This Burning Age : l’autre groupe de Birmingham

Je vais aujourd’hui vous présenter un groupe de Metal originaire de Birmingham dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. On peut lui souhaiter de marcher dans les pas de ses aînés car, après tout, ce n’est certainement pas un hasard si la ville a donné naissance à plusieurs formations mythiques du Metal. C’est hélas un héritage difficile à assumer, et tous talentueux que soient les musiciens formant THIS BURNING AGE, le chemin n’est pas exactement semé de pétales de rose.

Dans un film qu’ils ont posté sur leur site internet ils jouent dans un club local où le public ne leur accorde pas une once d’intérêt. On entend d’ailleurs mieux le brouhaha ambiant que la musique. Le morceau interprété, “Want”, est l’une des plus mélancoliques de leur répertoire. Il commence très sobrement par une intro au clavier sur lequel Friday, le frontman, pose une mélodie triste comme la campagne anglaise en hiver. Lorsque le reste du groupe prend vie, la chanson s’envole vers les cîmes, toute en légèreté.

THIS BURNING AGE a commencé comme un projet solo, en 2011, Friday a réalisé tout seul un debut album, A Muzzle For The Masses. Ce premier essai sonne comme de l’Electro Rock avec des relents de Cold Wave. Cherchant à promouvoir sa production, Friday recrute un groupe pour donner une incarnation live à son projet. Comme la mayonnaise a bien pris, il sédentarise ses musiciens pour aborder son nouveau projet avec un “vrai” groupe. La formation gagne en gras et en puissance et le son évolue vers le Metal Industriel.

Décidant de sortir de sa zone de confort, le nouveau gang se lance dans un ambitieux projet de concept album en épisodes

Le 20 avril 2014, Friday écrit sur son blog : “nous nous embarquons dans un projet de 4 EP de trois titres qui seront publiés environ tous les trois mois et seront suivis par un album en édition limitée.” Supplication, le premier disque de la série, sort le 28 avril 2014 et moissonne les bonnes chroniques. Le 27 juin 2014, Devotion, deuxième EP de la série est publié. Trois chansons, un artwork qui est le négatif de celui du premier disque, un univers musical qui s’installe, fait d’un Metal Industriel bien tendu, porté par un chanteur qui sait chanter, servi par des lyrics inspirés dont la particularité est qu’ils sont écrits à la deuxième personne, comme un dialogue entre le chanteur et son auditeur. Alimentant son blog à un rythme soutenu, Friday documente le succès rencontré par le deuxième EP. En novembre 2014, il fait état de quelques difficultés rencontrés pour la composition du troisième disque. Puis c’est le silence radio. Desolation sort finalement en septembre 2015. La timeline du blog n’est plus du tout alimentée jusqu’à une ultime annonce en mars 2016, qui donne quelques informations sur le quatrième opus, qui n’est pas sorti à ce jour. Le groupe est pourtant toujours actif et nous ne perdons pas espoir de voir l’histoire se clore par la sortie de l’ultime EP et de l’album qui fera la synthèse.

this burning age
Troisième épisode d’une série de quatre, Desolation ne tombe pas dans le piège de la redite. Certes, les EP sont tous de la même eau, mais chacun développe des ambiances particulières. Les trois chansons du dernier opus offrent chacune une nouvelle palette de saveurs. “Tatterdermalion” est la piste la plus Metal de la galette, avec très peu d’arrangements Electro. C’est un morceau catchy construit autour d’un superbe riff de basse audacieusement mis au premier plan. Bien dense et bien gras, il sert de support à une instru mordante et à un chant inspiré. Car Friday assure bien au chant. Il parvient ainsi à insuffler à ses chansons une tension particulière, entre urgence et rage, avec ce qu’il faut de mélodie pour qu’elles se gravent facilement dans le cortex. Très Indus et bourrée d’effets, “Drown In Silence” est un mid tempo un petit peu moins marquant que le premier morceau, mais il est servi par des lyrics très poétiques. Enfin, “Ab Aeterno” clôture cette courte tracklist avec une marche lente et glaciale, portée une fois de plus par un chant habité.

Un audacieux chroniqueur a comparé THIS BURNING AGE à une union entre NIN et NIRVANA. J’ai bien retrouvé l’aspect NIN, je cherche toujours le volet NIRVANA. Mais vous savez ce que c’est, le problème avec les références c’est qu’elles parlent bien souvent uniquement à ceux qui les trouvent. Je m’abstiendrai donc d’ajouter de la confusion à la confusion. Il y a dans la musique de THIS BURNING AGE des influences certaines de la scène Rock Alternatif, Indus et Electro, influences dont le frontman fondateur, Friday fait une très belle synthèse.

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