Sang, Sperme, Salive, rien de plus banal

Jaume Plensa est un artiste catalan qui vit et travaille entre Barcelone et Paris. Généralement connu pour son travail sculptural, très présent dans l’espace public, il n’est pas non plus étranger à la gravure et aux œuvres sur papier.

 

Vous connaissez peut-être une de ses sculptures  « Sanna », sur la place de la comédie à Bordeaux.

photo de Josep Bracons

Je veux pourtant parler d’un triptyque aux noms de fluides corporels : Blood, Semen et Saliva (mon historique de navigation n’est pas tranquille).

Cette série fait partie de la grande production lithographique de l’artiste qui reste méconnue. Elle contient pourtant la recette pour me faire plaisir : provoquer l’étonnement et le trouble dans une maîtrise de la simplicité et du mystère.

 Jaume Plensa

 

Plensa y met en scène des détails de scènes quotidiennes, encerclés d’un épais papier et sous hublots comme des capsules ridicules dans leur écrin rouge vif. Il joue de l’artifice pour créer un effet d’une simplicité extrême : en attirant le regard sur un détail banal il réussit à le sublimer.

S’agit-il de souvenirs, de lieux chers, ou de simples éléments routiniers ? Cette sémantique des fluides correspond-t-elle à des parts de lui-même ?

Il offre à ces fragments de quotidien un cadre pour les chérir et leur donne corps par le titre qui les éternise.

Dans ce triptyque qui peut rappeler la symbolique du reliquaire, Plensa sanctifierait alors le banal en rouge flamboyant. Et une ode à l’ordinaire, bien qu’elle s’appelle Sang, Sperme, Salive, c’est tout de même plus réjouissant.

de Jaume Plensa

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