Sunder, du rock psychédélique à claviers qui te réconcilie avec les claviers

Les claviers dans le rock, c’est pas toujours bien. Il faut savoir doser l’apport pour rester dans un mix plutôt rock et tonique, ne pas tomber dans un bidule trop guimauve. Faut les assumer aussi, pas les planquer en coulisses comme le faisait Black Sabbath pour avoir le son mais pas l’image. Parce que si tu assumes pas ton musicien, il ne s’épanouit pas et se contente de livrer son truc syndical sans vie…Un bon clavier, ça va faire Freddy Mercury, Matthew Bellami ou, si on cause plutôt orgue électrique, les Doors ou les Moody Blues (Night in whithe satin). Un mauvais clavier, ça va faire Charly Oleg ou Richard Clayderman. Attention, je ne dis pas que ces deux musiciens sont de mauvais artistes, mais quand tu sonnes comme eux dans ton groupe de rock, c’est généralement que tu as trop poussé sur la pédale et que tu es passé à côté de l’intention initiale. Sinon tu joues de la merde que je n’écoute pas…

Sunder est un quatuor lyonnais qui vient de sortir son debut album dans lequel les claviers sont prépondérants. Et ça le fait, ça le fait même très bien.

sunder

Dès l’intro du premier morceau, Deadly Flower, les trilles arachnéennes de l’orgue électrique t’emportent très loin et très haut. Pour le reste, il y a un bon chanteur, une section rythmique bien smooth et tout cela donne un genre de Hard Rock Psychédélique Revival. Mais pas revival en mode obsessionnel, tu sais comme ces groupes qui poussent le délire jusqu’à se déguiser avec du tissu d’ameublement à grosses fleurs, des pattes d’ef en lainage marron et des chemises à jabot orange. Ou qui enregistrent dans des conditions soi-disant fidèles au son des années 70 sur du matos tellement cher qu’il faut avoir rempli trois Bercy pour payer l’ingé son!

Non, Sunder se contente d’envoyer un son inspiré, sorte de Madeleine de Proust, qui fait beaucoup penser à cette musique que peu d’entre nous ont vraiment vue ou entendue en live (Woodstock, c’était en 1969, hein) mais que tout fan de rock un peu psychédélique a en tête…Il y a un peu du son des Beatles aussi, par exemple sur Cursed Wolf, un morceau pour lequel les lyonnais viennent de publier un clip très chouette, avec un loup qui courre. On dirait presque le générique de Capitaine Flam’.

Le clip est diffusé sur un site anglais où le groupe explique un peu pourquoi ils ont choisi cette chanson et ce type de video…si tu lis l’anglais, c’est là : Sunder explique son clip sur Undertheradarmag.com.

Quand je dis que Sunder vient de sortir son debut album, je prends un petit raccourci. En réalité, nos quatre z’amis avaient déjà un groupe, fondé en 2011, The Socks, avec lequel ils avaient déjà fait parler d’eux. Ils avaient sorti deux EP et un debut album à l’automne 2014 avant de dissoudre the Socks pour donner naissance à Sunder et faire un reboot de leur debut album…
Pour ma part, j’avais découvert ce groupe à un concert où ils n’avaient pas donné le meilleur d’eux même. Ou en tout cas pas montré (rappelles-toi, c’était à la soirée de Below the Sun, début octobre 2015). Je m’étais pourtant dit qu’il faudrait écouter leur album pour valider ou invalider mon impression. Grand bien m’en a pris car c’est sans doutes l’un des meilleurs skeuds de ma rentrée 2015 (avec LimbJIMM et Mass Hysteria.… car je suis un garçon éclectique).

Pour des raisons sans doutes très bonnes mais un peu mystérieuses, la musique du groupe est disponible sur Deezer, mais pas sur Bandcamp. Et certaines chansons sont sur Soundcloud, mais pas toutes…je t’en passe donc deux très belle. En fait, tout l’album est bon, donc si tu es sur Deezer, tu peux y aller, sinon tu peux aussi leur commander le vinyle, il est vert, ça donne bonne mine…tu vois ça avec le groupe sur leur page facebook.

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