The Neon Demon / Critique

the neon demon 1

                                                                                                         La rançon de la gloire

Il y ‘a tout juste 20 ans, en 1996, un petit danois daltonien ( oui oui vraiment ) du nom de Winding Refn imposait avec son premier film Pusher un style décalé et rentre-dedans. Suivant les aventures de caïds à la petite semaine à Copenhague, le métrage revendiquant son ultra violence, avec une mise en scène punchy et des acteurs impeccables ( dont le -devenu- très célèbre Mads Mikkelsen ), révélait un nouveau petit génie de la caméra. Fort de ce succès et de la franchise qui en résulta (Pusher 2 et 3), Refn s’attelle en 2009 à Bronson, un biopic britannique sur le célèbre prisonnier ; la narration éclatée, les instants de grâce musicaux, le jeu parfait de Tom Hardy parviennent à créer une ambiance hypnotique et à insuffler une réelle poésie dans l’œuvre badass de l’auteur. Direction Hollywood donc, et les palmiers de Los Angeles, où le réal va conquérir le monde avec le très célèbre Drive, opus crépusculaire sur un cascadeur errant dans sa voiture la nuit. Bande originale culte de Kavinsky , photo arty 80’s, le métrage devient un petit culte vintage et Refn instantanément so hype.. Malheureusement, l’histoire de se poursuit et s’en suit Only God Forgives, un trip autiste et mégalo, où la lenteur et la prétention s’émulent pour révéler une symbolique œdipienne sans enjeu narratif. Alors le succès a t-il définitivement corrompu le petit danois?

neon-demon5

 The Neon Demon  raconte l’histoire d’une petite provinciale (Elle Fanning) débarquant à L.A pour devenir mannequin ; remarquée pour sa beauté , elle va très vite faire des jalouses… Bon c’est sûr on es très loin du blizzard danois et des caïds aux tronches de fou mais bon..Donc, évoluant dans un monde superficiel et cruel, la petite mannequine va se laisser séduire par la séduction des néons et se laisser griser par sa beauté. Digne d’un épisode d’Un Dos Tres, l’intrigue est carrément nulle, et le monde de la mode dont la satire pourrait être fascinante, est montré de manière simpliste et caricaturale. Le scénario semble écrit par une fillette de 13 ans: la success story apparaît sans aucune anicroche, les tops en place découvrent la jalousie (tiens une nouvelle jolie, ce n’est pas possible!!), et la drogue, l’anorexie ou les coucheries n’existent pas. Les personnages sont sans nuance, les acteurs réduits à de simples marionnettes, et même le fabuleux Keanu Reeves en gérant du motel ne sert profondément à rien. Quelques traces oniriques nous laissent d’ailleurs espérer qu’une dimension un peu plus fantastique plane sur le métrage mais non il n’en est rien.

the-neon-demon-2

Évidemment, c’est sans compter le grand talent visuel de son auteur qui parvient à sublimer l’enveloppe creuse de ce métrage sans intérêt grâce à son imagerie 80’s. Néons colorés, designs de fous des costumes et maquillages, décors what the fuck créent une atmosphère électrique et kitschouille. Cadres et mouvements de caméra flottent au son d’une musique psyché dans des ralentis en apesanteur qui vous suivront même à la sortie de la salle. Esthétique de pub de parfums donc, mais esthétique quand même, The Neon Demon n’a donc qu’un intérêt visuellement, comme le milieu de la mode dont il parle : mais ce n’est pas en étant léché plastiquement et vide scénaristiquement, qu’il parvient à dénoncer ou décrypter quoi que ce soit, malgré les prétentions intellectuelles de Refn.the neon demon4

Bilan : A voir , mais juste à voir, car hormis le visuel, The Neon Demon n’a pas d’intérêt.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *