Valérian et la cité des 1000 planètes de Luc Besson, un nouvel affront filmique de plus?

Afin de pourvoir parler de Valerian, je me dois de d’abord exposer un peu les raisons qui font que Besson est autant (victime) d’un Bashing qui paraît a certains fort injuste et a d’autres parfaitement louable.  Mais pourquoi tant de haine vis à vis d’un réalisateur qui pourtant a ses débuts faisait partie des plus prometteurs de sa génération ? Précurseur d’un certain nouveau cinéma Français dans les années 80, devenu l’un des réalisateur et chef d’entreprise parmi les plus controversés, en France a partir des années 90.

C’était pourtant bien parti pour celui qui a cependant toujours eu à cœur (en tout cas au début de sa carrière) de prouver que l’on peut faire du cinéma populaire et capable de rivaliser avec les grosses productions Hollywoodienne dans une France où le cinéma est exsangue suite au Tsunami ravageur de la Nouvelle Vague provoqué par Godard et ses compagnons. Attention je ne critique ni le mouvement de la nouvelle vague, ni  les grands cinéastes qui la composent, seulement la résultante que je pense involontaire que leur mouvement a eu sur le cinéma Français. Malgré leurs qualités de réalisateurs et de créateurs à tous, ils ont en partie annihilé la possibilité de continuer à faire évoluer le bon vieux cinéma de Papa à l’ancienne et si populaire. Il est tout de même intéressant de constater que si la nouvelle vague n’avait pas autant marqué de son empreinte le 7 ème art hexagonal, on aurait à l’heure qu’il est des films à grand spectacle, des films de SF, d’horreur et autres films d’action tout aussi efficaces et exportables que ce qui découle de l’entertainement outre Atlantique. Au lieu de ça les producteurs Français se bornent à ne promouvoir que des comédies qui ont de grandes difficultés à rivaliser avec les comédies d’antan, des films historiques en veux tu en voilà et des drames du style Fais moi l’amour un Dimanche de pluie, les raisons de mon amour le jour où je t’ai suicidé ou Valérie ou l’insoutenable envie de vivre un dimanche de pic nic a Locarno.

Dans les années 90 heureusement sont apparus dans le sillage de Besson, de grands réalisateurs Français comme Jean Pierre Jeunet, Albert Dupontel, Jan Kounen ou Gaspar Noé qui ont depuis fait leur chemins en restant tout a fait honorables dans le façons de faire du cinéma, qu’il soit populaire ou non, qu’on y adhère ou pas. Malheureusement ce n’est plus du tout le cas de Besson. Dommage car l’homme fut à ses début et durant les 10 premières années de sa carrière un brillant jeune réalisateur avec des merveilles comme Subway, le dernier combat, Nikita et le grand bleu. Malheureusement peu après son sympathique mais ethiquement ultra discutable Léon c’est la catastrophe et à partir du 5 eme élément le cauchemar idiocrate commence pour ne plus finir durant près de 20 années.Dire qu’il soit devenu un personnage a l’image des vilains stéréotypée qui peuplent ses films relève de l’euphémisme. Il n’y a qu’a faire des recherches sur le net et taper le nom de Besson avec les mots affaires, procès et plagiat pour se rendre compte qu’il n’y a quelque chose de pourri dans le royaume de ce roi cramoisi.

De plus sa recette de scenariste est devenue systématiquement la même comme le montre Mozinor dans cette parodie hilarante même si elle reflète parfaitement la façon dont Besson produit et traite son public

Pour plus de clarification sur le nombre incroyable de rumeurs et de casserole du Producteur/Réalisateur il est conseillé de se reporter a ce compte rendu sur des affaires ici. Puis fait hautement avéré, celui de plagier et là de façon vraiment peu discrète John Carpenter face auquel il perd le procès intenté par le maître de l’horreur US. Souvent vainqueur et parfois condamné. Il utilise sans arrêt comme défense la victimisation, la jalousie des gens face à sa réussite et une coquille sur le crane a faire pâlir de jalousie Calimero. N’y aurait il pas un peu de mauvaise foi dans tout ça quand même ? Un livre lui a même été consacré et pas des plus glorifiant quand aux méthodes de travail du bonhomme.

Mais étonnamment si Luc Besson est détesté par une partie du public français, il est aussi adulé par une bien plus grande part de la population. Des gens qui malheureusement n’ont parfois en matière de grand spectacle hexagonal que les productions Besson pour crier Cocorico face à leur envie de voir de l’action ou de la SF a la Française. Des gens souvent qui se contentent du rata infâme mais bien emballé que Besson leur sert depuis une vingtaine d’années. Devenus pour certains incapable de faire la différence entre un vrai film distrayant et intelligent et une pauvre série Française insipide sans aucunes volonté de faire appel à leur intelligence ou en tout cas de ne pas la malmener.

Si personnellement j’en veux à Besson c’est pour avoir littéralement gâché son formidable potentiel qui fit de lui dans les années 80, un jeune réalisateur unique en son genre et novateur.

Alors pour une fois je vais tenter de ne pas être trop de mauvaise foi vis a vis de celui que ses détracteurs ont baptisé le gros Luc et de sa quoi qu’on en dise singulière et unique carrière au sein du landerneau cinématographique hexagonale qui mériterait amplement un biopic.

Le blem avec Besson n’est pas qu’il fasse des blockbusters, bien au contraire, c’est juste qu’il y mette si peu d’intelligence, car on peut facilement faire des films populaires et à grand spectacles sans qu’ils soient écrits pour des demeurés. Star wars : Rogue One ou Les Gardiens de la galaxie en sont de fiers exemples, même si leurs scenars et les aboutissants de ces derniers ne cassent pas trois pattes à un canard, ils sont conçus avec intelligence et respect des neurones du public. C’est ainsi que Spielberg a toujours procédé, alors pourquoi un type aussi intelligent que Besson ne tenterait pas de faire des films de ce type avec un peu plus de fond et de pétillant? Il le pourrait si il le voulait. Comme a ses débuts.

Cette année Besson, après une pléthore de bouses filmiques produites ou réalisés comme les Taxis,  Angel A (adaptation ciné de Josephine ange gardien avec une géante blonde et un nain brun et manchot) , Lucy (le film d’action qui se donne des allures de pamphlet philosophique de comptoir) , Arthur et les Minimoys (Il a dû aimer les minipouces) j’en passe et des plus indigestes.    Il se lance dans ce qu’il dit être un autre de ses rêves d’enfants l’adaptation des bandes dessinées cultes de Jean Claude Mezières et Pierre Christin, Valerian et la cité des mille planètes. Ce qui pour les fanatiques de ces bandes dessinées avant gardistes du genre peut s’avérer absolument terrifiant au regard de la façon héontée  avec laquelle il a chié dans la bouche de Tardi et de sa fabuleuse création Adèle Blanc Sec il y a des années.

Au sujet des BD Valérian. C’est assez drôle pour moi de constater à quel point j’étais con, buté et ignare dans mon enfance. Car pour une fois je tiens à remercier Besson. Non pas pour sa façon de sabrer sa propre carrière artistique au profit de productions qui vont lui rapporter plein pot, mais pour m’avoir donné envie de jeter un œil aux bandes dessinées de Valerian que comme l’enfant idiot que j’étais, je refusais de lire à cause du nom niais et cucul la praline de son héros. Pourtant les dessins me plaisaient, mais je restais persuadé que c’était une bédé pour gamin façon Benoit Brisefer et en plus j’étais plus branché Comics que Franco/Belge. Le tort est réparé car j’ai récemment découvert avec émerveillement l’univers ultra avant-gardiste de Mézières et Cristin qui a mon sens a sans équivoque inspiré tout ce que j’aime depuis toujours. Tout ce que l’on trouve dans absolument tout ce qui se fait en SF depuis 40 ans était déjà dans Valerian en 1973.

Besson y aurait investi tout ce qu’il a et aussi ce qu’il n’a pas dans ces aventures spatiales. Et force est de constater que le résultat se voit à l’écran. Film le plus cher du cinéma Français 197 millions d’euros, Besson a mis le paquet.

Alors Valerian ça raconte quoi ? Sur Alpha, la Cité des mille planètes qui accueille 17 millions d’habitants originaires des 100 coins de la galaxie. Une force inconnue veut détruire cet équilibre si durement construit. Le gouvernement Terrien charge Valérian (Dan Dehaan) et Laureline (Cara Delevigne) les deux célèbres agents spatio-temporels de trouver l’origine de cette menace et d’éradiquer celle-ci. A bord de leur vaisseau, le duo ici un peu trop juvénile se lance dans cette mission bordèlique et risquée…

Et bien que dire ? Valerian est loin d’être aussi honteux que le fut le 5ème élément. Ici on ne peut pas dire qu’il plagie, vu que son inspiration première vient des bédés d’origines. De ce côté là et même si je ne connais pas encore assez la bédé d’origine, le pari semble plus que relevé. Je le disais plus haut Besson sait s’entourer et sait aussi réaliser. Le côté technique est littéralement impressionnant. Jamais au grand jamais on a vu autant de créatures alien diverses et variées sur un écran de cinéma ce qui d’ailleurs fait encore plus ressortir la radinerie d’un Star Wars épisode 7 en terme de créature à l’écran. Le film n’a sur pleins de points de vues jamais à rougir devant les productions Hollywoodiennes actuelles. Les acteurs sont bons, la réa impeccable, mais malheureusement comme souvent il y a un truc qui chie quelque part et une nouvelle fois c’est encore la même.

Valerian

L’histoire est non seulement insipide, manque d’humour afin de palier à cette insipidité. Cependant pour une fois c’est bien moins vulgaire et beauf que d’habitude. Alors certes on est encore dans un humour léger et sans envergure, et d’ailleurs toutes les tares qui d’habitude font des productions Besson ce qu’elles sont. Cependant ces tares sont ici concentrées dans le personnages de Rihanna vous savez la twerkeuse la plus célèbre du monde. A un moment dans le film Valerian doit se déguiser en une créature afin de sauver sa belle. Il fait appel a une métamorphe interprété par la belle chanteuse ricaine. Sauf que promo service oblige on a droit a un spectacle musical promotionnel qui n’a rien a foutre dans le film et le ralenti.

Ensuite c’est une succession de poncifs ridicules identiques à ceux du 5ème élément mettant en avant l’amour universel pour sauver le monde. Cela pourrait passer une fois, mais venant d’un réalisateur qui a au delà de son talent professionnel, le don de s’agripper a des causes humanitaire afin d’obtenir une image de gentil nounours au cœur gros comme ça et qui sent moins le souffre.

L’autre gros défaut de Valerian réside dans son casting qui s’il est composé de bons acteurs confirmés, mais qui ne correspondent absoluement pas aux personnages de la bédé.

Valerian

En effet Valérian dans la bédé doit avoir dans les 30 ans minimum et se trouve bien que n’étant pas massif, un brin plus viril que ne l’est le jeune DeHaan qui ici fait figure de jeune éphèbe en manque d’héroïne tout droit sorti d’un film de Larry Clark sur les ados camés en rut. Quand a Cara delevigne c’est son physique une nouvelle fois assez éloigné de la Laureline d’origine qui si elle n’est pas ultra épaisse reste une jeune femme gironde et pas un mannequin sans formes ou disons le une fois encore aux formes de gamine androgyne si cher à Besson. Par contre en dehors de l’aspect technique ultra réussi, Delevigne est l’autre surprise malgré son miscasting, l’ex mannequin est à fond dans son rôle et vole littéralement la vedette à son coéquipier en titre. Et ce sur tous les points de vues. En même temps dans la bédé enfin sur les 5 tomes que j’ai lu celle qui fait tout c’est vraiment Laureline, réparant les gaffes de son misogyne de mari qui est soit pété comme un coing, où trop occupé à séduire une belle alien, accumulant les bévues. Car c’est de lui que viennent la plupart des gags. Sauf qu’ici les gags ne sont jamais truculents et l’humour aussi peu profond que le traitement de ses personnages. Car on en est en effet face a un film qui s’il enchaine les pseudos péripéties d’où ils se sortent encore avec des pirouettes invraisemblables.

Valerian

Une fois de plus comme dans toutes les productions Besson l’image de la femme est toujours réduite à une nana en bikini avec des flingues dans les mains. Au moins on échappe à des vaisseaux spatiaux signés Audi, même si Besson ne manque pas de se parodier lui même avec des personnages qui rappellent un peu trop certains insupportables persos du 5ème élément. Il y a certes des caméos, comme celui de Chabat qui est sympathique, mais qui disparaît aussi vite qu’il est apparu et sans explications de qui il est et d’où il vient. Le film est tellement mal écrit qu’on se moque intégralement des enjeux qui sont souvent à la fois bateau et stupides.

Au final le seul intérêt de Valerian c’est son aspect technique et le fait qu’il permet de voir des mondes fort beaux. En dehors de ça, passez votre chemin. Et si il n’est pas et de loin le plus puant des films de Besson et qu’il rend visuellement un bel hommage à cette bande dessinée de référence, il n’en véhicule malgré ce qu’il croit que peu les valeurs écologique, sociale et l’intelligence qui la caractérisait réduisant ses héros à des herzats de héros de SF de dessin animé pour enfants sans envergure. Malgré ça on ne s’y ennuie pas, aucuns temps morts qui font de ce spectacle un sorte d’attraction intéressante, mais qui ne laissera aucunement un souvenir impérissable sauf aux amateurs de SFX. Voilà pour ce qui est de l’évènement de cet été, qui est au final un pétard mouillé de plus malgré ses aspects visuels impressionnants. Mais au final et une fois de plus si Besson est un réalisateur efficace, il n’est pas bon scénariste. Il devrait se contenter de produire et de donner une plus grande liberté artistique a ses employés. Pour ma part si il a merdé depuis plus de 20 années, je reste a souhaiter par moments qu’il revienne a ses premiers amours et qu’il donne une suite a son Subway, j’ai toujours voulu savoir ce qu’il est advenu de ces personnages principaux. Par la même occasion, il retrouverait peu être la poésie singulière qui marquait ses premières oeuvres.

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