T’as voulu voir (Feu! Chatterton à) Vesoul

Mardi 12 octobre, Feu! Chatterton, enfin un concert intéressant par chez moi. Ça faisait longtemps. Il faut dire que je vis au fin fond de la Haute-Saône et ne peux donc pas uniquement blâmer la situation sanitaire.

Ainsi ce soir-là, destination Vesoul où chaque année est organisé le Festival Jacques Brel faisant défiler la scène francophone actuelle.

Vesoul voue une grande admiration pour le chanteur belge : outre le Festival, on y trouve un grand collège éponyme et des fresques à son effigie. Tout cela, vous l’aurez compris, sur la seule foi de la chanson Vesoul. On est en droit de trouver cela étrange voire cocasse, c’est pas comme si cette chanson était toute d’éloges pour la ville, mais bon, pour l’heure nous ne faisons pas la fine bouche puisque ce soir nous allons voir Feu ! Chatterton. Ça fait plaisir.

À l’entrée du Théâtre Edwige Feuillère, nous pouvons enlever nos masques, ça aussi, ça fait plaisir. Nous rejoignons nos places. La salle et ses 800 sièges est pleine et attend.

Première partie : Nour, chanteuse suisse. Je passe. La dame a l’air sympathique, je ne voudrais donc pas être désobligeant, ce n’est juste pas ma came.

Une heure plus tard c’est au tour de Feu ! Chatterton d’entrer sur scène. Une entrée simple, sans chichis. Dès les premières notes, le chanteur enjoint le public à se lever. « Ça fait deux ans qu’on attend ça ! » et les parisiens d’entamer leur set avec Compagnons, morceau du dernier album qui semble avoir été écrit pour débuter les concerts. Le groupe capte d’emblée le public sans pour autant tout donner de suite.

Arthur Teboul a la classe, grand escogriffe dandy, albatros baudelairien. Ses pas de danse, même maladroits sont empreints d’une certaine grâce. Une dégaine qui ne dépareillerait pas dans un film de Wes Anderson, un sourire communicatif et charmeur qui ne quitte pas ses lèvres. Il est visiblement heureux d’être là.

Le quintet a bien rôdé ses chansons. La période de repos forcé leur a donné un coup de frais. Nous assistons à tout autre chose qu’un concert de groupe en fin de tournée épuisé et exsangue. On ressent plutôt de l’appétit, de la joie et une envie de communion qui fait du bien après ces deux années pesantes et étouffantes de confinement.

Le leader au chant est accompagné de deux guitaristes, un bassiste (qui de temps à autre passe aux claviers) et un batteur. Une belle osmose et complicité sur scène. Les morceaux des trois albums s’enchaînent entre envolées lyriques, rock et passages plus intimistes.

Mention spéciale pour le titre qui les a fait connaître La Malinche étiré pour l’occasion sur dix minutes avec en son sein une césure électro-dance tout à fait bienvenue. C’est là-dessus, après deux heures de concert que le groupe quitte la scène laissant le public un peu sonné mais ce dernier se reprend très vite entonnant le traditionnel laaa, laa, la la la du rappel.

Le groupe revient avec toujours l’envie de donner et de rallonger encore d’une demi-heure le concert sans que cela paraisse calculé, obligé ou feint. À la fin de chaque titre, Arthur réunit ses camarades autour de lui pour un « petit conciliabule » selon ses propres termes pour savoir s’ils continuent et avec quel titre. Après « le der des ders », Feu ! Chatterton quitte la scène et tout le monde semble comblé. Les lumières se rallument et chacun de rejoindre ses pénates dans la grisaille haut-saônoise après une parenthèse enchantée.

À déguster : cette vidéo qui n’est évidemment pas issue du concert de Vesoul mais qui donne un bon aperçu de ce qu’on a pu voir et entendre :

Et voici les dates des concerts à venir.

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