The Neighbors. La fête des voisins.

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Nous ne sommes pas seuls.
Dans le monde je veux dire. Et encore j’ai pas tout vu.
Déjà je peux vous assurer que je ne suis pas seule dans mon immeuble. Pourtant je ne connais mes voisins que par leurs délicats rappels sur le sujet. Ils n’hésitent pas à tester leur chaîne hi-fi à minuit le dimanche. Ils mettent un point d’honneur à conserver une jolie silhouette en ne marchant qu’en talons de 12. Et ils détestent la routine, ce qui explique pourquoi j’ai l’impression qu’ils déménagent leurs meubles tous les soirs. Mes voisins.
Sauf qu’en vrai, je ne saurai pas vous dire à quoi ils ressemblent physiquement. Petit, gros, vieux, barbu, rasta… Qui sont nos voisins ?

Les Weaver ne se posent plus de telles questions existentielles. Ils savent. Quand ils emménagent dans la résidence Hidden Hills, ils auraient pu se douter. Mais non. Les allées sont propres, les jardins entretenus. Leur nouvelle maison est spacieuse.
Alors qu’ils vident leur carton dans la joie et la bonne humeur assurée par l’ado arrachée à son environnement naturel et des bouts de chou qui testent les décibels, la sonnerie retentit : ce sont les voisins qui viennent accueillir les nouveaux arrivants.
Tous les voisins.
La communauté est à leur porte d’entrée, chacun portant une tarte fumante en guise de cadeau de bienvenue, tous déguisés en golfeur.
Ça surprend.
Surtout après que celui qui semble être le chef de la bande ait décliné son identité et celui de sa famille (ils portent tous le nom de grands champions sportifs, ils ont un fils typé asiatique et un rouquin. Alors qu’eux mêmes sont blond pour l’un et noire pour l’autre), tous les voisins posent leur tarte sur le bitume immaculé et rentrent chez eux.
Les Weaver sont circonspects mais pourvus en tartes jusqu’à la fin de l’année.

Ça se corse le soir quand ils sont invités chez Larry Bird et sa femme. On sent tout de suite qu’ils ne connaissent pas les usages et le mari est un tantinet misogyne avec son épouse – pourtant hautement séduisante. Pendant le dîner ils ne mangent pas mais lisent. Les Weaver pensent avoir à faire à des européens. Faut dire qu’eux ont été servis en fromage filant et carton.

Mais jusque là, les Weaver pensent juste avoir rencontré des originaux. C’est quand les enfants Weaver se retrouvent avec le rouquin que les ennuis commencent. Vu que le pauvre gosse en plus d’être roux n’a pas de console ou de télé, il propose à ses nouveaux amis de leur montrer un secret. Les enfants sont formidables et jurent de garder le secret. Ne jamais faire confiance à des gamins. Jamais. Alors que le rouquin lève les bras et tape dans ses mains, les enfants Weaver se retrouvent illico recouverts de gelée verte et se mettent à hurler : le rouquin a disparu, un extraterrestre vert a pris sa place. Inutile de vous dire que le secret va être vite éventé.

Leurs parents ramènent les enfants traumatisés et tentent de trouver une explication pour les rassurer. Ils n’ont pas bu. Ils ne se droguent pas. Ils mentent souvent mais leur sincérité est criante cette fois.
De leur côté les voisins se sentent obligés d’intervenir. Alors rebelote, ils sonnent chez les Weaver. Escortés par le reste de la communauté. Alors qu’ils se tassent tous dans la salon, les Weaver essaient de rassurer tout le monde. Il est tard, la journée a été longue. Et là. C’est le choc. Les golfeurs lèvent les bras et tapent dans leur main. Projection de gelée verte dégoulinante. Papa et Maman Weaver sont quand à eux plutôt livides. Leurs voisins ne sont pas humains. Ils viennent de la planète Zabvron et ne savent pas comment y retourner.

Vous l’aurez compris, je vous propose une série un brin déjantée aujourd’hui. The Neighbors. Sans le u. C’est archi drôle, décalé au possible. Des épisodes de vingt minutes qui se regardent avec plaisir, se savourent… Les bons mots fusent et le second degré se cache même dans les scènes secondaires.

 

IAN PATRICK, TIM JO, SIMON TEMPLEMAN, TOKS OLAGUNDOYE, ISABELLA CRAMP, JAMI GERTZ, LENNY VENITO, CLARA MAMET, MAX CHARLES

 

Très rapidement les Weaver font se faire à l’idée et la série peut commencer : comment aider des extraterrestres à s’intégrer, comment s’en faire des amis, des voisins normaux ?
Larry Bird est relié à ses ouailles et la moindre contrariété se répercute chez eux. Il passe ses journées à lustrer son vaisseau spatial quand Marty Weaver fait les niveaux d’huile de sa voiture.
Sa femme n’est pas en reste niveau bizarreries. Pour plaire à Debbie Weaver, elle s’attache à copier les comportements de femmes au foyer issues d’un programme de télé réalité. Ça devient tout de suite étrange quand après avoir lâché une pique, elle se retrouve vers le mur pour lui confier son ressenti. Comme si le mur avait une caméra intégré.

Étrange. Débile. Dingue.

Si le rouquin a mis le feu aux poudres, l’ado fait sa crise et exige que son père s’adapte à ce nouveau monde. Après quelques échanges bien sentis avec de grands moments dramatiques où les hommes partent en pleurant et en courant et en secouant les bras (je vous ai dit que c’était débile), Larry ramène une télé dans la chambre de son fils, l’allume mais ignore qu’il faut la brancher pour recevoir des chaînes. Touché par ce geste, son fils n’ose rien dire et ils se retrouvent à regarder l’écran noir. Captivés.

C’est énorme. C’est divertissant. Mais ça ne m’a pas donné envie de faire plus ample connaissance avec mes voisins pour autant. Quand je vois ce qu’il se passe dans le New Jersey chez les Weaver, je préfère continuer à penser que je suis entourée d’humains mal élevés. Mais je me sens moins seule.

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