Star Wars 9 : L’ascension de Skywalker de JJ Abrams… La force du hasard

Il aura fallu 42 années pour que la saga Skywalker arrive à son terme. Passant d’une trilogie initiale née en 77 et se terminant en 83, qui ne vieillira jamais, à une prélogie qui apparait entre 99 et 2005 et qui reste relativement médiocre malgré une amélioration au fil de ses épisode la faute a un scénario complètement inadapté à l’esprit pulp de la saga, à des méli-mélos politiques chiants comme un après midi à l’assemblée nationale et à une histoire d’amour écrite avec les pieds par un Lucas complètement à côté de la plaque, et par des expérimentations CGI qui ont aussi mal vieilli que la permanente de David Hasselhoff dans K2000. Après le rachat de la franchise par Disney pour 4 Milliards de dollars la firme met en branle une postlogie  et des spin off (réussite totale à mon sens) de 2015 à 2019 narrant ce qui se passe des décennies après la trilogie d’origine avec plus ou moins de bonheur.

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Comme la prélogie (Ep 1, 2 et 3) la Postlogie (7,8 et 9) a divisé les fans. En effet le fait que Disney soit aux commandes a tout d’abord terrifié (dites vous que la Fox a été racheté aussi et qu’il y a bien plus a s’inquiéter de ce que la firme va faire de Alien, que ce qu’elle fait à Star Wars), mais si l’on est honnête il est bon de reconnaître que la firme aux grandes oreilles semble malgré un épisode 7 d’une non originalité crasse, semble avoir mieux compris l’essence même de cet univers que son créateur lui même qui s’évertue depuis des années a faire sombrer son invention dans une certaine médiocrité en prenant le parti de narrer la genèse niaise et incohérente de Anakin Skywalker qui bien entendu deviendra Darth Vader et surtout en faisant détruire toutes les copies de sa trilogie d’origine encore vierge de ses retouches numériques pas toujours utiles et judicieuses.

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Bon nous n’allons pas nous étaler sur la prélogie, ni rentrer en détail sur la Postlogie, mais plutôt nous concentrer sur cet opus final faisant baroud d’honneur ou plutôt bras d’honneur à la saga Skywalker et en particulier à l’incompris et pourtant fabuleux opus les Derniers Jedi de Rian Johnson (qui doit bien se marrer en ce moment en tout cas). Car je n’irais pas par quatre chemins si cet épisode a de très bons côtés, il reste loin de se hisser en haut du panier de la saga.

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Un an après la mort de Luke Skywalker, la Résistance tente de survire face au Premier Ordre, maintenant mené par un nouveau Suprême Leader, Kylo Ren. La rumeur de la survie de l’Empereur Palpatine se fait de plus en plus insistante ! Tandis que Rey s’entraîne sous la houlette de Leia Organa, Kylo Ren cherche à défier Palpatine, qu’il considère comme une menace à son pouvoir.

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Ça y est s’en est ENFIN terminé de la saga Skywalker. Normalement s’en est terminé des aventures santabarbaresque de cette famille de cassos galactiques toujours à deux doigts de frôler la consanguinité et qui commence à avoir fait son temps. Si ce Star Wars 9 est sympa, bourré de bons moments et de scènes visuellement mémorables, il reste un film fourre tout, ultra fan service mais pas dans le bon sens comme l’est le bijou télévisuel Le Mandalorien. Oui car ce fan service est ici fait au détriment du fabuleux épisode 8 les Derniers Jedi de Rian Johnson qui a osé faire un film d’auteur et sortir des sentiers battus et des lieux communs de la saga. Et ce fan service est ici très très peu classe tant dans le fond que dans sa forme, piétinant les éléments que Johnson avait insufflé aux personnages. En ce qui concerne la trame générale, la plupart des boucles sont bouclées. Au final pas de grosses révélations sur Rey ne sont pas si incroyable et relèvent plus du pétard mouillé tant les raisons la concernant sont torchées et survolés, car inutile de vous le cacher plus longtemps ce bon vieux Palpatine est de retour et de ce point de vue là on est souvent pas loin de frôler la caricature du méchant façon Power Rangers. Il n’était pas du tout nécessaire de faire revenir ce personnage, ou alors ils auraient dû utiliser certaines ficelles de l’univers étendu lues dans certains livres et comics plutôt que ce qui est décrit de façon succincte dans le film. Car même si le personnage est ici relativement flippant, il perd de sa grandeur et une fois de plus de sa classe.

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En fait le principal défaut du film est qu’il est extrêmement mal écrit. Certes on ne s’y ennuie pas une seule seconde et sur ce coup il touche a son but premier, celui de divertir. Mais dans son désir de s’affranchir du film tant décrié des fans turbo débiles, Abrams nous pond un enchaînement de séquences d’action ultra bien rythmées, mais dans lesquels il n’y a absolument pas de place afin d’y insérer la moindre émotion. Alors oui il y a des moments qui émeuvent, mais on va dire que vis à vis de ce que ces moments sont supposés nous faire comme effet, c’est comparable à la vigueur d’un jet d’urine de vieillard souffrant de la prostate ou d’une belle Cystite. Les passages phares supposés nous faire vibrer sont ici survolés et c’est bien dommage. Abrams semble en avoir raz le bol et si la facture visuelle est impeccable on sent l’envie de passer à autre chose fissa. Du coup cette intrigue finale aurait plutôt mérité deux films plutôt qu’un. Tout est trop rapide et torché en terme narratif. D’où le coté fourre tout. Relativement mal écrit, tout y est ultra facile et pourrait s’intituler Star Wars : le hasard de la force tellement les situations se déverrouillent souvent avec une facilité plus qu’hasardeuse et enfantine d’une série animé du mercredi et autant dire que rien que la série Star Wars Rebels est plus fouillée.

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Alors oui certains personnages devenus complètement invisibles dans les deux précédents opus sont remis au quasi devant et jouissent de plus d’attention comme 6PO ou Chewbacca qui pour moi sont les deux grands oubliés de la postlogie. Pleins de nouveaux personnages font leur apparition, leur background est même super intéressante, mais trop tard on a pas le temps d’en savoir plus, on passe à autre chose. Une scène en remplace une autre. Comme je l’ai lu ailleurs, on dirait que lorsqu’une scène se déroule sous nos yeux les créateurs pensaient à la prochaine. C’est fort dommageable. Du coup pleins d’arcs narratifs potentiellement intéressants sont ignorés. Il est clair qu’il aurait fallu deux films afin de terminer véritablement en beauté cette saga. A la limite un réalisé par Abrams et un par Johnson histoire d’égaliser plutôt que de finir en concours de popularité auprès des fans. Car ce film au final fait passer Abrams pour un enfant à l’égo meurtri. Comme si il avait adoré le film de son prédécesseur, mais n’avait osé le dire et surtout l’avait mal vécu au regard des critiques à l’encontre de son propre épisode 7 Le réveil de la Force. Car oui Abrams a été timoré sur son opus alors que Johnson a osé des choses. Comme il le dit lui même, le réalisateur des Derniers Jedi : « Je pense qu’envisager chaque processus créatif avec la volonté de rendre les fans heureux serait une erreur qui conduirait probablement à l’effet inverse. Je dis ça aussi d’après ma propre expérience de fan, si je vais voir quelque chose, même si c’est quelque chose que je pense vouloir, si je vois exactement ce que je pensais voir à l’écran, ça va me faire sourire mais je ne ressentirai pas grand chose et je n’y penserai pas vraiment en sortant de la salle et ça ne va pas vraiment me satisfaire. »Perso je suis à 100 % en accord avec les propos de Rian Johnson. Si les gens vont voir Star Wars en attendant l’équivalent d’une soupe Liebig réchauffée au micro onde, c’est bien dommage.

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Un personnage ressort toujours du lot dans cette postologie, c’est bien Kilo Ren /Ben solo toujours magistralement interprété par Adam Driver qui en a fait un personnage bien plus intéressant et attachant que le fut son grand père Anakin. La véritable Star du film c’est lui.

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Malgré tout, le film va où il doit aller. Il remplit son contrat (sans avoir la classe inexplicable de certains de ces prédécesseurs comme le furent L’empire contre attaque, Rogue One ou justement Les Derniers Jedi), mais L’ascension des Skywalker nous offre quand même de supers moments et les passages de fan service non destinés à souiller l’épisode 8, sont vraiment sympas, comme le retour de Lando Calrissian et divers petits clins d’œil aux précédents épisode au travers de personnages et créatures du passé. Les Sfx fabuleux, mention spéciale à la Leia CGI intégré bon an mal an dans le film malgré le décès brutal de Carrie Fisher avant le tournage du film, les créatures anciennes et nouvelles sont toutes véritablement réussies et la direction artistique du film est somptueuse.

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La musique de l’illustre John Williams est certes superbe, c’est du Williams après tout, mais reste relativement lambda et on sent qu’il en a marre le pépère, du coup c’est un peu à l’image du film. Les acteurs sont supers et leurs personnages prennent enfin du corps, mais voilà ils peinent quand même à égaler les désormais légendaires personnages de la trilogie d’origine.

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Si Star Wars : l’ascension des Skywalker n’est pas la réussite attendue, la faute à un J. J. Abrams qui aura largement fait bien mieux avec ses deux Star Trek qu’avec les Star Wars et qui pèche par son trop plein de frilosité scénaristique. Le film reste trop prévisible, du coup je pense que ce film est à consommer comme un ride de parc à thème plutôt que comme ce qu’il devrait être au final, une magnifique clôture à une histoire qui a bercé nos vies. Pleins d’éléments narratifs auraient vraiment dû bénéficier de plus de travail et d’attention, car là certains éléments en rapport avec la fin sont bien trop torchés et en deviennent un peu ridicule. J’ai néanmoins grave envie de le revoir car le film reste pas mal du tout malgré sa furieuse envie d’en finir et je pense sans le comparer bien sur qu’il pourra être revisionné comme l’on visionnait le Retour du Jedi lorsque l’on était enfant.

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Star Wars va enfin pouvoir se renouveler et nous faire découvrir d’autres histoires de cette galaxie. Alors en effet une mini série sur ce qui advient de Obi One Kenobi toujours interprété par Ewan Mc Gregor sortira d’ici quelques temps et nous devrions logiquement y retrouver Luke Skywalker, mais sous les traits d’un enfant de 8 ans car la série traitera de la periode où Obi One surveille à distance l’évolution du petit Luke qu’il a caché chez L’oncle Owen et la tante Beru, mais en dehors de cela ce devrait en être bien fini des Jedieries. Star Wars à la chance d’avoir un fabuleux univers étendu et va enfin pouvoir s’affranchir des poncifs habituels.

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Il est même possible que l’on puisse retrouver certains des personnages de cette postlogie dans des aventures différentes n’impliquant absolument pas les éléments de base des précédents. Mais personnellement je pense que ces nouveaux personnages ont déjà fait leurs temps et qu’il est temps de faire du neuf avec cet univers car il y a pleins de façons de raconter Star Wars, que ce soit au travers de la comédie, du thriller, de l’horreur ou même du dessin animé façon Disney (sans le côté niais). En ce qui concerne l’avenir de la franchise hors canon Skywalker et de sa forme, Kathleen Kennedy la productrice en dit plus ici : les trilogies appartiennent au passé, il est temps de passer à d’autres formats : « Ces cinq ou six dernières années, nous nous sommes concentrés sur le fait de finir cette saga familiale autour des Skywalker. Il est maintenant temps de penser à comment enchaîner sur quelque chose de nouveau et différent. Cette fin nous offre davantage de perspectives pour la suite et ne nous enferme pas dans une structure en trois actes. Nous n’aurons plus un nombre limité de films à placer dans des cases. Dorénavant, c’est l’histoire qui nous dictera la quantité nécessaire. »

En attendant fanatiques de la première heure, je vous recommande plus que chaudement de vous plonger dans ce qui pour moi est ce qui a été fait de plus beau dans l’univers de la franchise,  le Mandalorian.

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Pour résumer L’ascension des Skywalkers reste un film a voir, et malgré ses facilités souvent déconcertantes nous fait passer deux heures trente loin de notre monde de merde et au final n’est ce pas ce que nous venons y chercher ? Que la force soit avec vous pour toujours…

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