espère que SLAYER ne se reformera jamais.

Enfin, SLAYER ne serait jamais devenu ce qu’il a été sans ses fans. Absolus, sans partage, exigeants mais fans jusqu’au bout !

Pour te donner une idée, voici un reportage de moins de 3 minutes d’un fan américain de SLAYER qui parle de SLAYER : tout est dit !  I fully agree buddy!

Mon top 3 : facile si tu as lu la chronique jusqu’ici mais tu ne seras pas déçu(e).

  1. Reign In Blood
  2. Seasons In The Abyss
  3. Christ Illusion

Allez, fais-moi le plaisir d’écouter ça bien fort !

PLAY IT LOUD AND ENJOY!

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