World War Z : (Zombies Digestes)

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Sorti en juin 2013, avec Brad Pitt en rôle principal. Autant le dire, ça fait un moment que je n’ai pas apprécié vraiment un rôle de l’ami Brad ; en fait, depuis 2001 et Spy Game je trouve que bof bof, c’est (très) inégal. Et puis il y a eu Cogan : Killing Them Softly qui m’a agréablement réveillé. N’étant pas un grand connaisseur de Marc Forster, j’ai misé sur les images et le casting et hop ! J’ai pris mon ticket. Verdict.

« WWZ« , c’est assez frappant, constitue un scénario parfait de jeu vidéo : une succession de scènes d’action se déverse à l’écran, enchaînant les contextes et les situations-type. Sans entrer dans le détail, on assiste à quasiment tout ce qui peut se faire en terme de guerre urbaine contre un ennemi sauvage qui évolue dans l’ombre. Manifestement, le réalisateur et les scénaristes tiennent férocement à ne pas décevoir le spectateur, quitte à faire du personnage principal une sorte de nouveau Gordon Freeman – ce qui comporte comme faille majeure un manque d’innovation criant, première peau de banane. Bon, me direz-vous, quand on va voir un film de zombies c’est peut-être ça qu’on recherche ; poursuivons.

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Dès le début du film, on entre dans l’histoire ; pas de mise en situation lente et pénible, au bout de 5 minutes on est dans le bain. Mais ces 5 minutes sont déjà un problème : outre le contexte familial (justifiant le format ‘familial’ du film) que dire de la séquence d’introduction type journal télévisé ? Oh, on la voyait venir depuis très longtemps ; mais j’ai tendance à penser que ce méli-mélo de faits divers réels dans un contexte fictif de pandémie de violence, c’est un peu ‘too much’ quand même, tellement simpl(ist)e qu’on a finalement le sentiment désagréable que ce sont les petits rigolos des médias qui ont fait le scénar. Que reste-t-il alors à  Matthew Carnahan, Joseph Straczynski, Damon Lindelof et Drew Goddard ? Quatre scénaristes successifs, des réécritures et des scènes re-tournées, on se demande un petit peu pourquoi. D’autant que la solution qui tient lieu de dénouement est certes amusante mais tient plutôt du gag ; en fait, le défaut majeur de cette histoire paraît justement être ce lien volontaire et permanent à une espèce de réalisme scientifiquo-médiatique, comme si l’union des deux allait de soi. C’est un peu offrir à la zombification globale une couverture médiatique de catastrophe climatique, avec en invités spéciaux du JT de la fin du Monde un virologue, un inspecteur de l’ONU et une poignée de généraux. De quoi faire un film parfait de second degré et de tir sur cible mort-vivante, un beau Docteur Folamour du XXIème siécle…et puis non.

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Du coup, la pilule passe un peu moins bien ; on en vient à se demander, et c’est ballot pour un film du genre, si tout cela est bien normal, finalement. On passe comme ça d’humain à chose d’un claquement de doigts (ou de dents, niark niark) : ça évoque immédiatement le « Je suis une Légende » de Richard Matheson, mais sans le questionnement qui va avec. Pire, ça en deviendrait presque indécent ; à croire que le thème ‘zombie’ serait le prétexte idéal pour coller à l’écran des scènes incroyablement premier degré où des types en treillis tirent à la mitrailleuse lourde sur des masses compactes de gens (et surtout, hein, visez la tête). A trop vouloir expliquer par la science basique, celle qu’on maîtrise et qu’on connaît, on humanise le zombie au point de rendre la frontière avec l’humain tellement floue qu’on ne sait plus sur qui on tire. Un peu comme les premiers western, ça ne fonctionne que si le colon américain est un brave fermier pacifique et l’Indien un être fourbe, vil et coupable des pires horreurs ; le jour où l’on réalise que non, c’est effectivement un humain qu’on a en face et pas un monstre, la gêne s’installe et puis le doute. Ce n’est certes pas le but de ‘WWZ‘ ; mais c’est l’effet produit. On obtient le résultat catastrophique d’un film qui se tire lui-même dans les pattes de peur d’aller trop loin et, de fait, ne va nulle-part.

La bande-annonce :

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