« Satoshi Kon, l’illusionniste » : OCS diffuse le docu sur ce génie de l’animation méconnu

Présenté à Cannes cette année puis sorti au ciné dans la foulée, ce documentaire est déjà disponible en ligne et c’est merveilleux.

Satoshi Kon était un mangaka et réalisateur d’animation japonais, emporté il y a 10 ans par un cancer foudroyant. Il laisse derrière lui plusieurs histoires dessinées (dont le recueil Fossiles de Rêves réédité l’an dernier), une série TV (Paranoia Agent) et 4 longs-métrages : Perfect Blue, Millennium Actress, Tokyo Godfathers et Paprika. Ses oeuvres ont toutes exploré la dualité qui nous anime et la frontière poreuse entre rêve et réalité.

Le documentaire de Pascal-Alex Vincent part à la rencontre des proches du cinéaste pour tenter de lever un coin du voile sur son processus de création. Animateurs, producteurs, comédiens de doublage, … la liste des intervenants est riche. Tout juste aurait-on aimé aussi un échange avec Susumu Hirasawa, le compositeur de ses fantastiques bandes originales.

Il est toujours émouvant de constater l’influence internationale et même posthume du cinéaste. En plus de Tokyo, le film nous emmène à Paris, Londres, New York et Los Angeles pour rencontrer des admirateurs de longue date (Darren Aronofsky de Requiem for a Dream et Black Swan) et d’autres auxquels on s’attendait moins : Jérémy Clapin pour J’ai perdu mon corps ou Rodney Rothman pour Spider-Man : Into the Spider-Verse. A propos d’Aronofsky, la frontière entre « hommage » et « emprunt » restera à jamais floue, comme en témoigne l’extrait ci-dessous :

Comme Hayao Miyazaki avec Le Voyage de Chihiro (Ours d’Or à Berlin en 2002) et Mamoru Oshii (en compétition à Cannes en 2004 pour la suite de Ghost in the Shell), Satoshi Kon aura eu le temps de faire rayonner l’animation japonaise sur la scène internationale, grâce notamment à la sélection de Paprika au festival de Venise en 2006.

On est toujours triste quand les vies s’arrêtent trop tôt : le documentaire de Pascal-Alex Vincent s’appelait initialement La Machine à Rêves en hommage au dernier projet avorté du maître, dont il nous offre un aperçu. On se console avec nos rêves, et ce qui restera son ultime création : le (très) court-métrage Ohayo (« Good Morning »).

 

« Satoshi Kon, l’illusionniste » est disponible sur OCS.

 

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