Ta vie en noir et blanc.

Vingt-quatre ans, un mètre soixante-douze, quarante-neuf kilos. Papa est avocat, enfin il fait quelque chose dans le droit. Il ramène des sous, toi tu les dépenses. Tu aimes cette règle des trois S : sorties, soirées, shopping. Tu aimes aussi la règle des deux X : sexe, excès. Et tu adores la règle de l’unique je.

Vingt-trois heures, un soir de juillet, la nuit vient de tomber, par contre toi tu as déjà beaucoup trop bu de rosé. Les mots résonnent dans ta tête comme l’écho de tes talons sur le bitume, tu ne sais plus où tu es, ni ce que tu fais, ni même où tu vas, mais cette ivresse te paraît tellement habituelle que tu ne sais même plus ce que c’est d’être sobre.

Vingt-deux cigarettes, et encore ce n’est que le début, le deuxième paquet tout juste entamé va vite se vider car ces cigarettes sont tellement fines que tu pourrais les avaler sans mâcher. Facile de cacher cet excès, imprimé sur ton visage et sur tes ongles. Il suffit de deux couches de fond de teint au fini poudré et quatre de vernis à ongles noir.

Vingt-et-un euros, pour une coupe de champagne que tu auras renversé sur ta robe qui coûte à peu près le même prix, avec juste deux zéros derrière.  Et encore, tu te souviens, la carte noire de papa n’a pas trop chauffé ce jour-là. Quelques sacs chics : le bout de chiffon qu’est cette robe, une paire d’escarpins que tu ne mettras qu’une fois, voire deux s’ils trouvent grâce à tes yeux.

Vingt verres contenant une substance alcoolisée, jusqu’à présent tu n’as bu que cela, mais bon il est encore tôt, la soirée n’est pas finie, tu as encore de quoi t’éclater, ce n’est ni l’argent, ni la peur des excès qui te freineront.

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