TRANSMETROPOLITAN

 

 

Mes amis, j’ai passé un week end à faire des excès en tous genre et à me prendre pour Hunter S. Thompson. Vous savez, le mec qui a écrit Las Vegas Parano. Et aussi inventé un genre journalistique, le gonzo (coucou le Tag Parfait). Le journalisme gonzo c’est écrire des articles avec ses tripes. On abandonne les sacro-saintes objectivité et distanciation du journaliste « sérieux », on se plonge dans l’action, on va caillasser les flics, on prend de la drogue, et on écrit ce qu’on ressent, ce qu’on vit, quitte à prendre clairement parti.
Hunter S. Thompson fut la source principale d’inspiration de l’immense Warren Ellis quand il imagina le héros de ce qui reste son chef-d’œuvre intestable et incontesté, TRANSMETROPOLITAN. Ouais, on parle de comics anglopone, alors on écrit les titres en majuscules. Bam.La Ville. Le temps et le lieu exact importent peu. On sait que c’est loin dans le futur, et que c’est en Amérique. On s’en fout en fait, car tout le monde sait de quoi on parle quand on dit « la Ville ». La mégalopole post-cyberpunk infernale, peuplé de clodos cannibales, de politiciens pourris jusqu’au trognon, et du peuple amorphe et avili par les canaux d’informations. Entre autres. Le coup de pied au cul qui leur manque, c’est Spider Jerusalem. Le journaliste ultime, qui se mouille et qui aime et qui hait la Ville.

Arraché à sa retraite dans les montagnes par un agent littéraire, Spider repart en croisade contre tout ce qui ne va pas dans sa Ville. Au fil des chapitres et des reportages, on croise les pires enflures et les plus démunis, ça tabasse, ça rigole, ça gueule. TRANSMET est une joyeuse extrapolation de notre temps, où tout ce qui va mal maintenant est multiplié au centuple, et c’en est presque réaliste. Spider Jerusalem nous pose les bonnes questions. Spider nous éclate la gueule à coups de mots. Subversif, mégalo, paumé, esthète et sensible, connard manipulateur et sociopathe. Il est la plus grande force de cette bande dessinée.

Je n’ai pas envie de vous dévoiler l’histoire, mais c’est un must-have. Le début semble un peu décousu (mais jouissif), et puis dans les derniers tomes on se rend compte que tout se recoupe, pour finir en apothéose. Le dessin est tordu à souhait, et si je voulais vous abrutir de clichés je dirais que « chaque case regorge de détails et on peut passer 10 minutes sur chaque case ». Yeah right. En vrai on s’amuse pas mal à regarder tous les petits clins d’oeil, les pubs déjantées pour l’Ebola Cola ou les yeux de bébé phoque en poudre.

Bref, je vous laisse en de meilleures mains que les miennes, celles de Warren Ellis et Darrick Robertson, celles de Spider Jerusalem et de la Ville, et c’est pour le meilleur et pour le pire.

Oh, le premier chapitre gratos en VO !

images :
http://www.comicartcommunity.com/gallery/data/media/294/Spider_Jerusalem.jpg
http://i210.photobucket.com/albums/bb26/SteveChung/spider-jerusalem-rage.jpg
http://www.jlroberson.org/scansdaily/Transmet-Christmas-8.jpg

 

TRANSMETROPOLITAN

4 commentaires

  • beatnikita
    beatnikita

    Le crescendo final est terrible. A la fin il fait du jardin.

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  • LeReilly
    LeReilly

    La preuve de la puissance du bouquin, le nombre de pseudos webs et autres tatouages corporels que Spider-Jerusalem a engendré.

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  • Maxence
    Maxence

    Non mais un jour moi aussi j’aurai l’araignée, faut pas croire.

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  • Chronique BD : j’aime PAS. « Anotherwhiskyformisterbukowski
    Chronique BD : j’aime PAS. « Anotherwhiskyformisterbukowski

    […] foi, je suis comme ça, je taille bassement sans me préoccuper de dire la Vérité (que dirait Spider ?). Alors de quoi parle tout le bousin […]

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