Rusty James / Retour sur un film culte

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                                                         Rumble Fish

Qui n’a pas envie de savourer la présence physique de Matt Dillon ou de Mickey Rourke jeunes ? Deux magnifiques acteurs légèrement changés ( déformés) par le temps qui offrent leur charisme et leur beauté à la caméra de Coppola dans le très brillant Rusty James. Ce film de 1983 qui exploite le noir et blanc de manière très esthétique offre à ces deux héros une réelle possibilité d’explorer le talent. Mettant en scène deux frères complices, le benjamin ( Matt Dillon) essayant de survivre dans l’ombre de la légende de son aîné , Rusty James nous livre un vrai moment de cinéma comme on en voit plus (ou si peu).

Rusty James

Rusty James (Matt Dillon) survivant dans sa bourgade paumée, entre les fêtes, les filles et les bastons, essaie donc tant bien que mal d’assurer ses arrières, jusqu’au retour de son légendaire frère, Motorcycle Boy. Mais évidemment ce n’est pas ce vague script qui fait de ce petit opus un film à voir, mais bien l’ambiance à la Jarmush que nous propose le réalisateur. L’ennui, l’envie de fuir, la lâcheté liée au moment présent sont autant de sentiments transcendés par la caméra de Coppola qui sait raconter en quelques plans ce qu’il est difficile de retranscrire dans des monologues intérieurs. La caméra saisit des instants quotidiens avec grâce et subtilité en parvenant à rendre émouvante l’histoire de ces deux frères, que tout réunit, sauf la manière d’aborder la vie.

Rusty James

Les deux acteurs transpirent un sex-appeal désarmant de naturel, et nous font oublier la banalité de l’intrigue familiale. Les innovations de mise en scène, comme la célèbre scène où le cadet sort de son corps et voyage dans l’espace, parviennent à ne jamais friser le ridicule tout en étant parfaitement naïves. De même, l’idée des poissons, seuls éléments en couleur du film, viennent symboliser sans lourdeur la notion de liberté, que seul l’aîné semble avoir étreinte.

Un métrage aux expérimentations audacieuses qui vient nous rappeler le magnifique cinéma de Coppola.

Bilan : un film donc à voir et à revoir, pour sa capacité à transmettre la magie primitive du cinéma.

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