Andrew est un jeune étudiant qui rêve de devenir le plus grand batteur du monde. D’abord suppléant dans le plus petit groupe de son université, il est rapidement repéré par Terence Fletcher, un monstre de la musique qu’il admire profondément. Pourtant, Fletcher s’avère également être un monstre tout court, n’hésitant pas à user des pires stratagèmes et humiliations pour entendre la bonne note, le bon tempo…
Avec Whiplash, Damin Chazelle signe un film pour le moins explosif. Il filme avec brio cette quête de l’excellence, ce désir insatiable de réussite. L’obsession de Terence Fletcher de trouver « le bon tempo » s’avère également être celle de Chazelle qui redouble d’efficacité dans son montage, rythmé par les séances de travail à la batterie, pour permettre à son film et au spectateur d’atteindre la fin sans jamais avoir senti une baisse de régime.
Rien à redire sur la réalisation qui s’avère redoutablement efficace!
Cependant, si Whiplash gêne (ou peut gêner) c’est sur son propos. Saviez-vous que Charlie Parker est devenu Bird seulement parce que Jo Jones lui a lancé un cymbale dans la tête ? Et bien Terence Fletcher est un adepte de cette méthode, et tant pis si ça ne convient pas aux jeunes qu’il entraine. Dans Whiplash, la réussite ne vient qu’après l’humiliation, la douleur et les sacrifices. Mais quand elle est là, est-on vraiment heureux ?
Voilà précisément où Whiplash peut s’écrouler et pourtant, il résiste et permet finalement de se poser des questions, les bonnes : jusqu’où irions-nous pour réussir ? Laisserions-nous autrui avec une totale emprise sur nous ? Devant l’enseignement extrême de Fletcher nous ne pouvons que nous interroger.
Je ne saurai que trop vous conseiller Whiplash qui met à l’honneur la musique, le jazz et la batterie sur des sujets généralement réservés au sport. Si le propos vous débecte trop, restez quand même jusqu’à la fin, véritable feu d’artifice!